Références
↑1 | Durand de Mende ou Guillaume Durand (1230-1296) est un des auteurs liturgiques les plus célèbres du Moyen-Âge. Né à Puimisson près de Béziers, il fut élève de Henri de Suse († 1272), enseigna le droit à Bologne. Nommé auditeur de Rote par Clément IV, il fut envoyé au concile de Lyon (1274) par Grégoire X, qui le fit gouverneur du patrimoine de Saint-Pierre. Il fut nommé en 1287 évêque de Mende. Il écrivit, outre plusieurs ouvrages de droit, le Rationale divinorum officiorum (1284), que Montalembert appelle le code le plus complet de la liturgie (Préface de Sainte Élisabeth). On peut appeler son Rational l’encyclopédie liturgique du XIIIe siècle. Il réunit en effet les nombreux documents épars avant lui dans une foule d’auteurs, Pères, Docteurs, savants de toutes sortes. Pour donner l’idée de sa vogue au Moyen-Âge et dans les temps modernes, disons que depuis la seconde moitié du XVe siècle jusqu’à la fin du XVIIe il eut plus de 90 éditions, fut traduit dans toutes les langues, sauf en français (il le fut cependant en 1854 par C. Barthélemy, 5 vol. in-8). C’est le premier ouvrage imprimé en caractères de métal à Mayence en 1459. Il reste très utile pour connaître l’ordre et l’économie de la liturgie de son temps. Durand sait beaucoup, mais il ne faut pas lui demander de critique au sens moderne du mot. On y trouve parfois les plus belles choses, mais aussi un symbolisme exagéré, et parfois des considérations extravagantes. On en jugera par les quelques citations que nous avons faites. Pour les juger avec justice, il faut le remettre dans son milieu, au siècle de la Légende dorée, de saint François d’Assise, etc… — Albert le Grand, son contemporain, réagissait déjà contre de telles tendances. Dans son traité De sucrificio Missœ, il décoche plus d’un trait au pieux auteur du Rationale : « De telles explications ne valent rien pour moi. Je ne crois pas cela, et j’en souris. — Je passe de telles explications » etc… (Voir D. L. B., Quest. liturg., t. VI, p. 244). Il a aussi composé pour son église de Mende un Pontifical dont procède directement le pontifical romain encore actuellement en usage. Piccolomini, qui avec Jean Burchard donna au XVe siècle la première édition du pontifical Romain, déclare qu’il a pris pour base le pontifical de Durand en le mettant d’accord avec l’usage du siège apostolique ; il en conserve la division en trois parties, etc. (Voir Batiffol, Éludes de liturgie, p. 10). |
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