Références
↑1 | J. R. R. Tolkien, Lettres, Christian Bourgeois, 2005, lettre n° 142 au père Robert Murray (S. J.), p. 332. |
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↑2 | Tolkien est revenu plus d’une fois sur cette affirmation dans sa correspondance. Voir, par exemple, lettre 181 à Michael Straight, janvier ou février 1956 (date probable), op. cit., pp. 447-448 : « Il n’y a absolument aucune (souligné dans le texte) “allégorie” morale, politique ou contemporaine, dans cette œuvre. C’est un “conte de fées”, mais écrit – conformément à la conviction que j’ai autrefois exprimée dans un long essai “Du conte de fée”, qu’il s’agit d’un public adéquat – pour les adultes. Car je pense que le conte de fées a sa propre manière de réfléchir la “vérité”, différente de celle de l’allégorie, de la satire (filée) ou du “réalisme” – et d’une certaine façon plus puissante ». |
↑3 | Tolkien souligne, à plusieurs reprises, dans ses lettres, qu’il a lui-même, découvert certains personnages, certains événements de son histoire à mesure qu’il l’écrivait. Il en a été lui-même fort étonné. Cf. par exemple, lettre 163 à W. H. Auden, pp. 416-417. |
↑4 | On trouve un bon exemple de ce point de vue dans la lettre à R. Murray, déjà citée. Le père Murray avait écrit à Tolkien que la reine-elfe Galadriel lui faisait penser à la Vierge Marie. Tolkien lui répond : « Je pense voir exactement ce que tu entends (…) par tes références à Notre-Dame, sur laquelle se fonde toute ma propre perception, limitée, de la beauté, en majesté comme en simplicité » (Lettre 142, p. 331). Tolkien n’a nullement conçu Galadriel comme une allégorie de la sainte Vierge. Mais la sainte Vierge représente pour lui l’idéal de la beauté féminine. En imaginant une très belle reine-elfe, c’est-à-dire une femme humaine, mais douée d’une beauté féérique, qui surpasse toutes les possibilités de ce monde, il ne pouvait pas ne pas s’inspirer, même inconsciemment, de l’idée qu’il se fait de la Vierge Marie. Il donc donné à Galadriel des traits qui sont « applicables » à la sainte Vierge. |
↑5 | Par exemple, lettre 153 à Peter Hastings, op. cit., p. 373 : « Les autorités immédiates sont les Valar (les Puissances ou Autorités) : les “dieux”). Mais ce ne sont que des esprits créés – d’un ordre angélique élévé, devrions nous dire, assistés d’anges moindres – dignes de révérence, donc, mais non de vénération (il faudrait sans doute, ici, traduire par “adoration”, note du P. Crignon) ». |
↑6 | Cf. Lettre 156 à Robert Murray, 4 novembre 1954, p. 389 : « Je me risquerais à dire qu’il [Gandalf] était un “ange” incarné, à strictement parler un ἀγγελος : c’est-à-dire, avec les autres Istari, mages, “ceux qui savent” (Istari est traduit par “wizard”, à cause du lien avec les mots wise, “sage” et “witting”, l’esprit et le savoir, précise Tolkien, p. 399), un émissaire des Dieux de l’Ouest, envoyés en Terre du Milieu alors que la formidable crise provoquée par Sauron se dessinait à l’horizon ». Tolkien précise bien, dans cette lettre, en quel sens Gandalf est réellement « mort » à la suite du combat avec le Balrog, et le fait que son retour, avec un nouveau corps doté de plus grands pouvoirs, n’est pas dû aux Valar, mais au Créateur. |
↑7 | Cf. lettre 181, p. 455 : « Comme si un homme devait détester un très long livre, interminable, et se fixer dans le chapitre qu’il préfère ». Certains Elfes sont « tombés dans la piège de Sauron », qui leur a appris l’art des anneaux, parce qu’ils avaient un désir excessif de pouvoir, dans le but d’« arrêter le changement, garder tout neuf et beau, pour toujours ». |