
Chemin de carême avec Claves.org : vendredi de la deuxième semaine de carême
“II y avait un père de famille qui planta une vigne, l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir, et y bâtit une tour ; puis il la loua à des vignerons, et partit pour un pays lointain. Or, lorsque le temps des fruits approcha, il envoya ses serviteurs aux vignerons, pour recueillir les fruits de sa vigne. Mais les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, et en lapidèrent un autre. Il leur envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers, et ils les traitèrent de même. Enfin il leur envoya son fils, en disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais les vignerons voyant le fils, dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons-le, et nous aurons son héritage. Et s’étant saisis de lui, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Lors donc que le maître de la vigne sera venu, que fera-t-il à ces vignerons ? Ils lui dirent : II fera périr misérablement ces misérables, et il louera sa vigne à d’autres vignerons, qui lui en rendront les fruits en leur temps. Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient, celle-là même est devenue la tête de l’angle ; c’est le Seigneur qui a fait cela, et c’est une chose admirable à nos yeux ? C’est pourquoi, je vous dis que le royaume de Dieu vous sera enlevé, et qu’il sera donné à une nation qui en produira les fruits. Et celui qui tombera sur cette pierre, s’y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera.” (Mt 21, 33-46)
Voilà un évangile qui nous permet de faire de l’exégèse chacun à son niveau et qui apporte vite une certaine richesse à notre méditation. Rappelons que l’exégèse est le mot technique pour désigner l’étude de l’Écriture (ici, l’Écriture sainte). En écoutant cet évangile, ou en le relisant, les idées, les prières, le dialogue avec Dieu pourra se faire assez aisément, pour tous. Ce n’est pas pour rien que la Parole de Dieu est universelle, dans tous les âges et pour toutes les nations.
En plus donc de votre méditation personnelle, c’est-à-dire de votre réflexion qui conduit à la prière, et la prière à une résolution aimante pour la journée, voici deux points d’exégèse.
Deux versions antiques de cet évangile ne disent pas tout à fait la même chose, à propos du fils du maître. Dans la traduction grecque : « ils auront du respect pour mon fils ». Dans la traduction araméenne (appelée aussi Peshitta) : « ils auront honte devant mon fils ». La différence est plus une nuance, peut-être. Cependant, mettons ensemble les deux versions et écoutons : le reproche fait aux vignerons est de ne pas avoir respecté le Fils et même, de ne pas avoir eu honte de leur faute. Alors, la vigne a été donnée à d’autres. L’Évangile cache à peine le message que le Fils est le Messie attendu et rejeté. Un peu lâchement, on peut de se dire que ce texte s’adresse aux juifs auditeurs de Jésus, eux qui ont tué le Fils de l’Homme. Comme si nous voulions ignorer que le Christ s’adresse aussi à nous, en paraboles, et que nous sommes évidemment aussi les destinataires de l’Évangile.
Alors, que nous dit-il ? Un péché en a entraîné un autre. Et pourtant, aucun péché n’est une fatalité, et une fois le péché commis, rien n’oblige à continuer, à demeurer dans la tristesse de notre état de péché. C’est ce que dit notre Dieu.
Alors, ensuite, que nous veut-il ? Que nous respections ses commandements, que nous ayons honte de nos péchés, mais pas honte de s’arrêter, de demander pardon, de couper les liens qui nous attachent au démon, de cesser de refuser sa grâce. Ce refus des ouvriers, représentant notre refus, trouve des échos immédiats dans le reste de l’Évangile de saint Matthieu, formant le collier de ceux qui refusent. Le serviteur refusant de remettre une dette ; le fils qui refuse d’aller travailler ; l’invité qui refuse la tenue de noces ; les vierges folles qui refusent de prendre une réserve d’huile ; le serviteur qui refuse de faire fructifier son talent.
Acceptons la grâce divine. Pour nous-même, et soyons audacieux, aidons ceux que nous aimons à la recevoir. Nous avons parlé, toute cette semaine, de progression vers la sainteté. Quel sens cela aurait-il, si nous n’invitons pas les autres sur ce chemin ? Quelle logique y aurait-il à progresser seul, sans nos frères ? La mission et l’évangélisation est l’affaire de tous. Nous ne devons pas non plus refuser cela. Sinon, le Christ pourrait bien nous dire : « le royaume de Dieu vous sera enlevé, et il sera donné à une nation qui en produira les fruits. »
Pour mon progrès :
En plus de faire le chemin de croix (dont je peut lire au moins les stations), je veux aimer l’Église. L’Église mystique, corps du Christ, le pape, les évêques, les prêtres, les fidèles de toutes conditions, mais aussi l’église matérielle, qui contient physiquement le peuple de Dieu. Qui en prendra soin, de ces pierres ? Si vous ne pouvez pas être au chemin de croix de votre paroisse, passez à un autre moment à l’église, présentez-vous devant l’autel. Et si cela n’est pas possible ce jour même, reportez cette visite à un jour très prochain !
Pour mon progrès :
En plus du chemin de croix (dont je lirai au moins les stations), je dois aimer l’Église. L’Église mystique, corps du Christ, pape, évêques, prêtres, fidèles de toutes conditions, mais aussi l’église matérielle, qui contient le peuple de Dieu. Qui en prendra soin ? Donnez une présence, si vous ne pouvez pas être au chemin de croix. Si cela n’est pas possible ce jour même, reportez-la visite à un jour très prochain !