Durant les huit premiers jours de novembre, les fidèles peuvent gagner des indulgences plénières applicables aux âmes du Purgatoire.
En ce mois de novembre, le Souverain pontife depuis des décennies, concède aux membres de l’Église militante de pouvoir exercer leur charité en faveur de ceux de l’Église souffrante, en permettant de leur obtenir une indulgence plénière.
Avant de préciser les modalités pratiques de l’obtention de ces indulgences, il convient d’en rappeler la nature et les fondements théologiques.
Qu’est-ce qu’une indulgence ?
Pour comprendre ce qu’est une indulgence, il faut revenir au péché, occasion de l’exercice de la miséricorde divine …
Dès lors que nous offensons le Bon Dieu, nous nous éloignons de Lui, jusqu’à devenir ses ennemis par le péché mortel, nous méritons alors une peine temporelle et parfois même une peine éternelle (si le péché est mortel).
Ainsi, tout acte peccamineux a deux conséquences sur notre âme : il y imprime sa faute et exige une peine en châtiment et réparation.
Il en serait de même pour un enfant qui, en colère, casserait volontairement un vase de fleur appartenant à sa mère ; il devrait à la fois demander pardon pour retrouver son amitié (la blessure causée par ce manque d’amour serait alors effacée) et tout faire pour le réparer, ou le remplacer comme l’exige la justice.
C’est ce qui se passe dans le sacrement de confession, le pénitent par l’absolution qu’il reçoit, se voit augmenter ou redonner l’amitié divine, s’il l’avait perdue (par le péché mortel) ; mais il se doit d’effectuer la pénitence imposée par le prêtre et d’autres bonnes œuvres méritoires pour exécuter le reste des peines temporelles dû à ses péchés désormais pardonnés. Et cela, même si la peine éternelle de l’enfer méritée par ses éventuels péchés mortels lui a été ôtée par l’absolution.
Ainsi, parvenu au seuil de l’Éternité, le fidèle en état de grâce qui n’a pas pu expier totalement la peine temporelle dû à ses péchés, exécutera le restant de sa peine au purgatoire.
Mais, dans sa grande miséricorde, Dieu a donné à l’Église, le pouvoir de puiser dans l’immense trésor des mérites de son Fils, Jésus, de sa sainte Mère et des saints, pour nous les appliquer. L’Église use de ce pouvoir notamment en donnant la possibilité à ses fidèles en état de grâce d’obtenir, en certaines circonstances, des indulgences partielles (remises d’une partie de la peine temporelle), ou plénières (remise complète de la peine temporelle).
L’indulgence : une façon d’acheter le Ciel sans effort?
Contrairement aux caricatures que l’on a pu en faire, les indulgences ne sont pas des rites magiques obtenant le salut moyennant je ne sais quelle aumône ou bonne action.
En effet, il s’agit simplement d’une manière de recevoir les fruits de la Rédemption pour abréger les peines temporelles, et ce, en vertu du dogme de la communion des saints[1]… « ainsi nous qui sommes plusieurs, nous ne faisons qu’un seul corps dans le Christ, et chacun en particulier nous sommes membres les uns des autres… » (Rom, XII, 5), ce qui présuppose toujours de la part du fidèle désirant gagner une indulgence son union au Christ, par l’état de grâce et le détachement de tout péché, même véniel (pour que l’indulgence puisse être plénière).
Quelles sont les conditions habituelles pour obtenir une indulgence ?
Les conditions habituelles[2]Cf. Enchiridion indulgentiarum. numéro 20 du paragraphe « Normes sur les indulgences ». pour recevoir une indulgence plénière, en plus de l’œuvre prescrite[3]Cf. Enchiridion indulgentiarum. numéro 20 du paragraphe « Normes sur les indulgences », sont:
– la confession sacramentelle dans les huit jours
– la communion eucharistique, le jour-même ou quelques jours avant ou après l’œuvre prescrite. (une communion est requise par indulgence plénière)
– une prière aux intentions du Saint-Père (comme un Pater, un Ave et un Gloire au Père), le jour-même ou quelques jours avant ou après l’œuvre prescrite (autant que d’indulgence).
– le détachement complet de tout péché, même véniel.
Délivrons quotidiennement une âme du purgatoire du 1er au 8 novembre !
Nous pouvons, comme chaque année en ce mois de novembre obtenir la délivrance d’une âme du purgatoire chaque jour de cette première semaine de novembre, aux conditions habituelles rappelées précédemment, en y ajoutant à chaque fois l’œuvre prescrite:
– du 1er au 8 : la visite d’un cimetière et la prière pour les défunts.
– ou pour le 2 novembre, la visite pieuse d’une église ou d’un oratoire accompagné de la récitation du Notre Père et du Credo.
Il est à noter que l’on ne peut recevoir qu’une seule indulgence plénière par jour.
Fidelium animae, per misericordiam Dei, resquiant in pace. Amen !
Références[+]
↑1 | … « ainsi nous qui sommes plusieurs, nous ne faisons qu’un seul corps dans le Christ, et chacun en particulier nous sommes membres les uns des autres… » (Rom, XII, 5) |
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↑2 | Cf. Enchiridion indulgentiarum. numéro 20 du paragraphe « Normes sur les indulgences ». |
↑3 | Cf. Enchiridion indulgentiarum. numéro 20 du paragraphe « Normes sur les indulgences » |