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D’où vient le carême ?

prier le chapelet par Pixabay

Le carême, de « quadragesima » (quarante) en latin, est ce temps liturgique de quarante jours précédant et préparant la fête de Pâques.

Les deux sens du carême

Il est un temps de pénitence que l’on peut comprendre historiquement de manière double :

  •  il s’agissait tout d’abord pour les futurs baptisés de se préparer au baptême qui était administré dans les premiers temps de l’Église de manière solennelle la nuit de Pâques. Les quarante jours précédant, l’Église préparait ses néophytes par un certain nombre de cérémonies religieuses (les scrutins) dont on peut encore retrouver des traces dans les textes propres des messes de certains jours du carême. Les pénitents publics (coupables de faute publique importante) également profitaient de ce temps liturgique pour faire pénitence et mériter ainsi leur réconciliation publique qui avait lieu le Jeudi-Saint.
  • le carême fut aussi très tôt le temps où, d’une manière plus générale, les chrétiens se préparaient à la fête de Pâques dans la pénitence ; ce temps culminait avec les cérémonies de la semaine sainte nous faisant revivre la Passion du Christ. Il fallait faire mourir en nous ce vieil homme dont saint Paul parle, pour revêtir l’homme nouveau (le Christ) la nuit de Pâques.

D’une manière pratique, le jeûne prit rapidement une part importante de cette pénitence quadragésimale, même s’il ne fut pas universellement observé de la même manière. Le nombre de quarante jours devînt assez tôt la règle, en référence aux quarante jours de jeûne du Seigneur dans le désert.

Quand commençait le carême ?

Si l’on est attentif aux textes liturgiques, on s’aperçoit que la secrète du 1er dimanche de carême parle de ce jour comme celui du début du carême. Pourquoi ? Parce qu’autrefois, la sainte quarantaine commençait bien le premier dimanche du carême (on lit toujours ce dimanche l’évangile de Notre-Seigneur jeûnant quarante jours).

L’usage de ne pas jeûner le dimanche fit retrancher finalement ces jours du temps de pénitence ; il ne restait alors que trente-six jours de pénitence – on ne comptait pas dans les semaines le Samedi Saint et le dimanche de la Résurrection – ; on ajouta alors au VIIIe siècle le mercredi des cendres et les jours suivants pour arriver au nombre quarante et à notre pratique actuelle.

Le côté du positif du carême : prière et charité

Le jeûne et la pénitence forment d’une certaine manière la partie négative dans l’organisation du carême. L’Église cependant va tout de suite insister également sur le côté positif, en favorisant une intensification de la prière et des œuvres de charité. On s’efforçait pour aider cela d’éliminer pendant le carême les divertissements profanes pour mieux se pencher sur nos devoirs religieux.

 

La liturgie du carême

Plus encore, vers le V-VIe siècle, on écarta pendant le carême toutes les fêtes des saints. C’est pourquoi aujourd’hui encore, le calendrier liturgique à partir du milieu du mois de février comporte de nombreux jours sans fête de saints.

Liturgiquement parlant enfin, tous les jours du carême possèdent une messe propre ayant précédence sur les fêtes de saint de 3e classe. La couleur liturgique est le violet. Le Gloria de la messe est supprimé pendant les messes du temps ainsi que l’Alleluia (depuis la Septuagésime). Ce dernier « reviendra » solennellement lors de la messe de la Vigile Pascale quand le célébrant le chantera trois fois, imité à chaque fois par les fidèles, sur un ton de plus en plus haut.

L’orgue ne se fait pas entendre seul et les fleurs ne trouvent pas leur place sur l’autel (à l’exception du quatrième dimanche de carême). Pendant la semaine, une oraison est ajoutée chaque jour à la Postcommunion de la messe précédée d’une invitation à « humilier nos têtes devant Dieu ». Chaque jour aussi, une église romaine est indiquée dans notre missel pour la messe. Il s’agit d’un rappel de l’usage ancien pour le Pape de célébrer en cette église stationnale les saints mystères, après une grande procession pénitentielle.

Le Bienheureux Ildefonse Schuster nous explique qu’à partir du 3e siècle :

le Carême était considéré comme le pivot de la discipline catholique, la « trêve de Dieu » où la société chrétienne tout entière, ayant mis de côté toute autre affaire, ayant fermé les tribunaux et les théâtres, se renouvelait par la pénitence et par l’instruction liturgique, accumulant de nouvelles énergies pour renaître à une vie sainte avec le Christ ressuscité et triomphant[1]Ildephonse Schuster, Liber sacramentorum, Ed. Vromant et Cie, Bruxelles, 1929, T.III, p. 8.

Puisse-t-il en être pour nous encore ainsi aujourd’hui.

Références

Références
1 Ildephonse Schuster, Liber sacramentorum, Ed. Vromant et Cie, Bruxelles, 1929, T.III, p. 8
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