La circoncision (ou posthectomie) consiste dans l’ablation du prépuce. Elle a connu et connaît encore des formes très variées. Elle reste importante aujourd’hui, et pas seulement dans le judaïsme, puisqu’elle concerne près d’un homme sur quatre dans le monde.
Pour les chrétiens, dont le modèle est le Christ, est-elle nécessaire puisqu’il a été circoncis ?
Une histoire ancienne mais toujours actuelle
Les origines de la circoncision restent mystérieuses : il est difficile d’établir où, quand, et pourquoi elle est apparue. On en a découvert une trace en Egypte vers 2350 avant JC, mais aussi en Syrie vers 3000 avant JC. L’origine remonte donc à des civilisations archaïques, qui la pratiquaient à la puberté comme un rite de passage. Il semble que c’est le développement des monothéismes qui a contribué à pratiquer la circoncision juste après la naissance plutôt qu’à la puberté.
Dans l’Ancien Testament
Dans la Bible, la circoncision est instituée par Dieu, comme signe de son alliance avec les hommes, à partir d’Abraham qui circoncit son premier fils, Ismaël (Gn 17,10-12). En hébreu, le rite s’appelle « brit milah » : l’alliance de la circoncision. Abraham n’invente pas la circoncision, qui est pratiquée en Canaan avant son arrivée, mais Dieu lui donne donc un sens religieux. Elle sera pratiquée le huitième jour après la naissance des garçons (ou sur un adulte après sa conversion) et l’enfant recevra alors son prénom. Ainsi seront circoncis Isaac (Gn 21,4), Moïse ou son fils (Ex 4,24-26), la génération de l’Exode (Ex 12,43-50) puis celle de l’entrée dans la terre promise (Jos 5,2-9). Dans ce dernier cas, Josué doit circoncire avec des couteaux de pierre la foule née depuis le début de l’Exode, ce qui laisse à Gilgal une « colline de prépuces » (Jos 5,3)…
Dans l’Ancien Testament, la circoncision peut aussi être utilisée comme métaphore (ce n’est pas le cas dans le Nouveau Testament, sauf en Rm 2,29). La circoncision du cœur désigne l’esprit religieux fidèle (cf. par exemple Dt 10,16 ou Dt 30,6 ; ou bien Jr 9,23-25). Inversement, l’incirconcision est le symbole du paganisme ou de l’impiété.
Dans le Nouveau Testament
Tout comme Jean-Baptiste (Lc 1,59), Jésus a été circoncis (Lc 2,21). La peinture de la Renaissance a souvent représenté cette scène. Cependant les évangiles ne développent guère le sujet.
En revanche la question est bien présente dans les écrits de saint Paul, à l’occasion de ses débats avec les Juifs sur l’ouverture aux païens, en particulier dans les épîtres aux Romains et aux Galates. St Paul a circoncis Timothée (Ac 16,3), mais pas Tite (Ga 2,3). Il rappelle ce que représentait avant le Christ l’incirconcision : un signe de paganisme (Ep 2,11). Mais il va prendre position contre la circoncision des païens convertis au christianisme naissant. Cela va contribuer à lui valoir la ferme opposition des disciples réunis à Jérusalem autour de Jacques, « frère du Seigneur ». Eux sont soucieux de garder fort les liens avec le judaïsme, et les implications religieuses de la circoncision leur paraissent inaliénables. Ils veulent l’imposer, comme le montre l’intervention vigoureuse de certains d’entre eux à Antioche (cf. Ga 2,11-20 et le débat enflammé à Jérusalem : Ac 15,1-35 et Ga 2,1-10). L’exigence est ferme : « à moins que vous ne soyez circoncis selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés » (Ac 15,1). Cela entraîne les protestations de Paul et Barnabé, qui ont avec eux « une discorde et une vive discussion » (Ac 15,2). La question est donc examinée à Jérusalem par les apôtres et les anciens. Jacques va accepter l’évolution ainsi résumée dans la parole de Pierre : « c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés » (Ac 15,11). La circoncision n’est pas déclarée mauvaise, mais elle n’est pas nécessaire au salut. On va s’accorder sur ce principe : on ne l’interdit pas aux chrétiens d’origine juive et on ne l’impose pas aux chrétiens d’origine païenne.
On sait que saint Paul est convaincu de la nécessité de faciliter l’entrée des païens dans l’Eglise : « La circoncision n’est rien, l’incirconcision n’est rien ; ce qui est tout, c’est l’observation des commandements de Dieu » (1 Co 7,19). Selon lui, « dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconcision n’ont de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité » (Ga 5,6. Voir aussi Ga 6,12-15). Il précise que c’est le baptême qui servira de circoncision aux chrétiens (Col 2,11-12). Il prône la circoncision du cœur (Rm 2,25-29). Notons que cette expression peut faire penser au coup de lance transperçant le cœur de Jésus sur la croix. Circoncire son cœur, ce serait se laisser toucher et ouvrir son propre cœur pour en faire jaillir l’amour de Dieu et du prochain.
Dans la Tradition chrétienne
La Tradition chrétienne a suivi les conclusions de saint Paul et de l’assemblée de Jérusalem (sauf dans l’Eglise éthiopienne, qui pratique toujours la circoncision des garçons au huitième jour). Saint Thomas d’Aquin, à la suite de Saint Augustin, reconnaît l’importance de la circoncision dans l’ancienne alliance : « il fallait que le peuple des croyants fût rassemblé par quelque signe sensible ». Il voit dans la circoncision, signe d’alliance avec Dieu et d’incorporation au peuple élu, une préfiguration du baptême, signe visible et efficace d’alliance avec Dieu et d’incorporation à l’Eglise. Il observe même que « tout le monde s’accorde à dire que la circoncision remettait le péché originel ». Il souligne toutefois la supériorité du baptême. Par la circoncision, « la justice venait de la foi signifiée par la circoncision, et non de la circoncision qui la signifiait » (Ibid.). Depuis la Passion du Christ, elle n’est plus utile, puisque le baptême « donne une grâce plus abondante que la circoncision, car une réalité présente est plus efficace qu’une simple espérance » (Ibid.). En effet, « le baptême confère la grâce par sa vertu propre, qu’il possède au titre d’instrument de la Passion du Christ, déjà réalisée » (Ibid.).
Notons qu’au moment du concile de Florence (1438-1445), le pape Eugène IV interdit strictement aux chrétiens la pratique de la circoncision (dans une bulle d’union avec les Coptes, qui la pratiquaient). Pour ce concile, la circoncision ne conférait pas la grâce mais figurait son don par la Passion du Christ.
Aujourd’hui encore, la circoncision demeure une des grandes différences de pratique religieuse distinguant le judaïsme et le christianisme. Elle est l’une des manifestations de leur divergence concernant la figure de Jésus de Nazareth. Il est bon de rappeler toutefois que Jésus a été circoncis, inscrivant ainsi son Incarnation dans l’ancienne Alliance, qu’il ne vient pas « abolir mais accomplir » (Mt 5,17). St Paul a noté que Jésus est « né d’une femme, né sujet de la Loi » (Ga 4,4). Tout en respectant l’ancienne alliance, Jésus annonce la nouvelle.
Une signification difficile à établir
On a noté que la circoncision existe dans le monde biblique, mais pas seulement. Son origine mystérieuse et sa persistance dans des cultures fort diverses a entraîné une multiplication des hypothèses sur sa signification.
Est-ce seulement une mesure hygiénique ?
S’agit-il d’un rite de substitution pour éviter les sacrifices humains ?
Ou bien d’un moyen pour affirmer l’appartenance à un groupe, ethnique ou religieux (processus identificatoire) ?
On peut aussi y voir un rite de passage vers le groupe adulte (quand il est pratiqué à la puberté). Peut-être s’agit-il d’imiter pour le garçon adolescent ce qui arrive aux filles avec les règles (un flux de sang) ?
On a aussi constaté qu’il pouvait servir de rite prénuptial, pour favoriser la fertilité. Dans le judaïsme, le prépuce offert à Dieu aurait sous-entendu la reconnaissance que la fécondité est un don du Dieu vivant.
Enfin, la psychanalyse y a vu une blessure douloureuse, destinée à inhiber le désir sexuel des hommes. Mais aussi un moyen de réaffirmer la domination paternelle.
Dans le judaïsme rabbinique, la circoncision a pris une connotation sacrificielle, par synecdoque : l’offrande d’une partie du corps signifie l’offrande de toute la personne. Par exemple le Midrash Lévitique Rabba rapproche la circoncision du garçon au huitième jour du délai de huit jours requis après la naissance d’un animal pour son sacrifice (Lv 22,27). La durée identique permet de rapprocher circoncision et sacrifice.
Quoiqu’il en soit, la fête de la Circoncision du Seigneur nous rappelle des vérités importantes : l’appartenance de Jésus au judaïsme et son respect de la Loi, ainsi que le réalisme de son Incarnation et surtout sa volonté de souffrir et de verser son sang pour nous sauver : « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (He 9,22). C’est au moment de sa circoncision que Jésus a reçu son nom, qui signifie « Dieu sauve ».
—————————
Pour aller plus loin :
– Régis BURNET, Didier LUCIANI (dir.), La Circoncision. Parcours biblique, Bruxelles, Lessius, 2013 (NB : ce volume contient en annexe un appel de six biblistes au pape Benoît XVI pour lui demander (sans succès) de rétablir dans le calendrier liturgique la fête de la Circoncision du Seigneur au 1er janvier (elle reste célébrée dans le rit romain antique et dans le rit ambrosien).
– Roland TOMB, Histoire de la circoncision, Paris, Éditions Que sais-je ?, 2022.
– Robert P. PALAZZO, « The Veneration of the Sacred Foreskin(s) of Baby Jesus. A Documented Analysis », in James HELFERS (dir.), Multicultural Europe and cultural exchange in the Middle Ages and Renaissance, Turnhout, Brepols, 2005, p. 155-176.
Pourquoi la circoncision ?
La circoncision (ou posthectomie) consiste dans l’ablation du prépuce. Elle a connu et connaît encore des formes très variées. Elle reste importante aujourd’hui, et pas seulement dans le judaïsme, puisqu’elle concerne près d’un homme sur quatre dans le monde.
Pour les chrétiens, dont le modèle est le Christ, est-elle nécessaire puisqu’il a été circoncis ?
Une histoire ancienne mais toujours actuelle
Les origines de la circoncision restent mystérieuses : il est difficile d’établir où, quand, et pourquoi elle est apparue. On en a découvert une trace en Egypte vers 2350 avant JC, mais aussi en Syrie vers 3000 avant JC. L’origine remonte donc à des civilisations archaïques, qui la pratiquaient à la puberté comme un rite de passage. Il semble que c’est le développement des monothéismes qui a contribué à pratiquer la circoncision juste après la naissance plutôt qu’à la puberté.
Dans l’Ancien Testament
Dans la Bible, la circoncision est instituée par Dieu, comme signe de son alliance avec les hommes, à partir d’Abraham qui circoncit son premier fils, Ismaël (Gn 17,10-12). En hébreu, le rite s’appelle « brit milah » : l’alliance de la circoncision. Abraham n’invente pas la circoncision, qui est pratiquée en Canaan avant son arrivée, mais Dieu lui donne donc un sens religieux. Elle sera pratiquée le huitième jour après la naissance des garçons (ou sur un adulte après sa conversion) et l’enfant recevra alors son prénom. Ainsi seront circoncis Isaac (Gn 21,4), Moïse ou son fils (Ex 4,24-26), la génération de l’Exode (Ex 12,43-50) puis celle de l’entrée dans la terre promise (Jos 5,2-9). Dans ce dernier cas, Josué doit circoncire avec des couteaux de pierre la foule née depuis le début de l’Exode, ce qui laisse à Gilgal une « colline de prépuces » (Jos 5,3)…
Dans l’Ancien Testament, la circoncision peut aussi être utilisée comme métaphore (ce n’est pas le cas dans le Nouveau Testament, sauf en Rm 2,29). La circoncision du cœur désigne l’esprit religieux fidèle (cf. par exemple Dt 10,16 ou Dt 30,6 ; ou bien Jr 9,23-25). Inversement, l’incirconcision est le symbole du paganisme ou de l’impiété.
Dans le Nouveau Testament
Tout comme Jean-Baptiste (Lc 1,59), Jésus a été circoncis (Lc 2,21). La peinture de la Renaissance a souvent représenté cette scène. Cependant les évangiles ne développent guère le sujet.
En revanche la question est bien présente dans les écrits de saint Paul, à l’occasion de ses débats avec les Juifs sur l’ouverture aux païens, en particulier dans les épîtres aux Romains et aux Galates. St Paul a circoncis Timothée (Ac 16,3), mais pas Tite (Ga 2,3). Il rappelle ce que représentait avant le Christ l’incirconcision : un signe de paganisme (Ep 2,11). Mais il va prendre position contre la circoncision des païens convertis au christianisme naissant. Cela va contribuer à lui valoir la ferme opposition des disciples réunis à Jérusalem autour de Jacques, « frère du Seigneur ». Eux sont soucieux de garder fort les liens avec le judaïsme, et les implications religieuses de la circoncision leur paraissent inaliénables. Ils veulent l’imposer, comme le montre l’intervention vigoureuse de certains d’entre eux à Antioche (cf. Ga 2,11-20 et le débat enflammé à Jérusalem : Ac 15,1-35 et Ga 2,1-10). L’exigence est ferme : « à moins que vous ne soyez circoncis selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés » (Ac 15,1). Cela entraîne les protestations de Paul et Barnabé, qui ont avec eux « une discorde et une vive discussion » (Ac 15,2). La question est donc examinée à Jérusalem par les apôtres et les anciens. Jacques va accepter l’évolution ainsi résumée dans la parole de Pierre : « c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés » (Ac 15,11). La circoncision n’est pas déclarée mauvaise, mais elle n’est pas nécessaire au salut. On va s’accorder sur ce principe : on ne l’interdit pas aux chrétiens d’origine juive et on ne l’impose pas aux chrétiens d’origine païenne.
On sait que saint Paul est convaincu de la nécessité de faciliter l’entrée des païens dans l’Eglise : « La circoncision n’est rien, l’incirconcision n’est rien ; ce qui est tout, c’est l’observation des commandements de Dieu » (1 Co 7,19). Selon lui, « dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconcision n’ont de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité » (Ga 5,6. Voir aussi Ga 6,12-15). Il précise que c’est le baptême qui servira de circoncision aux chrétiens (Col 2,11-12). Il prône la circoncision du cœur (Rm 2,25-29). Notons que cette expression peut faire penser au coup de lance transperçant le cœur de Jésus sur la croix. Circoncire son cœur, ce serait se laisser toucher et ouvrir son propre cœur pour en faire jaillir l’amour de Dieu et du prochain.
Dans la Tradition chrétienne
La Tradition chrétienne a suivi les conclusions de saint Paul et de l’assemblée de Jérusalem (sauf dans l’Eglise éthiopienne, qui pratique toujours la circoncision des garçons au huitième jour). Saint Thomas d’Aquin, à la suite de Saint Augustin, reconnaît l’importance de la circoncision dans l’ancienne alliance : « il fallait que le peuple des croyants fût rassemblé par quelque signe sensible ». Il voit dans la circoncision, signe d’alliance avec Dieu et d’incorporation au peuple élu, une préfiguration du baptême, signe visible et efficace d’alliance avec Dieu et d’incorporation à l’Eglise. Il observe même que « tout le monde s’accorde à dire que la circoncision remettait le péché originel ». Il souligne toutefois la supériorité du baptême. Par la circoncision, « la justice venait de la foi signifiée par la circoncision, et non de la circoncision qui la signifiait » (Ibid.). Depuis la Passion du Christ, elle n’est plus utile, puisque le baptême « donne une grâce plus abondante que la circoncision, car une réalité présente est plus efficace qu’une simple espérance » (Ibid.). En effet, « le baptême confère la grâce par sa vertu propre, qu’il possède au titre d’instrument de la Passion du Christ, déjà réalisée » (Ibid.).
Notons qu’au moment du concile de Florence (1438-1445), le pape Eugène IV interdit strictement aux chrétiens la pratique de la circoncision (dans une bulle d’union avec les Coptes, qui la pratiquaient). Pour ce concile, la circoncision ne conférait pas la grâce mais figurait son don par la Passion du Christ.
Aujourd’hui encore, la circoncision demeure une des grandes différences de pratique religieuse distinguant le judaïsme et le christianisme. Elle est l’une des manifestations de leur divergence concernant la figure de Jésus de Nazareth. Il est bon de rappeler toutefois que Jésus a été circoncis, inscrivant ainsi son Incarnation dans l’ancienne Alliance, qu’il ne vient pas « abolir mais accomplir » (Mt 5,17). St Paul a noté que Jésus est « né d’une femme, né sujet de la Loi » (Ga 4,4). Tout en respectant l’ancienne alliance, Jésus annonce la nouvelle.
Une signification difficile à établir
On a noté que la circoncision existe dans le monde biblique, mais pas seulement. Son origine mystérieuse et sa persistance dans des cultures fort diverses a entraîné une multiplication des hypothèses sur sa signification.
Est-ce seulement une mesure hygiénique ?
S’agit-il d’un rite de substitution pour éviter les sacrifices humains ?
Ou bien d’un moyen pour affirmer l’appartenance à un groupe, ethnique ou religieux (processus identificatoire) ?
On peut aussi y voir un rite de passage vers le groupe adulte (quand il est pratiqué à la puberté). Peut-être s’agit-il d’imiter pour le garçon adolescent ce qui arrive aux filles avec les règles (un flux de sang) ?
On a aussi constaté qu’il pouvait servir de rite prénuptial, pour favoriser la fertilité. Dans le judaïsme, le prépuce offert à Dieu aurait sous-entendu la reconnaissance que la fécondité est un don du Dieu vivant.
Enfin, la psychanalyse y a vu une blessure douloureuse, destinée à inhiber le désir sexuel des hommes. Mais aussi un moyen de réaffirmer la domination paternelle.
Dans le judaïsme rabbinique, la circoncision a pris une connotation sacrificielle, par synecdoque : l’offrande d’une partie du corps signifie l’offrande de toute la personne. Par exemple le Midrash Lévitique Rabba rapproche la circoncision du garçon au huitième jour du délai de huit jours requis après la naissance d’un animal pour son sacrifice (Lv 22,27). La durée identique permet de rapprocher circoncision et sacrifice.
Quoiqu’il en soit, la fête de la Circoncision du Seigneur nous rappelle des vérités importantes : l’appartenance de Jésus au judaïsme et son respect de la Loi, ainsi que le réalisme de son Incarnation et surtout sa volonté de souffrir et de verser son sang pour nous sauver : « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (He 9,22). C’est au moment de sa circoncision que Jésus a reçu son nom, qui signifie « Dieu sauve ».
—————————
Pour aller plus loin :
– Régis BURNET, Didier LUCIANI (dir.), La Circoncision. Parcours biblique, Bruxelles, Lessius, 2013 (NB : ce volume contient en annexe un appel de six biblistes au pape Benoît XVI pour lui demander (sans succès) de rétablir dans le calendrier liturgique la fête de la Circoncision du Seigneur au 1er janvier (elle reste célébrée dans le rit romain antique et dans le rit ambrosien).
– Roland TOMB, Histoire de la circoncision, Paris, Éditions Que sais-je ?, 2022.
– Robert P. PALAZZO, « The Veneration of the Sacred Foreskin(s) of Baby Jesus. A Documented Analysis », in James HELFERS (dir.), Multicultural Europe and cultural exchange in the Middle Ages and Renaissance, Turnhout, Brepols, 2005, p. 155-176.