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Les « grandes Ô »

Chaque soir, l’office liturgique des vêpres se termine par le chant du Magnificat. Ce cantique est toujours précédé et suivi d’une antienne, c’est-à- dire d’un court texte en lien avec la fête ou le temps liturgique.

 

Les antiennes « Ô »

Les sept derniers jours avant Noël sont marqués par des antiennes particulières, appelées antiennes « O » car elles commencent toutes par l’exclamation admirative « Ô » : Ô Sagesse, Ô Roi des nations… etc. D’origine romaine, ces sept antiennes ont sans doute été composées par saint Grégoire. Bien que toutes différentes, elles sont chantées sur la même mélodie et sont construites sur le même plan : ainsi, à chaque fois on commence par y invoquer le Seigneur qui va venir, tantôt en le désignant par un symbole, tantôt par un titre. Ainsi par exemple : Ô sagesse, ô racine de Jessé, ô clef de la cité de David.

Ce symbole ou ce titre est ensuite développé en une phrase. Le point culminant de cette phrase est la supplication adressée au Seigneur : veni, « venez ». Ce mot se retrouve chaque fois et il est suivi d’une demande en rapport avec le salut.

Ces antiennes majestueuses et antiques sont comme le résumé de toutes les prophéties sur le Sauveur. On y entend l’ardente imploration de l’Ancien Testament et du monde païen vers le Rédempteur.

Une semaine nous sépare aujourd’hui de Noël et ces sept antiennes peuvent justement nous servir d’ultime préparation au mystère de la Nativité́ : pourquoi ne pas les lire avec attention, les méditer dans la prière et nous approprier leur supplication et répéter : veni, « venez Seigneur, venez nous sauver ! » ?

On les retrouve, avec leurs traductions, dans le missel ou encore, avec un commentaire, ici.

Le Fils de Dieu contemplé dans l’histoire du salut

Revenons à leur contenu. Il y a, dans ces sept chants, une progression de pensée. Nous contemplons le Fils de Dieu tour-à-tour dans sa vie éternelle (1), puis annoncé dans l’Ancienne Alliance (2-4) et dans la nature (5), ensuite nous le voyons comme Rédempteur des païens (6), et enfin comme « Dieu avec nous » (7).

Le Fils de Dieu dans sa vie éternelle, avant les temps : la première antienne nous fait contempler le Verbe de Dieu, cette parole sortie de la bouche du Père, et que l’Écriture identifie à la Sagesse de Dieu. Celui qui va naître à Noël est le Verbe qui, selon les mots de saint Jean, était dès le commencement en Dieu ; par lui tout a été́ fait, et sans lui rien n’a été fait de ce qui existe.

Le Fils de Dieu dans l’Ancienne Alliance (2-4) : les trois antiennes suivantes nous plongent dans l’Ancien Testament. Il y est question de Moïse, de Jessé et de David qui chacun à sa manière préfigure le Christ. Nous nous souvenons ainsi de cette longue attente du Messie, du désir des patriarches de voir son avènement et des annonces faites par les prophètes à son sujet.

Le Fils de Dieu dans la nature (5) : la cinquième antienne nous fait nous tourner vers l’orient, d’où se lève le soleil, image du Christ, comme lors de la célébration de la messe où prêtre et fidèles sont tournés dans cette direction. C’est de l’orient en effet qu’aura lieu le second avènement du Christ à la fin des temps et dès maintenant, nous préparant à commémorer sa première venue à Bethléem, nous le vénérons comme le soleil de justice, lui demandant de dissiper les ténèbres.

 

Le Fils de Dieu comme Rédempteur des païens (6) : si le Messie était attendu par le peuple hébreu à qui il avait été promis, il est venu pour sauver tous les hommes. La sixième antienne nous le rappelle : il est le roi de toutes les nations et, pour ceux qui croient en lui, il n’y a plus désormais ni juifs ni païens mais un seul peuple qui forme son corps et dont il est la tête.

Le Fils de Dieu comme « Dieu avec nous » (7) enfin : la septième antienne, chantée aux dernières vêpres avant celles de Noël, récapitule toutes les autres. Celui que nous désirons a pour nom « l’Emmanuel », ce qui signifie « Dieu avec nous » et résume le mystère de l’Incarnation : un Dieu qui se fait homme sans cesser d’être Dieu. Les derniers mots aussi résument cette dernière semaine d’attente : « veni ad salvandum nos, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu. »

L’esprit de l’Avent en sept formules

Méditons ces textes que l’Église nous propose en ces derniers jours de l’Avent. Dans ces antiennes, nous retrouverons l’attente de l’Ancien Testament, l’aspiration secrète de la nature et du monde égaré loin de Dieu, et le rappel des deux avènements du Seigneur qui caractérisent l’esprit de l’Avent. Joyaux de ce temps liturgique, ces antiennes en expriment la théologie. L’incarnation du Fils, la Rédemption, la poursuite de notre rachat jusqu’à la fin des temps, tels sont les mystères de notre foi ; telle est la source de notre joie à l’approche de Noël.

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