« Si le Christ n’est pas ressuscité, notre Foi est vaine », enseigne saint Paul. Il ne s’agit pas ici de prouver comment le Christ est ressuscité : la Résurrection est un mystère, qui s’adresse à notre foi. Mais le fait de la résurrection, lui, est un fait historique, un miracle attesté par des témoins crédibles : cet homme est revenu à la vie, c’est une certitude, et on peut le montrer.
La résurrection est-elle un évènement historique ? Peut-elle, comme d’autres évènements historiques, être démontrée comme un fait ? La réponse est oui, sans hésiter. C’est bien la doctrine de l’Église. Ainsi, saint Pie X dans le décret Lamentabilicondamne ceux qui disent que « la Résurrection du Sauveur n’est pas proprement un fait de l’ordre historique, mais un fait de l’ordre purement surnaturel, ni démontré ni démontrable, que la conscience chrétienne a peu à peu fait découler d’autres données[1]Lamentabili, 36 – Ds 3436 ; voir aussi la proposition suivante, condamnée elle aussi : « La foi dans la Résurrection du Christ a, au commencement, moins porté sur le fait même de la … Continue reading».
La résurrection, un évènement historique
Comment connaît-on la vérité d’un évènement historique ? Deux solutions :
Soit on y assiste, comme les apôtres.
Quant à nous, qui n’avons pas assisté au miracle de la Résurrection de Jésus, nous pouvons cependant montrer sa vérité historique, comme l’on prouve un évènement historique ancien : en se penchant sur l’authenticité des témoignages, sur la crédibilité et la véracité des témoins.
La méthode est simple : il faut voir quels sont les faits historiques sur lesquels il n’y a aucun doute ; et examiner ensuite les différentes hypothèses qui existent pour expliquer ces faits, afin de déterminer quelle est l’hypothèse qui doit être retenue.
Les Évangiles sont des témoignages authentiques
Le récit de la Résurrection nous vient, principalement, des Évangiles et de saint Paul. Mais peut-on faire confiance aux témoignages du nouveau testament ? Y-a-t-il une possibilité que les textes évangéliques (en particulier) soient des inventions pures et simples, par des faussaires voulant cherchant à créer une nouvelle religion autour d’un personnage mythique ? Cette accusation a été faite au nouveau testament, pour décrédibiliser le témoignage des apôtres. Mais elle ne tient pas la route. Nous ne pouvons pas ici présenter tous les arguments en faveur de la véracité des Évangiles, et nous renvoyons le lecteur vers trois excellents livres sur le sujet :
Ils abordent notamment les preuves historiques de l’existence de jésus, la question de la fiabilité des documents évangéliques, le fait qu’on a jamais réussi à montrer une seule erreur (historique ou géographique) dans les Évangiles, etc… Nous nous contenterons ici que quelques remarques à la marge.
Si les Évangiles étaient une invention, ils seraient bien différents
L’argument est simple : l’Évangile annonce exactement tout l’inverse de que qu’attendaient ceux pour qui il s’adresse. Si les auteurs des Évangiles avaient menti pour fonder une religion, ils auraient inventé une histoire bien différente de celle que nous connaissons.
1°) Les juifs attendaient un Messie temporel, aux caractéristiques héroïques, libérateur des peuples opprimés. Et pourtant les évangélistes décrivent un Jésus refuse de répondre à l’attente messianique de son temps.
2°) La dernière chose à laquelle aurait pensé un faussaire juif, c’est de diviniser Jésus. Pour les juifs, Dieu est unique ; il est totalement différent de l’homme. Écrire que Jésus de Nazareth est le Fils de Dieu, Dieu fait homme, c’est littéralement écrire un blasphème pour la religion judaïque. Dire que Jésus est Dieu, pour un juif, cela ne s’invente pas : c’est parce les auteurs du nouveau testament ont vu les miracles attestant de la divinité de Jésus qu’ils en parlent, et qu’ils sont même prêts à renoncer au succès de leur message apologétique plutôt que de mentir, de falsifier ou d’inventer.
3°) D’autres faits seraient parfaitement incompréhensibles si les Évangiles étaient une invention. Par exemple, quand Jésus dit, en Jn 6, « buvez mon sang » il transgresse l’un des tabous les plus rigides du judaïsme. S’abstenir de sang est un précepte juif. Si les évangélistes écrivent ces paroles, tellement choquantes pour ceux qu’ils essaient de convaincre, c’est parce qu’ils les ont entendus, et ne peuvent les changer : c’est parce que le Christ a vraiment prononcé ces mots.
Si la résurrection était une invention, nous aurions eu un récit totalement différent
1°) Si les évangélistes voulaient à tout prix convaincre les lecteurs de la réalité de la résurrection, censée être la preuve ultime de la divinité de Jésus, pourquoi disent-ils que la première apparition du ressuscité fut réservée à des femmes ? Les évangélistes, tous Juifs, ne savaient-ils pas, par hasard, que personne en Israël, depuis les juges de tribunaux jusqu’au dernier des paysans, n’accordait aucune valeur au témoignage féminin ?[2]Voir Flavius Josèphe, Antiquités juives, IV, 8, 15, § 219. (pardon mesdames… dure époque !) Cet évènement de Marie-Madeleine venant la première au tombeau et rencontrant Jésus ressuscité ne peut avoir été inventé par l’esprit d’un juif du 1er siècle. C’est donc qu’il est bien réel, il s’est bien passé.
2°) Au contraire, si c’est une invention, les faussaires chrétiens auraient fait découvrir la tombe vide par les fondateurs de l’Église : ils ne les auraient pas faits passer pour des couards et des incrédules, fragilisant ainsi leur crédibilité. Paradoxalement, l’hésitation des apôtres, leur difficulté à accepter la résurrection, est une preuve de l’authenticité de ce récit.
3°) Rajoutons enfin que tous ceux qui disent avoir vu le Christ ressuscité sont morts martyrs (ou ont été martyrisé) pour attester de cette vérité unique : il est vraiment mort, et il est vraiment ressuscité. « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger », disait Pascal. Notez bien : Pascal parle des témoins, pas des croyants. Un croyant, même berné par une fausse religion, peut aller jusqu’à la mort pour une fausse vérité en laquelle il croit. Mais pour un témoin, c’est très différent : soit il a vu, soit il n’a pas vu ; et s’il n’a pas vu, il sait que son témoignage est faux ; va-t-on jusqu’à la mort pour un témoignage que l’on sait faux ? Le fait qu’aucun des nombreux témoins n’ait rétracté son témoignage face à la torture et au martyre est un élément très important pour attester la vérité de la résurrection.
Des fondateurs de religion peu glorieux
Si le but était de convaincre, on aurait dû s’attendre à ce que les évangélistes décrivent les apôtres comme des hommes dignes de confiance, vaillants, vertueux, capables de guider le peuple.
Cependant, nous ne voyons rien de tout cela : au contraire ! Pierre, la tête des Apôtres, la colonne de l’Église, renie Jésus trois fois. Les autres, sauf Jean, s’enfuient au moment de l’épreuve. L’un, Judas l’Iscariote, que Jésus avait personnellement choisi, le trahit pour de l’argent. Souvent, Jésus reprend ses apôtres parce que ce sont des gens de peu de foi. Même après la résurrection, juste avant l’Ascension, les apôtres espèrent encore une royauté temporelle de Jésus : ils n’ont pas encore compris.
Comment nous demander d’accepter le témoignage de témoins si peu vaillants ? Si les Évangiles nous présentent ainsi les apôtres, en prenant le risque d’échouerdans leur effort de nous convaincre, c’est que ces épisodes sont vraiment arrivés ainsi et qu’il était impossible de les modifier sous peine – entre autres – de prendre le risque d’être démentis par des témoins oculaires.
En résumé : l’ensemble des spécialistes, même rationalistes et athées, a complètement abandonné aujourd’hui l’idée d’une fraude, d’un mensonge des évangélistes. Les témoins sont sincères. Ainsi, si les apôtres nous parlent de la résurrection, s’ils vont jusqu’à la mort pour affirmer cette vérité, c’est parce qu’ils en ont véritablement été témoins. C’est parce que c’est vraiment arrivé. Les prochains articles continueront à le montrer…
Lamentabili, 36 – Ds 3436 ; voir aussi la proposition suivante, condamnée elle aussi : « La foi dans la Résurrection du Christ a, au commencement, moins porté sur le fait même de la résurrection que sur la vie immortelle du Christ auprès de Dieu »
Résurrection – Les Évangiles disent vrai !
« Si le Christ n’est pas ressuscité, notre Foi est vaine », enseigne saint Paul. Il ne s’agit pas ici de prouver comment le Christ est ressuscité : la Résurrection est un mystère, qui s’adresse à notre foi. Mais le fait de la résurrection, lui, est un fait historique, un miracle attesté par des témoins crédibles : cet homme est revenu à la vie, c’est une certitude, et on peut le montrer.
La résurrection est-elle un évènement historique ? Peut-elle, comme d’autres évènements historiques, être démontrée comme un fait ? La réponse est oui, sans hésiter. C’est bien la doctrine de l’Église. Ainsi, saint Pie X dans le décret Lamentabili condamne ceux qui disent que « la Résurrection du Sauveur n’est pas proprement un fait de l’ordre historique, mais un fait de l’ordre purement surnaturel, ni démontré ni démontrable, que la conscience chrétienne a peu à peu fait découler d’autres données[1]Lamentabili, 36 – Ds 3436 ; voir aussi la proposition suivante, condamnée elle aussi : « La foi dans la Résurrection du Christ a, au commencement, moins porté sur le fait même de la … Continue reading ».
La résurrection, un évènement historique
Comment connaît-on la vérité d’un évènement historique ? Deux solutions :
La méthode est simple : il faut voir quels sont les faits historiques sur lesquels il n’y a aucun doute ; et examiner ensuite les différentes hypothèses qui existent pour expliquer ces faits, afin de déterminer quelle est l’hypothèse qui doit être retenue.
Les Évangiles sont des témoignages authentiques
Le récit de la Résurrection nous vient, principalement, des Évangiles et de saint Paul. Mais peut-on faire confiance aux témoignages du nouveau testament ? Y-a-t-il une possibilité que les textes évangéliques (en particulier) soient des inventions pures et simples, par des faussaires voulant cherchant à créer une nouvelle religion autour d’un personnage mythique ? Cette accusation a été faite au nouveau testament, pour décrédibiliser le témoignage des apôtres. Mais elle ne tient pas la route. Nous ne pouvons pas ici présenter tous les arguments en faveur de la véracité des Évangiles, et nous renvoyons le lecteur vers trois excellents livres sur le sujet :
Ils abordent notamment les preuves historiques de l’existence de jésus, la question de la fiabilité des documents évangéliques, le fait qu’on a jamais réussi à montrer une seule erreur (historique ou géographique) dans les Évangiles, etc… Nous nous contenterons ici que quelques remarques à la marge.
Si les Évangiles étaient une invention, ils seraient bien différents
L’argument est simple : l’Évangile annonce exactement tout l’inverse de que qu’attendaient ceux pour qui il s’adresse. Si les auteurs des Évangiles avaient menti pour fonder une religion, ils auraient inventé une histoire bien différente de celle que nous connaissons.
1°) Les juifs attendaient un Messie temporel, aux caractéristiques héroïques, libérateur des peuples opprimés. Et pourtant les évangélistes décrivent un Jésus refuse de répondre à l’attente messianique de son temps.
2°) La dernière chose à laquelle aurait pensé un faussaire juif, c’est de diviniser Jésus. Pour les juifs, Dieu est unique ; il est totalement différent de l’homme. Écrire que Jésus de Nazareth est le Fils de Dieu, Dieu fait homme, c’est littéralement écrire un blasphème pour la religion judaïque. Dire que Jésus est Dieu, pour un juif, cela ne s’invente pas : c’est parce les auteurs du nouveau testament ont vu les miracles attestant de la divinité de Jésus qu’ils en parlent, et qu’ils sont même prêts à renoncer au succès de leur message apologétique plutôt que de mentir, de falsifier ou d’inventer.
3°) D’autres faits seraient parfaitement incompréhensibles si les Évangiles étaient une invention. Par exemple, quand Jésus dit, en Jn 6, « buvez mon sang » il transgresse l’un des tabous les plus rigides du judaïsme. S’abstenir de sang est un précepte juif. Si les évangélistes écrivent ces paroles, tellement choquantes pour ceux qu’ils essaient de convaincre, c’est parce qu’ils les ont entendus, et ne peuvent les changer : c’est parce que le Christ a vraiment prononcé ces mots.
Si la résurrection était une invention, nous aurions eu un récit totalement différent
1°) Si les évangélistes voulaient à tout prix convaincre les lecteurs de la réalité de la résurrection, censée être la preuve ultime de la divinité de Jésus, pourquoi disent-ils que la première apparition du ressuscité fut réservée à des femmes ? Les évangélistes, tous Juifs, ne savaient-ils pas, par hasard, que personne en Israël, depuis les juges de tribunaux jusqu’au dernier des paysans, n’accordait aucune valeur au témoignage féminin ?[2]Voir Flavius Josèphe, Antiquités juives, IV, 8, 15, § 219. (pardon mesdames… dure époque !) Cet évènement de Marie-Madeleine venant la première au tombeau et rencontrant Jésus ressuscité ne peut avoir été inventé par l’esprit d’un juif du 1er siècle. C’est donc qu’il est bien réel, il s’est bien passé.
2°) Au contraire, si c’est une invention, les faussaires chrétiens auraient fait découvrir la tombe vide par les fondateurs de l’Église : ils ne les auraient pas faits passer pour des couards et des incrédules, fragilisant ainsi leur crédibilité. Paradoxalement, l’hésitation des apôtres, leur difficulté à accepter la résurrection, est une preuve de l’authenticité de ce récit.
3°) Rajoutons enfin que tous ceux qui disent avoir vu le Christ ressuscité sont morts martyrs (ou ont été martyrisé) pour attester de cette vérité unique : il est vraiment mort, et il est vraiment ressuscité. « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger », disait Pascal. Notez bien : Pascal parle des témoins, pas des croyants. Un croyant, même berné par une fausse religion, peut aller jusqu’à la mort pour une fausse vérité en laquelle il croit. Mais pour un témoin, c’est très différent : soit il a vu, soit il n’a pas vu ; et s’il n’a pas vu, il sait que son témoignage est faux ; va-t-on jusqu’à la mort pour un témoignage que l’on sait faux ? Le fait qu’aucun des nombreux témoins n’ait rétracté son témoignage face à la torture et au martyre est un élément très important pour attester la vérité de la résurrection.
Des fondateurs de religion peu glorieux
Si le but était de convaincre, on aurait dû s’attendre à ce que les évangélistes décrivent les apôtres comme des hommes dignes de confiance, vaillants, vertueux, capables de guider le peuple.
Cependant, nous ne voyons rien de tout cela : au contraire ! Pierre, la tête des Apôtres, la colonne de l’Église, renie Jésus trois fois. Les autres, sauf Jean, s’enfuient au moment de l’épreuve. L’un, Judas l’Iscariote, que Jésus avait personnellement choisi, le trahit pour de l’argent. Souvent, Jésus reprend ses apôtres parce que ce sont des gens de peu de foi. Même après la résurrection, juste avant l’Ascension, les apôtres espèrent encore une royauté temporelle de Jésus : ils n’ont pas encore compris.
Comment nous demander d’accepter le témoignage de témoins si peu vaillants ? Si les Évangiles nous présentent ainsi les apôtres, en prenant le risque d’échouer dans leur effort de nous convaincre, c’est que ces épisodes sont vraiment arrivés ainsi et qu’il était impossible de les modifier sous peine – entre autres – de prendre le risque d’être démentis par des témoins oculaires.
En résumé : l’ensemble des spécialistes, même rationalistes et athées, a complètement abandonné aujourd’hui l’idée d’une fraude, d’un mensonge des évangélistes. Les témoins sont sincères. Ainsi, si les apôtres nous parlent de la résurrection, s’ils vont jusqu’à la mort pour affirmer cette vérité, c’est parce qu’ils en ont véritablement été témoins. C’est parce que c’est vraiment arrivé. Les prochains articles continueront à le montrer…
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