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La joie de l’espérance

The Reign of Heavens
Le troisième dimanche de l’Avent est appelé « Dimanche de Gaudete » car saint Paul y proclame  Gaudete in Domino semper, iterum dico : Gaudete[1]Ph 4, 4 (soyez toujours joyeux dans le Seigneur, je le répète : soyez joyeux). [La joie de la liturgie se reflète dans les ornements roses, un violet adouci]. C’est le thème de l’Avent : « Joyeux dans l’espérance[2]Cf. Rm 12, 12 ». Mais pourquoi l’espérance chrétienne rend-elle joyeux ? En raison de son objet, de sa certitude et de ses conséquences pratiques.

L’objet de l’espérance, objet de joie

L’espérance rend joyeux en raison de son objet. Quand un enfant sait qu’il doit recevoir un cadeau, il se réjouit déjà alors qu’il ne l’a pas encore entre les mains. L’âme chrétienne, par la vertu d’espérance, n’attend pas moins que le Bon Dieu lui-même, Celui qui doit faire son bonheur pour l’éternité.

N’est-ce pas une source de joie, de savoir qu’un jour nous posséderons pour toujours Celui qui est le Bien parfait[3]Cf. ST 2-2, q. 28, a. 1, ad 3 ? C’est pour cela que Saint Paul nous dit de nous réjouir, non pas dans les biens terrestres, mais « dans le Seigneur ». En Lui seul nous trouverons la joie parfaite, que le monde ne peut ni donner ni enlever.

Espérer une joie certaine

L’espérance rend joyeux en raison de sa certitude. Si l’enfant attend un cadeau de quelqu’un, dont il sait qu’il peut et veut lui donner ce cadeau, cette certitude ne fera que confirmer sa joie, dans l’attente de recevoir ce cadeau.

Semblablement, l’âme chrétienne sait par la foi, que Dieu est Tout-puissant, et qu’il peut lui donner la vision béatifique. L’âme sait aussi par la foi, que Dieu veut lui donner cette vision et qu’il donne des grâces pour cela. L’âme sait par la foi que Dieu est infaillible et fidèle à ses promesses.

Il est vrai cependant que la certitude de notre espérance n’est pas absolue, car si Dieu ne peut faillir, nous, nous le pouvons. L’espérance est certaine quand on regarde son motif, qui est la fidélité et le secours du Dieu tout-puissant ; l’espérance garde une certaine incertitude, quand on regarde l’âme qui espère, et qui en raison de sa liberté, peut être infidèle aux grâces de Dieu. Mais en s’appuyant sur Dieu, l’âme peut avoir une certaine certitude pratique de posséder un jour le Ciel. Ainsi enseigne le concile de Trente : « [Au sujet de la persévérance finale …] que personne ne se promette rien de sûr avec une certitude absolue, bien que tous doivent placer et faire reposer dans le secours de Dieu la plus ferme espérance. Car Dieu, s’ils ne sont pas infidèles à sa grâce, mènera à son terme la bonne œuvre, comme il l’a déjà commencée, opérant en eux le vouloir et le faire[4]6e session, décret sur la justification, ch. 13 (DS 1541) ».

La joie d’agir pour le bien

Enfin, l’espérance rend joyeux en raison de ses conséquences pratiques. L’enfant qui attend le cadeau, s’il n’est pas mal élevé ou ingrat, va s’efforcer de plaire à la personne qui doit lui donner le cadeau, de bien se comporter. Et en faisant ainsi, il y trouvera la joie qui accompagne les bonnes actions. Semblablement, le chrétien qui espère le Ciel, mène, avec l’aide de la grâce, une vie conforme à son espérance. Comme le dit saint Pierre : « appliquez-vous (…) à assurer par vos bonnes œuvres votre vocation et votre élection[5]2P 1, 10 ».

Et contrairement à ce que s’imaginent les païens modernes, la vie chrétienne ne rend pas triste. Une vie chrétienne sérieusement vécue est source de joie.

Faisons donc notre examen de conscience. Voyons nos défauts que nous devons corriger, les vertus que nous devons acquérir. Ne craignons pas de vivre pleinement notre foi chrétienne. « (…) avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré en retour[6]Lc 6, 38 ». Le chrétien qui pratique sa foi de manière mesquine recevra peu – s’il ne perd pas tout ; le chrétien qui pratique sa foi de manière généreuse recevra au centuple.

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, afin que, par la vertu de l’Esprit-Saint, vous abondiez en espérance ![7]Rm 15, 13 ». C’est la grâce que nous attendons des mérites de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui avec le Père et ce même Saint Esprit vit et règne, pour les siècles des siècles.

Références

Références
1 Ph 4, 4
2 Cf. Rm 12, 12
3 Cf. ST 2-2, q. 28, a. 1, ad 3
4 6e session, décret sur la justification, ch. 13 (DS 1541)
5 2P 1, 10
6 Lc 6, 38
7 Rm 15, 13
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