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Ecouter : Episode 01 – Le petit caté pour les grands
Episode 01 : Introduction
Bienvenue dans le premier épisode du petit caté pour les grands. Ce parcours se déploiera sur un an, soit 40 séances, à raison d’un cours par semaine. Nous avons choisi un format bref (5 à 7 minutes) et adapté à tous, puisque notre petit caté s’adresse aux débutants et recommençants de la foi, mais pourra aussi aider les autres à revenir aux fondamentaux. Nous suivrons le plan très classique des grands catéchismes, depuis le Concile de Trente : ce qu’il faut croire (les douze articles du Credo), ce que Dieu nous donne pour revenir vers lui (les sept sacrements), ce que nous devons faire pour répondre à son appel (les dix commandements), comment nous nous unissons à lui (les sept demandes du Notre-Père). Puisque le format est court, chaque séance est prolongée par des propositions de lectures et de formation, qui puisent principalement dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique et celui du Concile de Trente, ainsi que dans la collection des Trois Blancheurs, éditée par la Fraternité Saint-Pierre. Toutes les références sont indiquées sur le site et l’application Claves, à la suite du texte écrit. Nous vous encourageons, semaine après semaine, à creuser ces différents thèmes auquel l’enseignement de base aura été une introduction.
Qu’est-ce que la foi ?
Puisque nous avons promis d’être brefs, commençons sans plus attendre. Avant d’entamer l’étude du “Je crois en Dieu” (Credo), demandons-nous ce qu’est la foi.
Il peut y avoir une foi humaine : lorsque l’on croit quelque chose ou quelqu’un, sur la base d’un témoignage, au sujet de quelque chose dont nous n’avons pas l’évidence. C’est un acte de l’intelligence, qui adhère à la vérité d’une proposition, mais sous la motion de la volonté. Une qualité supérieure intervient cependant lorsqu’on en vient à la foi divine : “croire en Dieu” nous met en relation avec un objet qui dépasse totalement les possibilités de notre intelligence. La lumière de la raison naturelle ne suffit plus, il faut qu’elle soit surélevée de l’intérieur par Dieu pour voir ce que lui seul connaît, comme s’il nous munissait de lunettes rendant capable de voir dans une nouvelle dimension.
C’est ainsi que l’on peut définir la foi comme “acte de l’intelligence adhérant à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce”[1]Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, IIaIIae, q. 2, a. 9 ; Concile Vatican I : DS3010 ; Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°155.. Expliquons encore un instant cette définition de saint Thomas d’Aquin : c’est 1) l’intelligence qui adhère à la vérité de Dieu, mais 2) elle ne le fait pas d’elle-même, car l’objet n’est pas évident, elle est commandée par la volonté, qui 3) est mue de l’intérieur par Dieu, au moyen de la grâce.
Vous l’avez compris, la foi divine est absolument au-dessus de nos forces : elle ne peut s’acquérir à force de réflexion mais demeure une grâce, un don entièrement gratuit de Dieu, que vous avez reçu ou que vous recevrez au baptême, et qu’il vous appartient de protéger, de nourrir et de faire grandir.
Le contenu et les motifs de la foi
Encore un regard sur la foi. La foi, disait magnifiquement le pape Benoît XVI est “la rencontre non pas avec une idée ou avec un projet de vie, mais avec une Personne vivante qui nous transforme en profondeur, en nous révélant notre véritable identité de fils de Dieu”[2]Benoît XVI, Audience du 17 octobre 2012.. “À l’origine du fait d’être chrétien, écrivait-il encore, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive”[3]Benoît XVI, Deus caritas est, 25 décembre 2005.. Et cependant cette rencontre s’accomplit par le biais d’un contenu, de vérités révélées par Dieu, enseignées et transmises par l’Eglise, qui nous aide à les comprendre. Dans la foi notre intelligence adhère à quelque chose, un contenu, ensemble de propositions appelées parfois des dogmes, qui mettent en langage humain les insondables vérités que Dieu même a voulu nous faire connaître de lui.
Pourquoi croyons-nous ? Le vrai motif de la foi est encore Dieu : la foi c’est croire en Dieu, mais c’est aussi croire Dieu, croire ce que Dieu nous a révélé, parce qu’il nous l’a révélé et que si Dieu existe, alors il ne peut être qu’infiniment vrai et infiniment bon, et ne peut donc ni se tromper, ni nous tromper.
Ajoutons cependant que l’adhésion de la foi est soutenue, du côté de la raison naturelle, par un certain nombre de motifs de crédibilité, des raisons de croire qui viennent soutenir – sans la remplacer – la certitude intellectuelle fondée sur la révélation divine. Nous y reviendrons, ce sont par exemple les démonstrations philosophiques de l’existence de Dieu et de ses attributs, les miracles et prophéties, les motifs tirés de l’histoire de l’Eglise et de la vie des saints, etc…
Les sources de la Révélation
Terminons en expliquant la notion de Révélation, à laquelle nous venons de faire référence. Révéler, c’est enlever le voile, montrer ce qui est caché : Dieu se révèle à nous en nous faisant connaître, par pure bonté gratuite, les secrets de son coeur et de sa vie, auxquels il veut nous faire participer. Pour se révéler, Dieu va jusqu’à adopter notre langage : il se rend accessible. Son message nous parvient par deux biais, que la théologie appelle la ou les sources de la Révélation. Il s’agit 1) de l’Ecriture Sainte, la Bible : tout ce qui a été mis par écrit, au long de l’histoire sainte (l’Ancien Testament) ou dans les années qui ont suivi la vie terrestre du Christ, et 2) de la Tradition : tout ce qui a été enseigné par Dieu, principalement à travers Jésus, Dieu fait homme, mais qui n’a pas été écrit, tout ce qui a été transmis oralement ou dans les pratiques de l’Eglise, par exemple dans sa prière liturgique.
Conclusion
C’est donc à travers ces deux sources que nous avons accès à Dieu, moyennant la foi, vertu absolument surnaturelle, pur don de Dieu, par lequel nous adhérons à lui et pouvons dès ici-bas le connaître. Cette connaissance qui ne va pas sur terre sans une certaine obscurité s’épanouira au Ciel dans le face à face béatifiant, la vision directe de Dieu, qui nous donnera de le voir tel que lui-même se voit, et ainsi de participer à sa vie éternelle et incessante d’amour.
Nous espérons que ce petit caté qui commence aujourd’hui sera une étape sur ce chemin de sanctification et de charité, et vous donnons rendez-vous la semaine prochaine.
Pour aller plus loin
- Catéchisme de l’Eglise Catholique, section 1, chapitres 1-2-3.
- Catéchisme du Concile de Trente, chapitre 1,
- Les Trois Blancheurs, Année IV, “Le Credo”, Leçon 1.
- Charles Journet, Entretiens sur la charité
- Serge-Thomas Bonino, Je vis dans la foi au Fils de Dieu
- Abbé Bernard Lucien, Révélation et Tradition.