Suivant le témoignage de saint Paul, la Résurrection est un fait historiquement certain, démontré par six apparitions. De ces apparitions saint Paul peut rendre témoignage d’une, puisqu’il a conscience d’en avoir été l’heureux témoin.
Cliquer ici pour lire la première partie de l’article : les Évangiles disent vrai !
On ne saurait trop insister sur l’importance du témoignage de saint Paul pour confirmer la véracité des Évangiles, et notamment de l’évènement de la Résurrection. Car saint Paul était auparavant un ennemi du christianisme ; juif zélé, élève de Gamaliel, il pourchassait les nouveaux chrétiens, et combattait leur doctrine. Sa conversion brutale est l’indice de sa sincérité : tous les spécialistes s’accordent pour le dire[1]pour les références, cf. Frédéric Guillaud, Catholix Reloaded, p. 139
Si saint Paul, qui fréquentait le milieu de la synagogue, avait eu en sa possession le moindre argument solide pour attester que Jésus, soit n’est pas mort, soit n’est pas ressuscité, il ne se serait jamais converti.
Le témoignage de saint Paul
Voici donc son témoignage, le plus ancien que nous possédions ;
1 Co 15, 1, 3-9, 12-14 : Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé […] je vous ai enseigné avant tout, comme je l’ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures ; et qu’il est apparu à Képhas, puis aux Douze. Après cela, il est apparu en une seule fois à plus de cinq cents frères, dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns se sont endormis. Ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m’est apparu aussi à moi, comme à l’avorton ; car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. […] Or, si l’on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection des morts ? S’il n’y a point de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, vaine aussi est votre foi. »
Il faut bien se rendre compte que ce texte est écrit environ 20 ou 25 ans après la mort du Christ. Quand saint Paul l’écrit, la plupart des témoins oculaires de l’évènement de la Croix – amis ou ennemis du Christ – sont encore en vie. Voilà qui donne un poids important à son témoignage : n’importe qui pouvait le contredire sur ce qu’il avance, or cela n’a jamais eu lieu.
Jésus-Christ est vraiment mort sur la Croix
La façon la plus simple de s’opposer à la résurrection de Jésus, c’est de dire qu’il n’est tout simplement pas mort le vendredi saint… Certains rationalistes s’y sont essayés[2]Par exemple Gottlob Paulus, en 1828 : Jésus serait simplement tombé en syncope sur la Croix… se réveillant dans le tombeau, il se débarrassa du linceul, et il put sortir du sépulcre grâce à un tremblement de terre qui fit rouler la pierre. Il apparut alors à ses disciples qui le crurent ressuscité.
Il est intéressant de noter que l’Islam aborde aussi ce thème : dans le Coran, Jésus n’a pas vraiment été crucifié, ni tué, en Sourate 4, 156-157 : « Nous les avons maudits pour avoir dit : “Nous avons tué le Messie, Jésus fils de Marie, l’Envoyé de Dieu”. Or ils ne l’ont pas tué et ils ne l’ont pas crucifié. Mais une ressemblance s’offrit à leurs yeux. ». En réalité, sans qu’on puisse le prouver totalement, on sait que le Coran s’est beaucoup inspiré de récits apocryphes des Évangiles ; il est possible qu’il y ait ici la trace d’une idée docétiste (Jésus, vrai Dieu, n’est homme qu’en apparence, donc il ne peut mourir), enseignée notamment par un certain Basilide, gnostique, selon laquelle Simon de Cyrène aurait été crucifié à la place de Jésus.
Aujourd’hui, nul auteur sérieux ne remet en cause le fait que Jésus a vraiment existé, et qu’il est vraiment mort sur la croix, tant les témoignages historiques concordent[3]Cf. Frédéric Guillaud, Catholix reloaded, p. 133 ; Bernard Lucien, Apologétique, p. 535-538.
De plus, Jésus, après la crucifixion, est entouré de ses ennemis (qui vérifient sa mort), et de ses amis, qui reçoivent son corps. Il est impossible que tous, passionnés pour ou contre Jésus, aient laissé Jésus être mis au tombeau s’il y avait le moindre doute quant à sa mort. De plus, la découverte récente des techniques de crucifixion romaines ne laisse plus de place au doute : c’est un supplice fatal.
Le lieu de la sépulture de Jésus est connu
Quant au lieu de la sépulture du Christ, la description de l’Évangile ne peut avoir été inventée : il y a beaucoup trop de témoins, ennemis du Christ. Si Jésus n’avait pas été déposé dans le tombeau de Joseph d’Arimathie, saint Paul en aurait eu vent, de par son passé pharisaïque. Joseph d’Arimathie était d’ailleurs connu et réputé à Jérusalem. Enfin, mentionner que Jésus est enterré dans la tombe d’un membre du Sanhédrin, le tribunal qui a condamné Jésus, cela ne peut germer « spontanément » de la tête d’un apôtre du Christ. Ce fait est authentique.
Sur le fait même de la Résurrection
Saint Paul invoque six apparitions qu’il divise en trois groupes :
- Dans le premier groupe, deux apparitions, l’une à Pierre, l’autre aux Douze ;
- Dans le second, trois apparitions, la première à cinq cents frères, la seconde à Jacques, la troisième à tous les apôtres ;
- Dans le troisième, une seule apparition, la sienne.
Tous ces témoins ont-ils pu halluciner ?
Il est impossible de remettre en cause la sincérité de saint Paul dans son témoignage : ancien ennemi du christianisme, pétri d’arguments anti-chrétiens, le voilà qui change radicalement de voie, et est prêt à affronter le martyre pour témoigner de la résurrection du Christ. « Ce que les apôtres et les cinq cents frères vous disent depuis l’an 33, ce pour quoi ils sont prêts à mourir, moi aussi je l’ai vu ! » : tel est son message. Jamais il n’aurait dit cela, jamais il ne se serait prévalu du rang d’apôtre, s’il n’avait eu la conviction d’avoir vu le Christ aussi réellement que les autres apôtres.
Ne pouvant contester la sincérité de saint Paul, ceux qui refusent le surnaturel et donc le miracle de la Résurrection n’ont plus qu’une seule explication à apporter : tous ces témoins ont été victimes, tout simplement, d’une hallucination[4]Cf. Lucien, Apologétique, p. 530-532.
Réponse à l’objection
1°) : Les apôtres parlent bien d’une résurrection réelle :
- Saint Paul parle bien d’une résurrection réelle, et non simplement d’une « visite de l’au-delà, parce que le cœur de son discours est d’établir un parallèle entre la résurrection de Jésus et la résurrection des corps. Or, dans la foi juive, la résurrection des corps est déjà une résurrection réelle, physique.
- Les Évangiles insistent sur l’aspect réel, physique de la résurrection : Jésus leur fait toucher ses plaies (Lc 24, 37, 40 ; Jn 20, 27) ; il mange devant eux (Lc 24, 43) ; il leur fait remarquer « qu’un esprit n’a ni chair ni os » (Lc 24, 39) ; il permet aux saintes femmes d’embrasser ses pieds (Mt 18, 9).
2°) Le fait que les apôtres résistent, avant d’accepter la résurrection (ex. de saint Thomas), vient conforter cette idée : ce ne sont pas des exaltés, ce sont plutôt des incrédules, désemparés, découragés, qui finissent par être convaincus. Ils n’en « croyaient pas leurs yeux », et ils ont dû se convaincre, en touchant le corps de Jésus, qu’ils ne rêvaient pas.
3°) : le nombre des apparitions énoncée par saint Paul : il n’est pas raisonnable de supposer que tant de témoins d’un caractère si différent aient été victimes d’une illusion de leurs sens.
4°) Pour que l’hallucination « marche », il faudrait qu’il y ait, au moins dans le subconscient des apôtres, un désir, très fort, de la résurrection, si fort qu’il devient réalité pour eux. Or, cela semble clair d’après les Évangiles, les apôtres n’envisageaient pas une seule seconde que le Messie se fasse tuer, et encore moins qu’il ressuscite. Après la mort de Jésus, les apôtres, selon leur culture propre et leur attente messianique, sont sûrs d’une chose : Jésus était un faux Messie (en témoigne le récit des pèlerins d’Emmaüs). Le sentiment des apôtres, à la mort de Jésus, n’est pas la culpabilité (argument avancé pour expliquer l’hallucination) : c’est le sentiment d’avoir été trompés, d’avoir assisté à un échec.
Il est dit clairement que les apôtres ne comprennent pas les annonces que Jésus fait de sa résurrection (Mc 9, 9-11). Saint Jean le réaffirme clairement dans son Évangile de la résurrection : jusqu’alors, ils n’avaient pas compris. Il fallait qu’ils voient pour croire : l’inverse était psychologiquement impossible.
5°) Enfin, la thèse de l’hallucination ne permet pas d’expliquer pourquoi le tombeau est vide le matin de Pâques. Ceux qui affirment que les apôtres ont vu une hallucination doivent donc expliquer l’absence du corps de Jésus dans le tombeau, tout en maintenant que les apôtres sont sincères et pensent vraiment avoir vu Jésus ressuscité (sinon la thèse de l’hallucination, fondée sur la sincérité des apôtres, s’écroule) : donc ils ne peuvent expliquer le tombeau vide en disant que les apôtres ont enlevé le corps de Jésus. C’est le serpent qui se mord la queue !
À présent, il nous faut nous pencher sur le témoignage des Évangiles eux-mêmes.
Cliquer ici pour la suite de l’article : le témoignage des évangiles