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Dans ses souvenirs sur l’été 1988, le Père de Blignières revient sur ces semaines qui ont précédé les sacres, et sur la difficile question qui s’est posée alors : comment rester fidèle à la tradition, tout en restant uni à l’Église et à son autorité légitime ? Question beaucoup plus débattue à l’époque qu’on ne le pense ; question qui se pose, à nouveau pour nous, aujourd’hui.
Le P. Louis-Marie de Blignières est le fondateur et l’actuel prieur de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier. Retrouvez la première partie de son entretien sur l’été 1988 ici : Aux origines du mouvement traditionnel.
Avant les sacres de 1988, y a-t-il eu un certain changement d’attitude du Saint-Siège par rapport au traditionalisme ?
Jusqu’en 1982, nos interlocuteurs se contentaient du seul maniement de l’argument d’autorité : « Il n’y a pas de crise, nous assistons aux prémices d’un printemps de l’Église ! Les réformes sont obligatoires, obéissez au Pape et à votre évêque ! »
Mais, après ces années où dominent l’argument d’autorité et les condamnations, le courant traditionaliste dans l’Église commence à être partiellement pris en compte en 1982, avec l’arrivée du cardinal Joseph Ratzinger à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi[1]Cf. Yves Chiron, op. cit., pp. 331-344.. Les conférences du cardinal à Paris et à Lyon en janvier 1983 sur la catéchèse ; et la parution en 1985 de son Entretien sur la foi avec Vittorio Messori marquent pour certains traditionalistes un tournant. J’ai le souvenir que, lors d’un repas avec Jean Madiran qui me conseillait une rencontre avec le cardinal, influencé par le jugement négatif de la philosophe allemande traditionaliste Élisabeth Gerstner sur Ratzinger, je lui répondis inconsidérément : « On ne discute pas avec un moderniste. » Et Madiran m’invita à lire ces deux conférences qui, disait-il, étaient à l’opposé du modernisme. Cette lecture, comme celle de l’entretien avec Messori, revêtit pour moi[2]S’ajoutaient, dans mon cas, des rencontres, entre 1982 et 1985, avec des évêques et théologiens qui avaient été dans la « minorité » au concile, et qui reconnaissaient l’existence … Continue reading comme pour un certain nombre de traditionalistes (je pense à Dom Gérard et Bernard Antony) une grande importance.
Je mentionne ce changement d’ambiance, par rapport à une longue période (1965-1982) de déni[3]Avec quelques notables exceptions, comme Dietrich von Hildebrand (Le cheval de Troie dans la Cité de Dieu : la crise expliquée aux catholiques, Franciscan Herald Press, 1967), et le Cardinal Siri … Continue reading, car il faut l’avoir à l’esprit pour la question des sacres. Aujourd’hui, après trente-trois ans, beaucoup ont perdu de vue le contexte des années 1982-1988, qui ne rendait pas évident du tout la nécessité, même d’un point de vue pragmatique, d’une rupture par des sacres sans mandat. On a aussi trop oublié, dans les milieux traditionnels, les désaccords et oppositions motivés contre des sacres sans mandat apostolique, exprimés par nombre de personnalités traditionalistes, aussi traditionnelles que Mgr Lefebvre : comme dom Gérard, le père Philibert de Saint-Didier[4]Avec quelques notables exceptions, comme Dietrich von Hildebrand (Le cheval de Troie dans la Cité de Dieu : la crise expliquée aux catholiques, Franciscan Herald Press, 1967), et le Cardinal Siri … Continue reading, Bryan Houghton, Jean Madiran, Bernard Antony[5]À M. Raison de Cleuziou déclarant : « Bernard Antony et le journal Présent […] étaient à l’écart de l’Église institutionnelle car ils avaient suivi, en 1988, Monseigneur Marcel … Continue reading, et des membres mêmes de la FSSPX. Voici la pensée notée par Jean Madiran la veille même des sacres :
On nous a produit des démonstrations selon lesquelles, dans des cas extraordinaires, on peut consacrer des évêques sans mandat pontifical. Mais ce n’est pas la simple absence de mandat qui est en question. Je ne vois pas où l’on aurait démontré qu’il n’est pas interdit de consacrer des évêques contre la volonté formelle du pape expressément notifiée. Ou, du moins, je ne vois pas comment une telle démonstration pourrait ne pas postuler ou impliquer nécessairement un sédévacantisme[6]Jean Madiran, Quand il y a une éclipse, Éditions Difralivre, 1990, p. 74..
Jean Madiran n’a-t-il pas ensuite changé de position sur les sacres du 30 juin ?
En 2013, l’année même de sa mort, dans un enregistrement – qui dure une minute – pour le film documentaire Monseigneur Lefebvre, un évêque dans la tempête, Jean Madiran a en effet émis un jugement qui semble favorable aux sacres : « Il m’est difficile de trouver qu’il avait tort. »
Yves Chiron a donné récemment ce commentaire :
On comprend l’argument de Jean Madiran, il relève davantage de la politique religieuse et de la sociologie ecclésiastique que de la théologie et du droit canon. Mais Jean Madiran, avant ou après ce seul passage retenu dans le film, n’a-t-il pas justement fait des considérations davantage doctrinales qui nuançaient ou précisaient son affirmation : « Il m’est difficile de trouver qu’il avait tort » ? Seul le réalisateur de ce film documentaire peut répondre à la question[7]Aletheia, n°315, du 22 février 2022, p. 4..
Une enquête auprès de personnes qui ont côtoyé Madiran dans les dernières années de sa vie est instructive pour éclairer le propos de Madiran, qui a été extrait d’un contexte plus large.
Rémi Fontaine m’écrit le 23 mars 2022 : « Je partage l’avis d’Yves Chiron. J’avais exprimé une réponse analogue à cette question posée lors de l’un de mes rendez-vous au Forum catholique en 2018 :
C’est un jugement temporel, prudentiel (a posteriori), qui se prononce sur son efficacité en terme de pesanteur et de rapport de force, mais pas sur le fond surnaturel et doctrinal. Fond sur lequel il se déclarait incompétent pour répondre en tant que laïc du rang, non sans quelques dubia (cf. « Quand il y a une éclipse », 1990), refusant donc pour sa part d’approuver les sacres, mais estimant : « Notre combat reste le même, plus que jamais pour l’Écriture, le catéchisme et la messe[8]Le Forum catholique, 15 octobre 2018.. »
Béatrice Doyer, qui fut très proche de Jean Madiran à la fin de sa vie et organisa ses obsèques, m’écrit le 26 mars 2022 :
« Qu’il s’agisse des événements de 1988, de ses prises de position, de son analyse dans les années qui ont suivi ces événements, Jean a toujours été très clair sur ce sujet des sacres et, pour moi, il n’a jamais changé. Le documentaire reprenait, à mon sens, des phrases sorties de leur contexte. »
Et Jeanne Smits, le 28 mars 2022 :
« Concernant le film, il a manifesté plusieurs fois devant moi des réserves quant à la présentation faite par la FSSPX de ses propos (comme approuvant a posteriori les sacres en une sorte de revirement), en faisant comprendre que cette présentation allait au-delà de ce qu’il avait dit. »
Quel était l’état des esprits avant les sacres du 30 juin 1988 ?
Avant la rupture, il y a eu diverses phases d’échanges et de propositions, et Mgr Lefebvre a longuement hésité. Dans sa Lettre ouverte aux catholiques perplexes de 1985, il écartait explicitement l’idée de sacres sans mandats pontificaux, qu’il avait cependant commencée à évoquer en 1981.
On écrit aussi qu’après moi, mon œuvre disparaîtra, parce qu’il n’y aura pas d’évêques pour me remplacer. Je suis certain du contraire, je n’ai aucune inquiétude. Je peux mourir demain, le Bon Dieu a toutes les solutions. Il se trouvera dans le monde, je le sais, suffisamment d’évêques pour ordonner nos séminaristes. Même s’il se tait aujourd’hui, l’un ou l’autre de ces évêques recevrait du Saint-Esprit le courage de se dresser à son tour[9]Mgr Lefebvre, Lettre ouverte aux catholiques perplexes, Paris, Albin Michel, 1985, p. 216..
Mgr Lefebvre avait demandé des études théologiques à son entourage : en 1981, l’abbé Philippe Le Pivain ; en 1983, l’abbé Joseph Bisig[10]Cf. B. Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre. Une vie, Clovis, 2002, pp. 568-569. L’argumentation de l’abbé Bisig est disponible dans la brochure : Du sacre épiscopal contre la volonté du … Continue reading. Tous deux concluent que de tels sacres seraient une rupture dans l’apostolicité. Il faut relever que Mgr Lefebvre reconnaît clairement : « C’est la doctrine de l’Église. » Mais, selon son biographe, il pense : cette doctrine suppose un pape catholique et que l’on puisse atteindre. L’abbé Bisig m’a confié que, lorsqu’il lui eut remis son étude, Mgr Lefebvre lui dit : « Oui, c’est la doctrine. Mais vous oubliez que le pape n’est pas catholique. »
À la demande de fidèles inquiets, j’ai moi-même rédigé en juin 1987 (dans les dernières semaines de la période où je partageais la thèse du père Guérard des Lauriers sur la vacance formelle du Saint-Siège), une brochure qui montrait que ce type d’épiscopat était impossible au regard de la nature du sacre catholique (qui comporte nécessairement la racine de la juridiction), qu’il était illicite et finalement inopportun parce que dangereux[11]Réflexions sur l’épiscopat « autonome », Supplément n° 2 à Sedes Sapientiæ, juin 1987. Ceux qui désirent se procurer cette étude peuvent en faire la demande à sedes@chemere.org. Je … Continue reading.
Lorsque la menace des sacres s’est précisée en février 1988 par un article de Michèle Reboul dans Le Figaro, a été rédigée par Hugues Kéraly une Supplique pour la paix, que je remis le 22 mars en mains propres au cardinal Ratzinger. Cette Supplique affirmait deux choses :
– les sacres annoncés seraient une rupture avec le Siège romain ;
– les catholiques fidèles à la liturgie traditionnelle n’entendaient pas l’abandonner et devaient pouvoir en jouir sans conditions ni restriction.
Cette Supplique recueillit 63 signatures de religieux, prêtres, écrivains et membres de la société civile. Elle contribua, à ce que le cardinal m’a fait entendre ultérieurement, à la préparation du motu proprio Ecclesia Dei. La liste des noms des signataires[12]Je la tiens à la disposition de ceux qui m’en feraient la demande. constitue un témoignage intéressant de la variété des personnalités opposées à ces fameux sacres sans mandat et attachées à la richesse de la tradition latine, notamment liturgique.
Quel est le critère pour évaluer les sacres de 1988 ?
Il faut ici répondre très clairement. Ce qui a guidé les traditionalistes qui ont refusé les sacres sans mandat, ce n’est pas une question de tactique. Si des prêtres ont fait le sacrifice de quitter (sans aucune garantie d’avenir) la FSSPX, ce n’est pas non plus en vertu d’une conception erronée de l’obéissance, ou dans la perspective des avantages pratiques d’une reconnaissance canonique (qui n’était nullement acquise). Ce qui était et qui est en cause, c’est un jugement de fond sur la communion hiérarchique comme élément essentiel de la foi et de la structure de l’Église catholique. Ce jugement est le suivant :
Un sacre contre la volonté du Pape est un acte intrinsèquement mauvais parce qu’il porte atteinte à un élément de la foi catholique.
La nature même de l’épiscopat catholique comporte l’apostolicité, non pas seulement matérielle (apostolicité qui découle d’un sacre valide même chez les dissidents), mais formelle. Pour être un successeur des apôtres, l’évêque doit être légitimement sacré, au sein de la communion hiérarchique entre tous les évêques catholiques. Et le garant de cette communion, c’est l’évêque de Rome, le successeur de Pierre.
De telle sorte que la consécration épiscopale reçue sans l’institution pontificale constitue « un très grave attentat à l’unité même de l’Église ».
L’expression est de Pie XII, dans l’encyclique Ad Apostolorum Principis du 29 juin 1958. Le motu proprio Ecclesia Dei du 2 juillet 1988 parle, à propos des sacres du 30 juin, d’un « acte schismatique » (n° 4). Cela ne signifie pas que tous ceux qui héritent de la dissidence ainsi créée soient schismatiques. Mais l’acte reste ce qu’il est. Pour ne pas alourdir cet entretien, je renvoie aux études déjà mentionnées (note[13]Cf. B. Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre. Une vie, Clovis, 2002, pp. 568-569. L’argumentation de l’abbé Bisig est disponible dans la brochure : Du sacre épiscopal contre la volonté du … Continue reading et note[14]Réflexions sur l’épiscopat « autonome », Supplément n° 2 à Sedes Sapientiæ, juin 1987. Ceux qui désirent se procurer cette étude peuvent en faire la demande à sedes@chemere.org. Je … Continue reading ), qui comportent de très nombreuses citations magistérielles parfaitement explicites. Je me contente de citer deux théologiens, dont l’autorité est reconnue dans les milieux traditionnels.
Dom Gréa écrit en 1885 :
Dépendre de saint Pierre, c’est bien tenir de lui l’origine de la mission ; et, par la nature même de l’épiscopat qui est cette dépendance, il faut que les évêques soient envoyés et institués par lui et par lui seul. Ce n’est donc point par une disposition arbitraire, mais par la nécessité même de l’ordre divin de l’Église que le seul saint Pierre peut faire un évêque, et qu’il n’y a point d’épiscopat légitime ou possible en dehors de cette unique origine. […] Le pape seul institue les évêques. Ce droit lui appartient souverainement, exclusivement et nécessairement, par la constitution même de l’Église et la nature de la hiérarchie[15]Dom Adrien Gréa, L’Église et de sa divine constitution, Tournai, 1965, pp. 256 et 259. Dom Gréa mentionne une possibilité d’« action extraordinaire de l’épiscopat », à laquelle se … Continue reading.
Commentant le chapitre 3 de la constitution Lumen gentium de Vatican II, § 21, l’abbé Raymond Dulac écrit en 1965 :
Cette transmission, en continuant l’authentique « succession apostolique », scelle la légitimité à la fois du sacre et des fonctions. Elle est garantie officiellement par la « communion hiérarchique » dont parle la Nota explicativa. En dehors de ces enchaînements à la fois sacramentels et juridiques, il n’y a que ce que saint Cyprien et saint Léon appellent un « pseudo-épiscopat » […]. L’adjectif « hiérarchique » […] a été ajouté pour satisfaire à l’avis de plusieurs centaines de Pères conciliaires qui voulaient que fût clairement exprimé que le sacre d’un évêque, comme tel, et à lui seul, ne suffit pas pour agréger un sujet au corps épiscopal et lui assurer la légitime succession apostolique[16]R. Dulac, La Collégialité épiscopale au deuxième Concile du Vatican (paru d’abord en articles dans la Pensée catholique, nn° 93 à 97, en 1965), Éditions du Cèdre, 1979, p. 34, n. 26, et p. … Continue reading.
Cliquer pour lire la suite : “Pourquoi certains prêtres ont quitté Mgr Lefebvre en 1988 pour fonder la FSSP”
Références[+]
↑1 | Cf. Yves Chiron, op. cit., pp. 331-344. |
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↑2 | S’ajoutaient, dans mon cas, des rencontres, entre 1982 et 1985, avec des évêques et théologiens qui avaient été dans la « minorité » au concile, et qui reconnaissaient l’existence d’une crise dans l’Église, en s’inquiétant sérieusement des moyens d’y remédier. |
↑3, ↑4 | Avec quelques notables exceptions, comme Dietrich von Hildebrand (Le cheval de Troie dans la Cité de Dieu : la crise expliquée aux catholiques, Franciscan Herald Press, 1967), et le Cardinal Siri (Gethsemani, réflexions sur le mouvement théologique contemporain, Paris, Téqui, 1981). |
↑5 | À M. Raison de Cleuziou déclarant : « Bernard Antony et le journal Présent […] étaient à l’écart de l’Église institutionnelle car ils avaient suivi, en 1988, Monseigneur Marcel Lefebvre lors de son schisme avec Rome », Bernard Antony répond : « Manifestement, si M. Raison de Cleuziou n’hésite pas à parler, il ne connaît strictement rien des positions que je défendis à cette époque-là, de fidélité à Rome et particulièrement à Jean-Paul II que j’admirais. Ceci me valut l’hostilité de certains partisans de Mgr Lefebvre, alors que ce dernier diffusait contre moi une lettre de vive réprobation. » http://www.bernard-antony.com/2022/01/le-politiste-maitre-de-conferences.html. Paru dans le journal Présent du 24 janvier 2022. |
↑6 | Jean Madiran, Quand il y a une éclipse, Éditions Difralivre, 1990, p. 74. |
↑7 | Aletheia, n°315, du 22 février 2022, p. 4. |
↑8 | Le Forum catholique, 15 octobre 2018. |
↑9 | Mgr Lefebvre, Lettre ouverte aux catholiques perplexes, Paris, Albin Michel, 1985, p. 216. |
↑10 | Cf. B. Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre. Une vie, Clovis, 2002, pp. 568-569. L’argumentation de l’abbé Bisig est disponible dans la brochure : Du sacre épiscopal contre la volonté du pape, Essai théologique collectif de membres de la Fraternité Saint-Pierre (FSSP, District de France, 5, rue Mac Donald, 18000 Bourges). |
↑11 | Réflexions sur l’épiscopat « autonome », Supplément n° 2 à Sedes Sapientiæ, juin 1987. Ceux qui désirent se procurer cette étude peuvent en faire la demande à sedes@chemere.org. Je rappelle que je m’étais déjà opposé aux « sacres sans mandat » lors de l’ordination épiscopale illicite du père Guérard des Lauriers par Mgr Ngo Dinh Thuc qui eut lieu en mai 1981 et fut connue en janvier 1982 (cf. Itinéraires n° 261, mars 1982, pp. 78-81). |
↑12 | Je la tiens à la disposition de ceux qui m’en feraient la demande. |
↑13 | Cf. B. Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre. Une vie, Clovis, 2002, pp. 568-569. L’argumentation de l’abbé Bisig est disponible dans la brochure : Du sacre épiscopal contre la volonté du pape, Essai théologique collectif de membres de la Fraternité Saint-Pierre (FSSP, District de France, 5, rue Mac Donald, 18000 Bourges). |
↑14 | Réflexions sur l’épiscopat « autonome », Supplément n° 2 à Sedes Sapientiæ, juin 1987. Ceux qui désirent se procurer cette étude peuvent en faire la demande à sedes@chemere.org. Je rappelle que je m’étais déjà opposé aux « sacres sans mandat » lors de l’ordination épiscopale illicite du père Guérard des Lauriers par Mgr Ngo Dinh Thuc qui eut lieu en mai 1981 et fut connue en janvier 1982 (cf. Itinéraires n° 261, mars 1982, pp. 78-81). |
↑15 | Dom Adrien Gréa, L’Église et de sa divine constitution, Tournai, 1965, pp. 256 et 259. Dom Gréa mentionne une possibilité d’« action extraordinaire de l’épiscopat », à laquelle se référeront certains des défenseurs des sacres du 30 juin (cf. B. Tissier de Mallerais, op. cit., pp. 569-570). Mais cette possibilité suppose deux conditions qui ne sont évidemment pas réunies dans le cas des sacres de juin 1988 : « l’impossibilité de consulter » le Souverain Pontife et « la présomption certaine de son consentement » (p. 235). |
↑16 | R. Dulac, La Collégialité épiscopale au deuxième Concile du Vatican (paru d’abord en articles dans la Pensée catholique, nn° 93 à 97, en 1965), Éditions du Cèdre, 1979, p. 34, n. 26, et p. 35, n. 32. |