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Mardi de la Passion

Carême 2024
Mardi de la Passion
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Chemin de carême avec Claves.org : mardi de la Passion

Aujourd’hui du grand Roi l’étendard va marchant,

Où l’Auteur de la chair vient sa chair attachant.

Aujourd’hui de la Croix resplendit le mystère,

Où Dieu souffre la mort aux mortels salutaire.

Voilà, du flanc du Christ, étant du fer atteint,

Sors le ruisseau vermeil, qui les crimes éteint :

Céleste lavement des âmes converties,

Mêlant de sang et d’eau ses ondes mi-parties.

Maintenant s’accomplit aux yeux de l’Univers

L’oracle que David inspira dans ses vers,

Chantant ces mots sacrés sur les tons de sa lyre :

L’Éternel par le bois a planté son Empire.

Arbre noble et trophée illustre et glorieux,

Orné du vêtement du Roi victorieux :

Plante du Ciel chérie, et des anges chantée,

Pour toucher de sa chair la dépouille sacrée.

Tige trois fois heureuse dont le chef exalté,

Soutiens le juste prix du monde racheté,

Et balance le corps qui, mort, ses bras déploient

Pour ravir aux enfers leur rapine et leur proie.

Je te salue, ô Croix, seul espoir des vivants !

En ces jours douloureux de larmes s’abreuvant,

Augmente aux cœurs des bons l’immortelle justice,

Et pardonne aux pécheurs leur mortelle malice.

Ainsi puisse ton nom en mérite infini,

Suprême Trinité ! sans fin être béni,

Et ceux que, par la Croix tu délivres de crainte,

Triompher à jamais sous ta bannière sainte. Ainsi soit-il !

Cet hymne, peut-être plus connu sous ses premiers mots latins Vexilla Regis est dit chaque soir à vêpres depuis dimanche.

Avec lui, nous sommes entrés dans une période liturgique plus particulière par ses rites : les statues sont voilées, le psaume Judica me a été retiré du début de la messe, tous les gloria en sont supprimés. La liturgie commence son deuil pour se préparer à la Semaine Sainte. C’est la dernière ligne droite, le dernier combat pour le Christ mais aussi pour nous vis-à-vis de nos efforts de carême. Oui vraiment notre seul étendard est la Croix et nous combattons sous son ombre et sous sa puissance. Ceux qui ont déjà fait une retraite de Saint-Ignace de Loyola font sans peine ce parallèle avec la méditation des deux étendards.

Oui, vraiment notre âme est un champ de bataille. D’un côté une armée hideuse de démons sous les ordres de son chef, le Diable. Entre ces combattants souffle l’esprit du monde fait de séductions aussi passagères que honteuses. D’un autre côté, une troupe innombrable d’anges, de saintes personnes avec à leur tête un ange magnifique, saint Michel et, bien sûr le Christ. Et comment décrire ce souffle qui les parcourt tous, fait de charité et de fidélité ?

Dans ce combat, il nous faut prendre parti : « celui qui n’est pas avec moi est contre moi » nous dit notre chef (Mt 12, 30). Il faudra donc faire progresser cet étendard pouce après pouce dans notre âme, jusqu’à le planter fermement en terre ennemie. En ce combat, il ne suffira pas seulement d’« éviter le mal ». Ce n’est sans doute pas déjà si mal, mais nous tomberions alors dans une guerre de position où chaque ligne perdue doit être reconquise à grands frais. Non, il faut de surcroît « faire le Bien », combattre positivement pour faire avancer l’armée de nos vertus.

Prenons l’exemple des saints, avec quelles armes combattent-ils ? Avec la pénitence et la prière. Elles seront aussi les nôtres.

Renouvelons-nous dans les efforts que nous avons choisis : nous l’avons dit, c’est la dernière ligne droite avec le Christ. N’attendons plus l’occasion de faire le bien ou de faire pénitence : l’occasion doit se créer et se concrétiser par notre bonne volonté.

Prière ensuite, chaque jour : celle du matin et du soir, celle du chapelet quotidien, celle aussi sans doute lors des tentations. Imaginerait-on un soldat déposer son fusil alors que l’ennemi est dans la tranchée ? Mais il est vrai que la résistance est parfois difficile tant les coups de boutoir du démon, du monde et de notre inclination au mal sont rudes. Il semble à ce moment que le Bon Dieu est bien loin… Détrompons-nous, il est là, à nos côtés. Il sera donc profitable de prier en latin : le démon déteste souverainement cette langue, qui nous placera intérieurement plus loin de ses aboiements.

Et aujourd’hui plus particulièrement, en lien avec cet hymne et cet étendard du Christ qui nous couvre, soyons vigilants à nos signes de croix. Combien de saints ont fait des miracles éclatants par ce simple signe ? Il est symbole de la victoire du Sauveur sur le Mal, résumé de notre foi et marque de notre consécration à Dieu. Il est malheureusement bien dommage de voir, et pas seulement chez les enfants, combien ce signe est fait rapidement et sans soin. Bien souvent, il représente pour nous le début ou la fin de la prière, mais non une prière en soi. Il peut pourtant être fait seul dans la journée sans autre parole « et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »

Aujourd’hui, tout ce temps de la Passion, et pour les jours à venir, nous n’hésiterons pas à nous signer bien souvent et le ferons donc convenablement : de la main droite (laissant quelques instants ce que l’on tient pour s’y consacrer), l’épaule gauche avant la droite, sans hâte ni lenteur, fièrement et nous mettant intérieurement en présence de Dieu.

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