D’après une étude sur le bien-être et la santé mentale en Belgique, 3 personnes sur 10 peuvent être considérées comme dépressives ou anxieuses ; plus d’une personne sur deux est pessimiste quant à l’avenir[1]Etude 2021 de l’institut Solidaris (en ligne, consulté le 25/11/2022)..
Face à ce constat, l’Église nous invite à réveiller en nous l’espérance, l’espérance chrétienne. Comme le chante l’introït du premier dimanche de l’Avent : « Vers vous, j’ai levé mon âme, mon Dieu, en vous j’ai mis ma confiance, je n’aurai pas à en rougir[2]Ps 24 ».
Une vertu théologale, fondée en Dieu
Qu’est-ce que l’espérance ? « L’espérance », enseigne l’Église, « est la vertu théologale par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie éternelle comme notre bonheur, mettant notre confiance dans les promesses du Christ et comptant sur l’appui de la grâce du Saint-Esprit pour mériter la vie éternelle et pour persévérer jusqu’à la fin de notre vie sur la terre[3]Abrégé du CEC, n°387 ».
L’espérance est une vertu théologale. Comme la foi et la charité, l’espérance nous réfère directement à Dieu, elle l’a pour objet. L’espérance est une vertu théologale, elle nous est donc donnée par Dieu, en même temps que la grâce sanctifiante et les vertus surnaturelles. Mais l’espérance, comme la foi, peut rester dans une âme en état de péché mortel – et c’est elle qui va encourager le pécheur à se tourner vers la miséricorde de Dieu. L’espérance et la foi ne disparaissent que suite à un péché mortel qui leur est directement contraire.
Son objet : Dieu en tant qu’il nous donne la vie éternelle
L’espérance a Dieu pour objet, comme la foi et la charité. Mais elle l’atteint d’une manière différente. Pour donner une image, si un scientifique, un médecin et un psychologue observent un même individu, ils l’atteignent de manière différente : le scientifique va considérer par exemple l’énergie et la mécanique de ses mouvements ; le médecin évaluera sa santé physique ; le psychologue enfin fera le bilan de sa santé mentale.
L’espérance, donc, comme la foi et la charité, atteint Dieu. Mais elle l’atteint en tant qu’il nous donne la vie éternelle, c’est-à-dire le fait de le contempler face-à-face, dans la vision béatifique, ainsi que s’exprime l’Évangile : « la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu[4]Jn 17, 3 ». Cette vie éternelle seule peut nous rendre heureux. Seul Dieu, le bien infini, peut combler notre soif de bonheur.
Mais voilà, la vie éternelle est un bien immense. Comment atteindrons-nous de tels sommets ? Appuyés sur nos seules forces, c’est impossible. C’est pourquoi l’espérance ne s’appuie pas sur les forces et les motifs humains.
Elle s’appuie sur Dieu lui-même. Elle s’appuie sur le fait qu’il a promis « la gloire du ciel […] à ceux qui l’aiment et font sa volonté[5]Cf. CEC n°1821. Cf. Rm 8, 28-30 et Mt 7,21 », et le fait que Dieu est fidèle dans ses promesses[6]Cf. He 10, 23. L’espérance est toute-puissante, non pas par elle-même, mais parce qu’elle s’appuie sur la toute-puissance de Dieu.
La promesse de l’espérance : la vision béatifique
L’objet principal de l’espérance, c’est Dieu lui-même, possédé dans la vision béatifique. C’est l’objet principal de l’espérance ; elle ne peut attendre moins de Dieu que Dieu lui-même. Mais une fois son regard fixé sur son objet principal, l’espérance attend également de lui les moyens qui nous sont nécessaires pour parvenir à notre céleste fin. Elle attend donc de Dieu les biens surnaturels, et les biens naturels (la santé, l’argent, etc.), ceux-ci dans la mesure où ils sont profitables au salut. L’espérance est donc le fondement de l’abandon confiant à la Divine Providence.
L’espérance est une vertu théologale, un don de Dieu. Si nous ne pouvons pas l’augmenter par nous-mêmes, nous pouvons nous disposer à ce que Dieu l’augmente en nous. Pour cela, prions, prions beaucoup, car la prière exerce l’espérance. Rappelons-nous le but ultime de notre vie, qui est Dieu lui-même ; rappelons-nous que le Bon Dieu lui-même fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment[7]Cf. Rm 8, 28. Enfin, prions souvent l’acte d’espérance : chaque matin, chaque soir.
Oui, l’espérance chrétienne ne déçoit pas[8]Rm 5, 5, elle est l’ancre ferme de notre âme[9]He 6, 19 au cœur des tempêtes de cette vie. Que notre vie reflète notre espérance, pour qu’à l’heure de notre mort, nous puissions contempler éternellement le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui vivent et règnent pour les siècles des siècles.