Lorsque les mages arrivèrent à Jérusalem, guidés par l’étoile mystérieuse, ils s’enquirent auprès d’Hérode du roi des Juifs qui venait de naître. Du palais du monarque, comment arrivèrent-ils à l’humble étable de Bethléem ? Pourquoi naître en ce lieu ?
Bethléem, c’est où ?
Bethléem est une petite bourgade de Judée dont l’existence est attestée plus de mille ans avant la naissance du Christ par les Lettres d’Amarna du pharaon Akhénaton (XVe-XIVe siècles avant J.-C.).
Bethléem est mentionnée dès le livre de la Genèse, comme le lieu de la mort et de la sépulture de Rachel, l’épouse bien aimée du patriarche Jacob[1]Gn 35, 19.
On retrouve Bethléem dans le livre de Ruth comme le lieu d’origine du mari de la jeune veuve moabite et de Booz, son go’el ou « rédempteur. » De leur union providentielle naîtra Obed, père de Jessé, père de David.
On retrouve donc encore Bethléem dans le livre de Samuel comme le lieu d’origine du clan de Jessé, de la famille de David. C’est là que le prophète sacre le jeune homme.
Yahweh dit : “Lève-toi, oins-le, car c’est lui !” Samuel, ayant pris la corne d’huile, l’oignit au milieu de ses frères, et l’Esprit de Yahweh fondit sur David à partir de ce jour et dans la suite[2]1Sa 16, 13.
Et pourtant ce ne sera pas à Bethléem que David installera sa base arrière et sa capitale mais à Jérusalem, distante d’une huitaine de kilomètres. La bourgade demeurera ainsi parmi les plus petites de Juda. Lorsque le prophète Michée prophétise, dans la seconde moitié du VIIIe siècle, que le Messie naîtra à Bethléem, il peut dire :
Et toi, Bethléem Ephrata, petite pour être entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit être dominateur en Israël, et ses origines dateront des temps anciens, des jours de l’éternité[3]Mi 5, 1.
La « maison du pain »
Les hypothèses sur l’origine du nom de Bethléem sont variées. Pour certains le nom renverrait à un culte agricole de l’époque cananéenne : Bethléem serait « Baït-Lahamu, » la maison de Lahamu (divinité mésopotamienne des champs et des récoltes). La thèse traditionnelle, rapportée par les Pères de l’Église, préfère lire dans le nom même de la bourgade judéenne une annonce prophétique.
Quant au nom de Bethléem, qui veut dire la maison du pain, il me semble qu’il est mis là pour signifier la préparation[4]Saint Bernard, Sermon 2018.
Au lieu du pain, le pain de vie est déposé dans une mangeoire, pour être donné en nourriture… La crèche en effet ne désigne pas la grotte (dont la mention formelle apparaît au IIe siècle dans le protévangile de Jacques[5]Chapitre 18.
Le lieu de la naissance du Christ ? Tradition et archéologie
Bethléem est honorée depuis les premiers siècles comme le lieu de la naissance de Jésus, mentionné déjà, outre les Évangiles, chez saint Justin (vers 150), dans le protévangile de Jacques, chez Origène qui raconte avoir vu la « grotte qui le vit naître et de la crèche qui le reçut »… La grotte traditionnellement identifiée comme le lieu de la nativité sera bientôt enchâssée dans la monumentale basilique construite en 326 par sainte Hélène[6]Saint Eusèbe raconte en détail la construction de la basilique (cf. Vie de Constantin, PG 20, 1101), le Pèlerin de Bordeaux la visite en 333. D’après saint Jérôme, la tentative de profanation de l’empereur Hadrien, qui établit sur le lieu de la nativité un temple à Adonis, eût pour effet paradoxal de fixer la tradition[7]Saint Jérôme, Lettre 83, PL 21, 581.
Certains vont pourtant aujourd’hui jusqu’à refuser l’identification du site avec le lieu de naissance de Jésus, et remettent en cause le témoignage unanime des Évangiles et de la Tradition. Parmi eux l’archéologue israélien Aviram Oshri a mené entre 1992 et 2003 au nord d’Israël des fouilles, qui ont mis au jour les vestiges d’une occupation juive au premier siècle, et d’une basilique chrétienne du VIe, associée à un monastère et une hôtellerie pour pèlerins. Le tout, près de Bethléem… en Galilée, à 100 kms au nord du lieu présumé de la nativité[8]Aviram Oshri, « Where was Jesus Born ? » Archaeology Magazine, 58.6, 2005.. Pour lui il s’agirait donc simplement d’une méprise sur le nom du lieu de naissance du Christ, permettant d’en attester la descendance davidique. Il pousse jusqu’à avancer que l’on ne trouve aucune trace de l’existence de Bethléem de Judée au premier siècle.
Outre les nombreuses attestations bibliques mentionnées ci-dessus, une pièce d’argile portant le nom de Bethléem a pourtant été trouvée à la Cité de David (site de fouilles à Jérusalem), datant de la période du premier temple (vers 950-586).
La situation politique plus que délicate de Bethléem a empêché pour le moment toute campagne archéologique d’ampleur permettant de repousser définitivement ces hypothèses farfelues. Nous retiendrons pourtant l’unanimité des témoignages des Écritures et de la Tradition, qui permettent aujourd’hui d’exclure tout doute quant au lieu de la naissance du Christ.
Pourquoi naître à Bethléem ?
Lorsque les mages arrivèrent à Jérusalem, guidés par l’étoile mystérieuse, ils s’enquirent auprès d’Hérode du roi des Juifs qui venait de naître. Du palais du monarque, comment arrivèrent-ils à l’humble étable de Bethléem ? Pourquoi naître en ce lieu ?
Bethléem, c’est où ?
Bethléem est une petite bourgade de Judée dont l’existence est attestée plus de mille ans avant la naissance du Christ par les Lettres d’Amarna du pharaon Akhénaton (XVe-XIVe siècles avant J.-C.).
Bethléem est mentionnée dès le livre de la Genèse, comme le lieu de la mort et de la sépulture de Rachel, l’épouse bien aimée du patriarche Jacob[1]Gn 35, 19.
On retrouve Bethléem dans le livre de Ruth comme le lieu d’origine du mari de la jeune veuve moabite et de Booz, son go’el ou « rédempteur. » De leur union providentielle naîtra Obed, père de Jessé, père de David.
On retrouve donc encore Bethléem dans le livre de Samuel comme le lieu d’origine du clan de Jessé, de la famille de David. C’est là que le prophète sacre le jeune homme.
Et pourtant ce ne sera pas à Bethléem que David installera sa base arrière et sa capitale mais à Jérusalem, distante d’une huitaine de kilomètres. La bourgade demeurera ainsi parmi les plus petites de Juda. Lorsque le prophète Michée prophétise, dans la seconde moitié du VIIIe siècle, que le Messie naîtra à Bethléem, il peut dire :
La « maison du pain »
Les hypothèses sur l’origine du nom de Bethléem sont variées. Pour certains le nom renverrait à un culte agricole de l’époque cananéenne : Bethléem serait « Baït-Lahamu, » la maison de Lahamu (divinité mésopotamienne des champs et des récoltes). La thèse traditionnelle, rapportée par les Pères de l’Église, préfère lire dans le nom même de la bourgade judéenne une annonce prophétique.
Au lieu du pain, le pain de vie est déposé dans une mangeoire, pour être donné en nourriture… La crèche en effet ne désigne pas la grotte (dont la mention formelle apparaît au IIe siècle dans le protévangile de Jacques[5]Chapitre 18.
Le lieu de la naissance du Christ ? Tradition et archéologie
Bethléem est honorée depuis les premiers siècles comme le lieu de la naissance de Jésus, mentionné déjà, outre les Évangiles, chez saint Justin (vers 150), dans le protévangile de Jacques, chez Origène qui raconte avoir vu la « grotte qui le vit naître et de la crèche qui le reçut »… La grotte traditionnellement identifiée comme le lieu de la nativité sera bientôt enchâssée dans la monumentale basilique construite en 326 par sainte Hélène[6]Saint Eusèbe raconte en détail la construction de la basilique (cf. Vie de Constantin, PG 20, 1101), le Pèlerin de Bordeaux la visite en 333. D’après saint Jérôme, la tentative de profanation de l’empereur Hadrien, qui établit sur le lieu de la nativité un temple à Adonis, eût pour effet paradoxal de fixer la tradition[7]Saint Jérôme, Lettre 83, PL 21, 581.
Certains vont pourtant aujourd’hui jusqu’à refuser l’identification du site avec le lieu de naissance de Jésus, et remettent en cause le témoignage unanime des Évangiles et de la Tradition. Parmi eux l’archéologue israélien Aviram Oshri a mené entre 1992 et 2003 au nord d’Israël des fouilles, qui ont mis au jour les vestiges d’une occupation juive au premier siècle, et d’une basilique chrétienne du VIe, associée à un monastère et une hôtellerie pour pèlerins. Le tout, près de Bethléem… en Galilée, à 100 kms au nord du lieu présumé de la nativité[8]Aviram Oshri, « Where was Jesus Born ? » Archaeology Magazine, 58.6, 2005.. Pour lui il s’agirait donc simplement d’une méprise sur le nom du lieu de naissance du Christ, permettant d’en attester la descendance davidique. Il pousse jusqu’à avancer que l’on ne trouve aucune trace de l’existence de Bethléem de Judée au premier siècle.
Outre les nombreuses attestations bibliques mentionnées ci-dessus, une pièce d’argile portant le nom de Bethléem a pourtant été trouvée à la Cité de David (site de fouilles à Jérusalem), datant de la période du premier temple (vers 950-586).
La situation politique plus que délicate de Bethléem a empêché pour le moment toute campagne archéologique d’ampleur permettant de repousser définitivement ces hypothèses farfelues. Nous retiendrons pourtant l’unanimité des témoignages des Écritures et de la Tradition, qui permettent aujourd’hui d’exclure tout doute quant au lieu de la naissance du Christ.
Références[+]