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Samedi de la quatrième semaine de carême

Carême 2024
Samedi de la quatrième semaine de carême
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Chemin de carême avec Claves.org : samedi de la quatrième semaine de carême

Dans la conception du carême que se font certains auteurs spirituels à tendance janséniste, on s’y occupe continuellement du péché et de la pénitence. Les anciens vivaient le carême avec un autre regard ; ils aimaient plutôt à peindre dans leur cœur l’image du Sauveur. Les méditations sur le péché et la nécessité de la pénitence chrétienne, fort utiles à l’âme certes, ne serviront de rien si la place ainsi nettoyée est laissée vide. Dans l’évangile, Jésus ne nous met-il pas en garde contre une religion négative ? « Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit: ” Je retournerai dans ma maison, d’où je suis sorti. ” Et revenu, il la trouve libre, nettoyée et ornée. Alors il s’en va prendre avec lui sept autres esprits plus mauvais que lui, et, étant entrés, ils y fixent leur demeure, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier » (Mt 12, 43-45). Saint. Augustin voit dans ce verset un avertissement donné à l’âme chrétienne qui, « après avoir expulsé l’ennemi, s’est abandonnée à l’oisiveté, et a négligé de faire entrer dans sa demeure purifiée le Verbe de Dieu. »

« Une religion négative : tu ne feras ni ceci, ni cela? Non certes. Mais un amour de Dieu, si profond, si intense, qu’il vous remonte au bord des lèvres à longueur de journées. Cela est positif et permet de tenir debout contre vents et marées » constatait Guy de Larigaudie (Etoile au grand large).

C’est cet amour de Dieu que la liturgie veut continuellement exciter en notre cœur, pour le remplir de joies spirituelles et ne pas le laisser sans consolations. Relisez la lecture d’aujourd’hui, tirée d’Isaïe. Et savourez-la ! Elle vous fera peut-être penser à un psaume fameux, évoqué d’ailleurs dans l’antienne de communion de ce jour : le psaume du Bon Berger. C’est le psaume 22. Lui aussi, relisez-le et savourez-le ; il corrigera le regard que vous portez sur Dieu.

Le Seigneur est mon pasteur ; je ne manquerai de rien,
il m’a placé dans de verts pâturages.
Il me conduit près des sources rafraîchissantes,
il y restaure mon âme.
Il me conduit dans de droits sentiers
à cause de son nom.

Même quand je marche dans les sombres vallées de la mort,
je ne crains aucun mal car tu es avec moi,
ta houlette et ton bâton me rassurent.
Tu as dressé devant moi une table
pour la confusion de mes ennemis.
Tu as oint ma tête d’huile,
et ma coupe, comme elle est débordante !
Que ta faveur m’accompagne,
tous les jours de ma vie !
J’habiterai dans la maison du Seigneur
pour de longs jours.

Le Seigneur a eu une prédilection pour cette image de bon berger dont il s’est servi maintes fois.

C’est une vérité, confirmée par l’expérience des âmes, que notre vie spirituelle dépend, en grande partie, de l’idée que nous nous faisons habituellement de Dieu. Cette idée habituelle que nous nous faisons de Dieu est la clef de notre vie intérieure, non seulement parce qu’elle règle notre conduite envers lui, mais aussi parce que, souvent, elle détermine l’attitude de Dieu lui-même à notre égard : en bien des cas, Dieu nous traite comme nous le traitons.

Il y a des âmes qui considèrent habituellement Dieu comme le regardaient les Israélites. Les Israélites avaient reçu, comme dit saint Paul: « un esprit de servitude pour vivre dans la crainte ».

Sans perdre de vue la crainte, non pourtant la crainte servile de l’esclave qui redoute le châtiment, mais la crainte de l’outrage à l’égard de Dieu qui nous a créé ; sans laisser de côté la pensée de la récompense qui nous attend, si nous sommes fidèles, nous devons chercher à avoir habituellement à l’égard de Dieu cette attitude de brebis, faite de confiance filiale et d’amour, que le Christ nous a révélée comme étant celle de la Nouvelle Alliance.

Imitez sainte Thérèse de Lisieux : fréquentez l’Évangile, cherchez-y « le bon caractère de Jésus », cherchez à imprimer en votre âme les beaux traits de Jésus. Écoutez ce conseil de Bossuet : « Commencez à aimer la personne ; l’amour de la personne vous fera aimer la doctrine, et l’amour de la doctrine vous mènera doucement et fortement tout ensemble à la pratique. Ne négligez pas de connaître Jésus-Christ et de méditer ses mystères ; c’est ce qui vous inspirera son amour ; le désir de lui plaire suivra de là et ce désir fructifiera en bonnes œuvres.» (Bossuet, Méditations sur l’Évangile, la Cène, 1re partie, 89e jour.)

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