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Qu’est-ce que le prêtre ? Le sacrifice eucharistique 1 sur 7

Sans prêtre, pas de messe : qu’est-ce que la messe, mais qu’est-ce que le prêtre ? Si le prêtre se comprenait, il mourrait, disait le saint curé d’Ars. Pour le Père Emmanuel, le prêtre représente Notre Seigneur devant les fidèles, et porte leur prière devant Dieu.

Ces articles sont extraits d’une série plus large publiée par le père Emmanuel-Marie André, du Mesnil-Saint-Loup, dans le Bulletin de Notre-Dame de la Sainte Espérance (numéros de mars 1880 à février 1881).

Retrouvez ici tous les articles de la série (sept commentaires de la liturgie de la messe).

Avant toutes choses il importe de bien considérer l’office du prêtre qui offre le saint sacrifice. Il l’offre, dirons-nous, à un double titre : comme représentant de Notre Seigneur, comme délégué du peuple chrétien.

Le prêtre comme représentant de Notre Seigneur

Le prêtre représente Notre Seigneur ; ce que Notre Seigneur a fait sur la croix, il le renouvelle sur l’autel.

Notre Seigneur sur la croix s’est offert à son Père, nous dit saint Paul, en odeur de suavité. Il ne faudrait pas croire que l’office du prêtre consiste à donner aux victimes le coup de la mort. Nous voyons dans l’Antiquité que les victimes étaient ordinairement égorgées par des ministres subalternes, et même, chez les Juifs, par des lévites expressément privés de l’honneur du sacerdoce (Ez 44, 11). L’office du prêtre consiste essentiellement à offrir à Dieu le sang et la chair des victimes immolées (Ez 44, 15). Cet office, Notre Seigneur le remplit sur la croix, comme souverain pontife, en s’offrant lui-même, et le prêtre le remplit à l’autel, comme son représentant, en offrant son très saint corps, son sang très précieux.

Le prêtre comme délégué du peuple chrétien

Le prêtre est délégué du peuple chrétien. Il ne se sépare jamais de lui ; il entre en certains moments en communion expresse avec lui par le Dominus vobiscum, qu’il dit le plus souvent tourné vers lui ; immédiatement avant la consécration, immédiatement après, il proteste qu’il est uni à toute la famille de Dieu, à son peuple saint.

Un auteur du siècle dernier a fait remarquer très justement que, Notre Seigneur étant la victime des hommes, il convenait qu’il fût remis entre les mains des hommes pour être offert à Dieu par leurs mains. C’est une règle en effet que ceux qui offrent à Dieu une victime, la présentent eux-mêmes, en la chargeant de leurs péchés et de leurs vœux. Or, sur la croix, Notre Seigneur était immolé par des mains mercenaires, auxquelles il avait été livré par les Juifs. Il était seul à s’offrir lui-même. Il n’y avait pas de présentation de la victime par les hommes pécheurs pour lesquels elle était offerte. Dans la sainte messe au contraire, le prêtre, représentant les hommes auprès de Dieu, offre à Dieu, au nom de l’humanité, la victime immolée pour tous les hommes.

L’union des chrétiens au sacrifice par le prêtre

Tel est le double caractère du prêtre montant à l’autel. Les fidèles qui le contemplent doivent se dire : voilà Notre Seigneur ! puis ajouter : nous voilà nous-mêmes ! Dans le prêtre s’embrassent et s’identifient Notre Seigneur et le peuple chrétien : Notre Seigneur s’offrant lui-même ; le peuple chrétien offrant à Dieu l’adorable victime que Dieu lui a donnée.

Il suit de là que le peuple chrétien doit s’unir au prêtre pour offrir par ses mains et avec lui le saint sacrifice. L’auteur que nous citions précédemment fait observer que, durant l’immolation du Calvaire, la sainte Vierge, comprenant seule toute l’étendue du mystère qui s’accomplissait, y prenait seule une part effective. Les autres assistants, même saint Jean, n’en avaient pas alors une claire intelligence. À la sainte messe au contraire, il faut que les assistants comprennent le mystère et s’y unissent. De la sorte, il se fait un seul et même sacrifice de Notre Seigneur et de ses fidèles, du chef et des membres ; et ce sacrifice se confond avec le sacrifice du ciel, qui résume autour de Notre Seigneur, dans une commune adoration toute l’armée innombrable des anges et des saints ; et Dieu se trouve glorifié sur la terre comme il l’est dans les hauteurs des cieux.

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