Références
↑1 | Le Micrologue, P. L., t. CLI, col. g88, est un ouvrage écrit au XIe siècle, sans doute à l’époque du pontificat de saint Grégoire VII (1073-1085). Il contient une description très exacte de la liturgie romaine à son époque et dans la période précédente. L’auteur, qui paraît avoir connu particulièrement le grand Pape, note le soin avec lequel celui-ci, « élevé dès sa jeunesse à Rome, a étudié les usages et les traditions liturgiques de l’Église romaine ». Ces usages sont l’objet des travaux du Micrologue, et il les donne comme types. On l’a attribué quelquefois à Yves de Chartres († 1116). D. Morin paraît avoir indiqué le véritable auteur, l’historien Bernold de Constance, le meilleur liturgiste de cette époque et peut-être du Moyen-Âge, qui l’écrivit, semble-t-il, sans le destiner à la publicité, pour ses frères en religion moins instruits. Il a une grande dévotion pour l’Église romaine. « Certes, dit-il, nous devons cette pure obéissance à tous nos pères spirituels, mais bien plus encore au Siège apostolique qui est la tête et la source de toute la religion chrétienne » (Micr., XXV). — « C’est d’elle que nous devons apprendre ce que nous avons à faire, elle dont nous avons reçu la forme de toute la religion chrétienne » (Micr., LIV). Voir Dict. d’Archéol. et Lit., au mot Bernold de Constance, t. col. 817, et les articles de D. Morin dans la Revue bénédictine, année 1891. |
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↑2 | Oraison du dimanche des Rameaux à la bénédiction des palmes. Tout a été dit sur le respect, la piété avec lesquels on doit accomplir les cérémonies, y assister. Rappelons seulement à ce sujet quelques usages du temps passé : « Certaines églises cathédrales et collégiales ont voulu autrefois que le prêtre qui devait officier pendant la semaine la passât entièrement en retraite. Tout le chœur le conduisait en procession le samedi soir dans un appartement particulier d’où il ne sortait que pour la messe et les autres offices. On avait même, en quelques endroits, engagé le diacre et le sous-diacre au même recueillement. Au XVIIIe siècle, il ne restait plus que quelques vestiges de ces pratiques si édifiantes. À l’abbaye de Saint-Claude, le semainier ne sortait point du cloître et gardait l’abstinence complète de viande tout comme durant le carême ; chez les chartreux, il ajoutait à ces pratiques celle de réciter la Passion de Jésus-Christ ; à Paris il le faisait en étole auprès de l’autel avant de commencer la messe. Les statuts de l’église Saint-Etienne de Sens exigeaient de l’hebdomadier la retraite complète, car, disaient-ils, il est médiateur entre Dieu et le peuple » (Quest. lit., t. Il, p. 113, Voyages liturgiques en France par le sieur de Moléon, p. 173-174). Sur la participation effective des fidèles aux saints offices, citons seulement ce que saint Augustin écrivait vers l’an 400 : « Le seul temps où les frères réunis dans l’église ne doivent point chanter est quand on lit, quand on prêche, quand l’évêque prie à haute voix, ou que le diacre annonce la prière commune. Dans les autres instants, je ne vois pas ce que les chrétiens peuvent faire de plus utile, de plus saint que de chanter les psaumes. » (Lettre à Januarius, LV, 34.) |