L’examen honnête des Évangiles atteste que, dès les premiers jours, les apôtres, tant par la découverte du tombeau vide que par les apparitions, furent certains que leur Maître était ressuscité, et qu’ils le virent vivant, en chair et en os.
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Le témoignage des Évangiles
Le total des apparitions relatées par les évangélistes s’élève à neuf :
Les cinq premières ont lieu le jour de Pâques :
- À Marie-Madeleine[1]Mc 16, 9 ; Jn 20, 14-15
- Aux femmes qui revenaient du sépulcre[2]Mt 28, 9
- À Simon Pierre [3]Lc 24, 34
- Aux pèlerins d’Emmaüs[4]Mc 16, 12 ; Lc 24, 13 et suiv.
- Aux apôtres réunis dans le Cénacle, Thomas absent[5]Mc 16, 14 ; Lc 24, 36 et suiv. ; Jn 20, 19-25
- Huit jours plus tard, aux apôtres réunis dans le Cénacle, Thomas présent[6]Jn 20, 26-29
- En Galilée, à sept disciples sur le lac de Tibériade[7]Jn 21, 1, 14
- Aux onze apôtres sur une montagne de Galilée[8]Mt 28, 16, 17
- Enfin, dernière apparition avant l’Ascension, sur le Mont des Oliviers, devant tous les apôtres assemblés [9]Lc 24, 50
(dans un prochain article, nous essayerons de comprendre l’ordre de ces différentes apparitions, combinées avec celles que relatent saint Paul)
La véracité de ces récits
Nous avons déjà insisté, dans le premier article, sur la sincérité des apôtres ; et dans le second, sur l’impossibilité d’une hallucination collective. Brièvement, voici quelques remarques complémentaires :
- Ces récits ne sont pas du tout idéalisés ou « fantastique » : cela tranche d’ailleurs beaucoup avec le style des récits mythiques de l’époque, ou avec certains détails des Évangiles apocryphes, non reconnus.
- D’ailleurs, nous n’avons aucune description de la résurrection en train de se passer (in fieri): silence complet sur ce qui s’est passé dans le tombeau au moment de la résurrection. Les apôtres disent, avec simplicité, ce qu’ils ont vus.
- Les apôtres, par ailleurs, ne manifestent aucune tendance à inventer.
- Ils résistent, avant d’accepter les faits.
- Ils passent soudainement d’un état de crainte à un état d’enthousiasme, en quelques jours.
- Ils vont jusqu’à la mort pour défendre la vérité de leur témoignage.
Le fait est reconnu, par les plus grands spécialistes, même ceux qui n’acceptent pas la Résurrection : en raison du changement radical d’état d’esprit des disciples, « on peut considérer comme historiquement certain que Pierre et les disciples ont vécu des expériences après la mort de Jésus, au cours desquelles Jésus leur est apparu comme étant le Christ ressuscité[10]Gert Lüdemann, What Really Happened to Jesus ? Louisville, 1995, p. 80 ; cf. aussi A. J. M. Wedderburn, Beyond Resurrection, 1999 : « C’est une donnée historique indubitable que, à un … Continue reading » : et comme nous avons dit que l’hallucination collective était intenable, il ne reste plus beaucoup d’option pour expliquer ce fait historique…
Des témoignages divergents… Preuve que tout cela est faux ?
Mais certains résistent, et insistent beaucoup sur les divergences que l’on trouve entre les récits évangéliques. On fait ainsi remarquer que les évangélistes ne s’entendent pas sur le nombre des femmes qui se rendirent au tombeau, sur le nombre des Anges qu’elles virent, sur l’ordre des apparitions, etc… C’est donc pour eux la preuve que tout cela est faux.
Au contraire, preuve que tout cela est vrai !
Réponse : Loin d’infirmer les récits des évangélistes, les divergences prouvent au contraire leur sincérité. Le fait est connu : lorsqu’on demande à plusieurs témoins de décrire une même scène, plusieurs années après les faits, si leur récit est mot pour mot le même, c’est la preuve qu’ils se sont concertés avant, pour tous avoir la même version. Au contraire, s’ils ne se sont pas concertés avant, chaque témoin racontera la scène depuis l’angle ou il l’a vu, avec les détails qui l’ont marqué, et qui ont peut-être échappés à un autre témoin… tous se retrouvant sur l’essentiel (la Résurrection), et divergeant dans les détails.
Ainsi, le fait que les évangélistes n’aient pas cherché à harmoniser leurs versions de l’histoire et à supprimer les apparentes contradiction montre clairement qu’ils n’essayent pas de convaincre des incrédules, mais de rapporter fidèlement les faits qu’ils ont vus.
Pourquoi ces divergences ? (Abbé Benoît de Giacomoni)
La plupart des divergences s’expliquent très bien par le but différent que les évangélistes poursuivaient.
Saint Matthieu, écrivant pour le milieu juif où le bruit courait que les disciples avaient enlevé le corps du Christ montre l’invraisemblance d’une telle accusation en insistant spécialement sur la garde mise au tombeau et sur l’apposition des scellés sur la pierre du sépulcre. D’où l’insistance, le matin de Pâques, sur le « fait historique » du tombeau vide.
Saint Marc écrivant pour le milieu romain, très attaché aux formes juridiques, rapporte d’abord que la mort de Jésus a été constatée officiellement par une enquête de Pilate auprès du centurion chargé de l’exécution de la sentence, puis il insiste sur l’incrédulité des disciples qui refusent d’ajouter foi au récit de Marie-Madeleine.
Saint Luc, écrivant pour le milieu grec, où le témoignage des femmes n’était pas reçu en justice et où la résurrection des morts était regardée comme une absurdité, ne mentionne que les apparitions du Christ aux hommes (aux deux disciples d’Emmaüs, à Pierre, aux Onze et à leurs compagnons) et apporte des détails matériels (en bon médecin qu’il est, il s’appuie sur les symptômes) afin de démontrer que le corps ressuscité du Christ n’était pas un fantôme, mais bien un corps réel, puisqu’il se laissait toucher et qu’on pouvait le voir manger et boire.
Cliquer ici pour la dernière partie de l’article : le tombeau vide
Références[+]
↑1 | Mc 16, 9 ; Jn 20, 14-15 |
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↑2 | Mt 28, 9 |
↑3 | Lc 24, 34 |
↑4 | Mc 16, 12 ; Lc 24, 13 et suiv. |
↑5 | Mc 16, 14 ; Lc 24, 36 et suiv. ; Jn 20, 19-25 |
↑6 | Jn 20, 26-29 |
↑7 | Jn 21, 1, 14 |
↑8 | Mt 28, 16, 17 |
↑9 | Lc 24, 50 |
↑10 | Gert Lüdemann, What Really Happened to Jesus ? Louisville, 1995, p. 80 ; cf. aussi A. J. M. Wedderburn, Beyond Resurrection, 1999 : « C’est une donnée historique indubitable que, à un certain moment, d’une manière ou d’une autre, les disciples en sont venus à croire qu’ils avaient vu Jésus ressuscité ». Cf. Frédéric Guillaud, Catholix Reloaded, p. 137 |