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Les quatre parties de la pénitence (1/4) : la contrition

En ce début de Carême, il est opportun de méditer sur le sacrement de la Pénitence ou Confession. C’est pourquoi, dans une série de quatre articles, nous exposerons les quatre parties de ce sacrement : contrition, confession, absolution, satisfaction. Aujourd’hui, nous commençons avec la contrition.

 

La contrition : une douleur du cœur

Le mot « contrition » vient du latin contere (broyer, briser). C’est la douleur spirituelle du cœur qui déteste ses péchés personnels et les regrette. Ou, comme la définit le concile de Trente, la contrition « est une douleur de l’âme et une détestation du péché commis, avec le propos de ne pas pécher à l’avenir[1]14e session, 4e chapitre sur le sacrement de la Pénitence (Denzinger [DS], n°1676) ». On distingue entre contrition « parfaite » et « imparfaite ».

Contrition parfaite et contrition imparfaite ou attrition

La contrition parfaite a pour motif la charité envers Dieu, elle est animée par la crainte filiale, qui provient de l’amour. La contrition parfaite regarde d’abord le péché en tant qu’il est une offense à Dieu, et quelque chose qui nous sépare de Lui. La contrition parfaite peut exister avant de recevoir le sacrement de Pénitence, et donc réconcilier avec Dieu, mais elle inclut toujours le désir du sacrement de Pénitence[2]Idem, DS 1677 : « Le saint concile enseigne en outre que, même s’il arrive parfois que cette contrition soit rendue parfaite par la charité et réconcilie l’homme avec Dieu avant que … Continue reading. Autrement dit, quelqu’un qui ferait un acte de contrition parfaite doit toujours aller se confesser dès que possible.

La contrition imparfaite (plus précisément appelée « attrition ») est le regret des péchés qui, fondé sur la vertu théologale de foi, provient de la crainte servile. Cette crainte est celle d’être séparé de Dieu, en tant qu’il doit être notre bien (dans la béatitude du Ciel), ou encore la crainte du châtiment encouru pour nos péchés.

L’attrition est donc insuffisante en soi pour obtenir le pardon des péchés, car il faut la charité pour nous tourner à nouveau vers Dieu. Mais par la force du sacrement de Pénitence, l’attrition suffit pour obtenir le pardon des péchés[3]La contrition parfaite n’est donc pas nécessaire pour recevoir le pardon des péchés dans le sacrement. : l’attrition est en quelque sorte « transformée » en contrition.

Comment parvenir à la contrition ? L’examen de conscience

La contrition est une détestation du péché, c’est-à-dire qu’il doit être reconnu pour ce qu’il est : un mal. Quelqu’un qui ne détesterait pas son péché, mais qui y resterait attaché, n’obtiendrait pas le pardon.

La contrition doit suivre un sérieux examen de conscience. L’examen de conscience est le fait de se rappeler à son esprit les péchés commis depuis la dernière confession bien faite, qu’ils l’aient été en pensée, en actions, en paroles ou par omission, contre les Dix Commandements, les commandements de l’Église, et les obligations de notre état de vie. On peut aussi, par exemple, procéder en nous examinant sur nos relations 1° par rapport à Dieu, 2° par rapport à nous-mêmes, 3° par rapport au prochain.

 

Contrition et ferme propos

La contrition doit inclure « le propos de ne pas pécher à l’avenir », comme dit le concile de Trente. Le propos est la résolution actuelle[4]C’est-à-dire, au moment du sacrement de la Pénitence. de ne plus vouloir retomber dans le péché. Le propos doit être ferme, efficient et général. Ferme, c’est-à-dire que l’on est décidé à ne pas retomber dans le péché (même si la crainte de retomber peut coexister avec le ferme propos). Efficient, c’est-à-dire quand on prend les moyens adéquats pour tenir notre résolution. Il s’agit soit de moyens positifs (actes de la vertu qu’il faut développer, prière ciblée[5]C’est-à-dire, la prière qui demande la vertu dont on a besoin, ou d’être délivré des tentations contre telle ou telle vertu, etc.), soit de moyens négatifs (principalement, éviter les occasions de péché, c’est-à-dire les circonstances, les objets ou les personnes qui nous amènent au péché). Général, c’est-à-dire que le propos doit inclure tous les péchés mortels.

Ce ferme propos de ne plus pécher à l’avenir est nécessaire pour le sacrement : quelqu’un qui ne serait pas décidé de cesser tel ou tel péché n’obtiendrait pas le pardon. Car si Dieu veut pardonner au pécheur, il veut aussi qu’il se convertisse et ne pèche plus. Comme nous le dit l’Écriture : « Prendrai-je plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur Yahweh ? N’est-ce pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses voies et qu’il vive ? » (Ez 18, 23) ; ou encore, ce que dit Notre-Seigneur à la femme adultère : « Je ne vous condamne pas non plus. Allez, et ne péchez plus » (Jn 8, 11).

Références

Références
1 14e session, 4e chapitre sur le sacrement de la Pénitence (Denzinger [DS], n°1676)
2 Idem, DS 1677 : « Le saint concile enseigne en outre que, même s’il arrive parfois que cette contrition soit rendue parfaite par la charité et réconcilie l’homme avec Dieu avant que ce sacrement ne soit effectivement reçu, il ne faut néanmoins pas attribuer cette réconciliation à cette seule contrition sans le désir du sacrement, désir qui est inclus en elle ».
3 La contrition parfaite n’est donc pas nécessaire pour recevoir le pardon des péchés dans le sacrement.
4 C’est-à-dire, au moment du sacrement de la Pénitence.
5 C’est-à-dire, la prière qui demande la vertu dont on a besoin, ou d’être délivré des tentations contre telle ou telle vertu
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