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Sainte et apostolique : l’Église (Les notes de l’Église, 2 sur 2)

Claves publie aujourd’hui la suite du parcours Kephas sur l’Église. Suite du retour avec l’abbé Alexis Piraux sur les notes de l’Église : une, sainte, catholique et apostolique.

Dans l’article précédent, nous avions commencé un commentaire de ce passage du Credo : « [je crois] en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique ». Aujourd’hui, nous traiterons de l’apostolicité et de la sainteté, qui sont comme les causes efficiente et finale de l’Église[1]Cf. C. Journet, L’Église du Verbe Incarné. Essai de théologie spéculative, t. 1 :  La hiérarchie apostolique, Paris, Desclée de Brouwer, 1955, p. xi. La cause efficiente, en philosophie, … Continue reading.

Apostolicité de l’Église

Le Christ a institué l’Église il y a 2000 ans. Qu’est-ce qui maintient son existence au long des siècles ? C’est la succession apostolique, c’est-à-dire le fait que les Apôtres ont institué des évêques pour leur succéder, et eux-mêmes ont sacré d’autres évêques, et ainsi de suite jusqu’à la hiérarchie actuelle. Celle-ci peut donc, « par généalogie », remonter jusqu’aux Apôtres. C’est donc un premier sens de l’apostolicité de l’Église : c’est le fait qu’elle est construite sur les Apôtres et leurs successeurs, les évêques. Mais notons bien qu’il ne suffit pas d’être ordonné validement évêque, pour qu’il y ait une vraie apostolicité (ou « apostolicité formelle ») ; il faut encore avoir été sacré en communion avec le Pape, qui est le principe d’unité des évêques, comme saint Pierre l’était des Apôtres[2]Dans le cas d’évêques validement ordonnés, mais sans communion avec le Pape (par exemple, ceux des Églises orientales séparées, ou Orthodoxes), on parlera d’apostolicité … Continue reading.

L’apostolicité de l’Église signifie également qu’elle croit et enseigne la même doctrine que celle qu’ont crue et prêchée les Apôtres. L’Église est par nature traditionnelle, elle transmet ce qu’elle a reçu des Apôtres, et n’a pas pour vocation de modifier ce dépôt ou d’y ajouter de nouvelles vérités. Mais il peut y avoir ce qu’on appelle le « développement du dogme » : c’est-à-dire que la compréhension de la foi reçue des Apôtres s’approfondit, des aspects implicites des mystères de la foi sont mieux explicités[3]On peut prendre pour image la croissance d’un chêne à partir d’un gland : c’est le même gland qui devient un chêne.. Les vérités de foi restent les mêmes, mais leur formulation (les dogmes) devient plus précise (souvent en réaction face à des hérésies).

L’Église est sainte

Dans quel but l’Église, par les successeurs des Apôtres, s’efforce-t-elle de faire entrer en son sein tous les hommes, et de les maintenir dans l’unité ? C’est pour leur sainteté, donc leur salut éternel. Le but de l’Église, sa raison d’être, c’est d’unir les hommes à Dieu, et cela ne s’obtient que par la sainteté et la vie surnaturelle. La longue histoire de l’Église, parsemée de saints et de saintes (canonisés ou non), prouve que l’Église n’échoue pas dans sa mission.

L’Église est dite sainte, non seulement par son but, mais parce que son fondateur, le Christ, est la sainteté même. L’Église est le Corps dont il est la Tête, l’épouse sainte et immaculée que le Christ s’est préparée « pour la faire paraître, devant lui, glorieuse, sans tache, sans ride, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée[4]Ep 5, 27 ». L’Église est donc sainte, mais, comme nous le constatons (en nous regardant d’abord nous-mêmes), elle comporte en son sein des pécheurs. Comme le dit le Catéchisme de l’Église Catholique, l’Église « n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce : c’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté[5]N°827 ».

Pour que nous soyons nous-mêmes de dignes enfants de « notre sainte Mère l’Église », recourons avec confiance aux moyens qu’elle emploie pour nous partager sa sainteté, moyens qui sont eux-mêmes saints : son enseignement, qui éclaire notre intelligence et guide notre volonté, et ses sacrements, qui sont vraiment les canaux par lesquels la sainteté du Christ se déverse en nous, nous donnant les forces nécessaires pour devenir des membres sain(t)s de l’Église.

Références

Références
1 Cf. C. Journet, L’Église du Verbe Incarné. Essai de théologie spéculative, t. 1 :  La hiérarchie apostolique, Paris, Desclée de Brouwer, 1955, p. xi. La cause efficiente, en philosophie, c’est « ce qui produit » une réalité (par exemple, le sculpteur « produit » une statue de Notre-Dame) ; la cause finale, c’est « pourquoi » (ou « pour quoi ») une réalité existe ou agit (par exemple, le sculpteur veut honorer Notre-Dame). L’apostolicité est la cause efficiente, la sainteté la cause finale de l’Église.
2 Dans le cas d’évêques validement ordonnés, mais sans communion avec le Pape (par exemple, ceux des Églises orientales séparées, ou Orthodoxes), on parlera d’apostolicité « matérielle » ou « partielle » ; cf. C. Journet, L’Église du Verbe Incarné, t. 1, p. 698, note 1.
3 On peut prendre pour image la croissance d’un chêne à partir d’un gland : c’est le même gland qui devient un chêne.
4 Ep 5, 27
5 N°827
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