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Les degrés d’autorité du magistère

Basilique Saint Pierre de Romę - ID 3310475 © Krzysztof Slusarczyk | Dreamstime.com
Est-ce que le pape est toujours infaillible quand il s’exprime ? Un texte du magistère peut-il contenir des ambiguïtés, voire des erreurs ? Un concile “pastoral” est-il non “dogmatique” ? Un catholique peut-il refuser un concile ? Dans cet article, certes plus long que les publications habituelles de Claves, mais d’une importance capitale, l’abbé Bernard Lucien se propose de répondre aux questions que soulèvent encore la réception du Concile Vatican II, 50 ans après sa clôture, en rappelant l’équilibre délicat de la doctrine catholique sur ce sujet crucial.

 

La doctrine catholique sur le pouvoir magistériel, si importante pour la vie de la foi, est largement méconnue. L’urgence des discussions sur Vatican II nous invite à préciser ce qui concerne les divers degrés d’autorité du magistère.

 

I – Présentation générale

1) Magistère et juridiction

Le magistère est l’un des pouvoirs divinement donnés à l’Église : « En outre, il [le Christ] a communiqué aux Apôtres et à leurs successeurs un triple pouvoir : celui d’enseigner, celui de gouverner et celui de mener les hommes à la sainteté.[1]Pie XII, Mystici Corporis, 1943. »

Le magistère a pour objet propre la vérité révélée à communiquer. L’exercice du magistère appelle, du côté des fidèles, un assentiment interne de l’intelligence surélevée par la Foi. L’autorité propre au magistère relève de l’ordre immuable du vrai : il y a autorité magistérielle pour autant que le magistère détermine ou manifeste la vérité.

Le magistère ne doit donc pas être confondu avec le pouvoir de gouvernement (ou de juridiction) qui, ayant pour objet la réalisation du Bien commun, concerne directement les actes humains extérieurs et appelle l’obéissance du fidèle (acte de la volonté).

 

2) Degrés du pouvoir magistériel

L’autorité magistérielle est l’attestation authentique de la vérité révélée. Cela suppose une assistance actuelle de Notre Seigneur qui la fonde.

L’autorité magistérielle est donc proportionnée à l’assistance divine dont elle bénéficie. Il y a en ce domaine une double diversité : l’une concerne le pouvoir magistériel auquel est liée l’autorité, l’autre concerne l’exercice de ce pouvoir.

Le pouvoir magistériel est possédé, de droit divin :

  • Par le pape personnellement, comme chef de l’Église[2]On peut aussi considérer le pape comme évêque de Rome, ou primat d’Italie, etc.
  • par le corps ou collège épiscopal (pape comme chef et autres évêques subordonnés) ;
  • par chacun des évêques (en pleine communion avec le pape) en particulier.

Les deux premiers sujets possèdent le magistère suprême. Le conflit est impossible puisque le pape est présent comme chef dans le second cas. Le troisième sujet ne possède qu’un magistère subordonné.

Seul le magistère suprême peut s’exercer selon tous les degrés d’autorité du magistère. Le degré maximum, qui jouit de l’infaillibilité, lui est réservé. Le magistère subordonné se réalise à de multiples niveaux : évêque titulaire, évêque résident, concile particulier, Congrégation pour la Doctrine de la Foi …

Dans ce qui suit, pour simplifier, nous ne nous occupons plus que du magistère suprême.

 

3) Degrés d’autorité dans l’exercice du magistère suprême

Le magistère suprême est exercé par le pape seul ou par le corps épiscopal moralement unanime : magistère pontifical ou magistère universel[3]Donc ici « universel » détermine le sujet possédant le pouvoir. . Le magistère universel peut s’exercer soit réuni en concile œcuménique soit dispersé sur la terre : la différence est purement accidentelle.

Dans son exercice, le magistère suprême n’engage pas toujours toute son autorité. On distingue trois degrés ou niveaux :

  • engagement absolu, avec pleine assistance divine et donc infaillibilité ; [niveau 1]
  • engagement autoritaire mais partiel, jouissant d’une assistance divine non absolue ni infaillible. On parle alors de magistère simplement authentique ; [niveau 2]
  • engagement seulement pédagogique, non autoritaire. [niveau 3]

L’engagement du magistère varie dans un même document. Il est donc tout à fait impropre de demander si « cette encyclique », ou « ce concile » est infaillible : une réponse globale est impossible. Chaque degré d’autorité appelle une réponse proportionnée :

  • assentiment de Foi. Cet assentiment est certain et irrévocable ;
  • assentiment religieux. C’est un jugement probable ne relevant pas formellement de la Foi. Cette probabilité est variable, mais il y a toujours exclusion de la probabilité du contraire ;
  • attention docile, sans que l’adhésion ne s’impose.

L’erreur est impossible au premier niveau, mais la formulation peut être améliorée.

L’erreur est improbable mais non impossible au second niveau. Il est possible qu’un fidèle instruit ait l’évidence d’une erreur dans un tel acte magistériel. Il peut suspendre son assentiment intérieur[4]Insistons sur la prudence à mettre en œuvre. Même un grand savant n’est pas à l’abri de l’erreur. Avant de conclure que c’est le Magistère qui se trompe, il faut soigneusement vérifier … Continue reading. La question est plus délicate, quant à la possibilité de donner une certaine publicité à l’affaire. Il ne semble pas exclu que l’urgence du mal qui se diffuse puisse légitimer une prise de position publique, restant sauf le respect dû à l’autorité légitime[5]Cette attitude se distingue bien des campagnes d’opposition systématique au Magistère connues à notre époque sous le nom de « dissentiment »..

Les erreurs ou défaillances sont plus largement possibles au troisième niveau. Lorsque le magistère intervient par procédés humains (illustrations, images, exemples, argumentations, etc.), il ne met pas proprement en œuvre l’assistance divine. Il exerce seulement son rôle pédagogique, en vertu de ses compétences propres. C’est pourquoi, à ce niveau, le magistère authentique ne parle pas de façon autoritaire.

 

II – Discernement des degrés d’autorité dans l’exercice du magistère suprême

1) Principes généraux

On considère un texte doctrinal, c’est-à-dire donnant un enseignement sur la foi ou les mœurs. Les textes exhortatifs, ou disciplinaires ne relèvent pas de soi du magistère suprême. Mais :

  • une finalité pastorale n’exclut pas, au contraire[6]Rappelons que le concile Vatican I, définissant l’infaillibilité du Magistère pontifical, parle du pape « remplissant sa charge de pasteur et de docteur »., le caractère formellement doctrinal ;
  • un texte disciplinaire ou exhortatif peut comporter des parties doctrinales.

À l’intérieur d’un texte doctrinal il faut d’abord distinguer (par une analyse littéraire) :

  • ce qui est affirmé directement par soi ;
  • ce qui est dit indirectement (explication, illustration, argumentation en rapport à l’affirmation directe) [ci-dessous, A].

Dans l’affirmation directe, il faut encore distinguer :

  • la doctrine simplement affirmée, sans plus de précisions [ci-dessous, B] ;
  • la doctrine affirmée comme révélée, ou comme liée à la révélation, ou comme absolument obligatoire [ci-dessous, C].

A) Les éléments indirectement affirmés relèvent seulement de l’exercice pédagogique du magistère authentique [le niveau 3].

B) Une doctrine affirmée directement mais sans précision quant à son lien avec la révélation se trouve au niveau de l’exercice simplement authentique du magistère suprême [le niveau 2]. L’insistance du magistère permet d’estimer le degré de force de son engagement. Une doctrine affirmée à ce niveau est dite « doctrine catholique ».

C) Lorsque la doctrine directement affirmée est en outre formellement présentée comme révélée, ou comme liée à la révélation, ou comme absolument obligatoire on a affaire à l’exercice infaillible du magistère suprême. C’est le plus haut degré d’autorité du magistère [le niveau 1].

  • Si la doctrine est présentée comme révélée, elle est dite « de Foi divine et catholique ».
  • Si la doctrine est présentée comme nécessairement liée au dépôt révélé, ou comme absolument obligatoire, elle est qualifiée de « vérité définitive ».

 

2) Critères d’application

Plusieurs distinctions courantes à propos du magistère ne sont pas pertinentes pour la détermination du degré d’autorité. Par ailleurs beaucoup d’erreurs circulent pour ce qui est des critères d’exercice du magistère infaillible. C’est sur ce point que nous allons concentrer notre attention.

 

A : L’exercice infaillible du magistère par le Pape seul

Le concile Vatican I a défini :

Le pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque,

– remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, en vertu de sa suprême autorité apostolique,

– il définit,

– une doctrine en matière de foi ou de morale

– à tenir par toute l’Église,

jouit, en vertu de l’assistance divine qui lui a été promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que soit pourvue son Église lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi ou la morale. [7]Pour le sens du mot « définir » employé dans cette définition, voir notre ouvrage Les degrés d’autorité du Magistère, La Nef, 2007, p. 71-100. Ici ce mot signifie « détermine avec … Continue reading

Ce texte ne parle pas de jugements solennels ni de magistère extraordinaire. Des enseignements pontificaux peuvent entrer dans la catégorie ex cathedra et donc jouir de l’infaillibilité ici définie sans présenter de « solennités » [formules explicites affirmant que l’on définit] [8]Exemple de solennités, voir Pie IX, définition de l’Immaculée Conception (8 décembre 1854) : « par l’autorité de Notre Seigneur Jésus Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et la … Continue reading.

Il apparaît alors que la présentation de l’exercice infaillible du magistère que nous avons donnée plus haut (II, 1, C) coïncide bien, dans le cas pontifical, avec la doctrine de Vatican I, comprise dans toute son ampleur.

Et si on identifie comme il est courant de le faire « magistère extraordinaire », « définition dogmatique » et « jugement solennel » il devient erroné de dire que le pape est infaillible seulement dans son magistère extraordinaire, ou dans ses définitions dogmatiques.

 

B : L’exercice infaillible du magistère par le corps épiscopal uni à sa tête

Le concile Vatican I a proclamé[9]Constitution Dei Filius sur la Foi catholique, chapitre 3, 24 avril 1870. que le magistère universel[10]Les actes du concile montrent que le mot « universel » fait référence au magistère exercé par l’ensemble du corps épiscopal et non à une universalité dans la durée. Voir notre ouvrage, … Continue reading s’exerce infailliblement même selon un mode ordinaire :

En outre on doit croire de foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la Parole de Dieu, écrite ou transmise par la Tradition, et que l’Eglise propose à croire comme divinement révélé, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel.

Ce texte n’envisage que ce qui doit être cru de foi divine et catholique. Par ailleurs, la doctrine catholique affirme que l’infaillibilité concerne aussi ce qui est nécessairement lié au dépôt révélé. Pour cet objet secondaire du magistère infaillible on parle de « tenir définitivement, fermement » [11]Voir le paragraphe2 du canon 750 du Code, inséré par le motu proprio Ad tuendam fidem de Jean-Paul II . Voir l’ouvrage cité à la note précédente, pp. 113-127..

En tenant compte de cette existence d’un exercice ordinaire de l’infaillibilité par le magistère universel, et de son extension à l’objet secondaire, on voit que la présentation de l’exercice infaillible du magistère que nous avons donnée plus haut (II, 1, C) correspond bien à la doctrine de l’Église.

Ici encore, deux remarques s’imposent :

1) la qualification « ordinaire » pour l’exercice du magistère universel s’oppose à « jugement solennel ». Elle ne s’identifie donc pas avec l’état de dispersion du magistère universel[12]La réunion d’un concile œcuménique est un événement qui sort de l’ordinaire, donc extraordinaire en ce sens. Mais cela ne l’empêche pas de s’exprimer infailliblement selon un mode … Continue reading. Rien ne s’oppose donc à ce qu’un concile œcuménique exerce le magistère suprême selon le mode ordinaire et en engageant l’infaillibilité ;

2) si, comme il est courant, on identifie « jugement solennel », « définition dogmatique » et « magistère extraordinaire », c’est une erreur complète de prétendre qu’un concile œcuménique n’est pas infaillible du moment qu’il ne prononce pas de tels jugements ou définitions.

 

3) Exemple actuel : l’autorité doctrinale de Vatican II

Nous pouvons maintenant aborder de façon objective la question de la qualification du concile Vatican II.

Tout d’abord ce concile, dans son enseignement, est l’œuvre du Magistère suprême possédé et exercé par le Magistère universel (ensemble des évêques avec le pape). Quand on dit que l’acceptation du concile Vatican II est absolument requise pour la pleine communion avec l’Église, c’est cette reconnaissance de principe que l’on demande, et non pas une acceptation indifférenciée et absolue de chacune des propositions contenues dans les documents promulgués.

Ensuite le concile Vatican II contient des textes formellement doctrinaux. Deux arguments ont été avancés en sens contraire.

1) Vatican II se serait proclamé pastoral par opposition à doctrinal. Mais bien que diverses personnalités aient parlé en ce sens[13]Cette opposition est d’ailleurs étrangère à la doctrine catholique. Son utilisation par certains lors de l’événement conciliaire est un exemple de ce fameux « [pseudo]-esprit du concile » … Continue reading, les déclarations les plus autorisées affirment le contraire.

 

  • Jean XXIII, discours d’ouverture du Concile Gaudet mater Ecclesia[14]D’après Jean XXIII, Paul VI, Discours au Concile…, 4e éd.,Le Centurion, 1966. :

 Ces choses étant dites, vénérables frères, il est possible de voir avec suffisamment de clarté la tâche qui attend le Concile sur le plan doctrinal. Le XXIe Concile œcuménique […] veut transmettre dans son intégrité sans l’affaiblir ni l’altérer, la Doctrine Catholique.

Ce qui est nécessaire aujourd’hui, c’est l’adhésion de tous, dans un amour renouvelé, dans la paix et la sérénité, à toute la doctrine chrétienne dans sa plénitude, transmise avec cette précision de termes et de concepts qui a fait la gloire particulièrement du Concile de Trente et du Ier Concile du Vatican. Il faut que […] cette doctrine soit plus largement et hautement connue […]. Il faut que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être respectée fidèlement, soit approfondie et présentée de la façon qui répond aux exigences de notre époque.

 

  • Paul VI, reprenant et précisant des indications données pendant le concile :

Étant donné le caractère pastoral du concile, il a évité de prononcer d’une manière extraordinaire des dogmes comportant la note d’infaillibilité, mais il a muni ses enseignements de l’autorité du Magistère ordinaire suprême : ce magistère ordinaire et manifestement authentique doit être accueilli docilement et sincèrement par tous les fidèles, selon l’esprit du concile concernant la nature et les buts de chaque document. [15]Paul VI, audience générale du 12 janvier 1966. Voir Sedes Sapientiæ, n° 97, pp. 35-36. Ce dont l’existence est écartée c’est l’exercice extraordinaire du Magistère infaillible. Mais la … Continue reading

Il est donc certain qu’en poursuivant un but pastoral, le concile Vatican II n’a absolument pas renoncé à être formellement doctrinal.

 

2) L’autre argument concède que le concile Vatican II a été en quelque manière doctrinal ou dogmatique. Mais, nous dit-on : matériellement dogmatique et non formellement. On concède que certains documents parlent de dogmes. Mais on ajoute qu’ils le font sans autorité magistérielle propre, et surtout sans autorité magistérielle infaillible. Cette argumentation cloche doublement. D’abord, elle minimise le magistère simplement authentique. Même s’il n’y avait aucun exercice de l’infaillibilité à Vatican II, il faudrait en de nombreux cas reconnaître l’exercice du magistère simplement authentique au sens strict. Et ainsi on voit déjà que le concile Vatican II a été formellement doctrinal en de nombreux textes.

Mais l’erreur s’accroît par la confusion entre exercice infaillible du magistère et jugement solennel (définition dogmatique). Alors l’argument nie l’infaillibilité parce que son exercice extraordinaire n’a pas eu lieu. C’est banalement la négation de l’existence de l’infaillibilité selon le mode ordinaire. Nous avons vu que cette thèse était contraire à la foi catholique.

Laissant de côté ces erreurs, on peut aborder sereinement la discussion autour du concile Vatican II, en appliquant les normes classiques sur les degrés d’autorité du magistère.

 

On s’aperçoit alors que certaines affirmations sont effectivement garanties par l’infaillibilité, mais ne contredisent pas la doctrine irréformable de l’Église bien qu’elles puissent receler quelques ambiguïtés que le Magistère devra lever[16]C’est selon nous le cas pour l’affirmation centrale de la Déclaration sur la liberté religieuse. Voir nos articles dans Sedes Sapientiæ, n° 96, pp. 3-22 et n° 97, pp. 19-39.. D’autres passages, affirmés directement mais de façon simplement authentique, peuvent contenir quelque erreur à rectifier : l’examen est légitime, mais il est très probable qu’on trouvera peu de cas, si tant est qu’on en trouve. Les passages litigieux, là encore, relèvent plus de l’équivoque que de l’erreur formelle[17]C’est le cas de l’affirmation ambiguë de Lumen Gentium, 8 selon laquelle « l’Église du Christ subsiste dans l’Église catholique ». Elle a été officiellement clarifiée, notamment dans … Continue reading. Enfin on pourra observer que la plus grande partie des textes conciliaires relève du domaine du magistère seulement pédagogique (explications, illustrations, argumentations) : il suffira alors de rappeler fermement que ces parties ne sont pas imposées avec autorité[18]Voir à ce sujet notre ouvrage Les degrés d’autorité du Magistère, La Nef, 2007, pp. 161-162. et que toute liberté est laissée à ceux qui le peuvent de « faire mieux ». C’est précisément dans ces parties que l’on trouve les affirmations conciliaires les plus discutables[19]C’est le cas pour les développements explicatifs de la Déclaration sur la liberté religieuse. Le texte met en œuvre une philosophie personnaliste sans la situer dans la vue supérieure de la … Continue reading.

Ainsi, par la simple mise en œuvre de la doctrine catholique sur les degrés d’autorité du magistère, on pourrait résoudre dans la paix, la charité et la vérité les problèmes suscités par le concile Vatican II et artificiellement entretenus de nos jours par le Diable (le Diviseur) pour le plus grand malheur de l’Église et des fidèles.

Source : Bernard Lucien, “Les degrés d’autorité du magistère”, Tu es Petrus 33 (2022), p. 71-78 ; paru originellement dans Tu es Petrus 122 (2009), p. 45-51.
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Références

Références
1 Pie XII, Mystici Corporis, 1943.
2 On peut aussi considérer le pape comme évêque de Rome, ou primat d’Italie, etc.
3 Donc ici « universel » détermine le sujet possédant le pouvoir.
4 Insistons sur la prudence à mettre en œuvre. Même un grand savant n’est pas à l’abri de l’erreur. Avant de conclure que c’est le Magistère qui se trompe, il faut soigneusement vérifier ses propres arguments, et les soumettre à des personnes vraiment compétentes.
5 Cette attitude se distingue bien des campagnes d’opposition systématique au Magistère connues à notre époque sous le nom de « dissentiment ».
6 Rappelons que le concile Vatican I, définissant l’infaillibilité du Magistère pontifical, parle du pape « remplissant sa charge de pasteur et de docteur ».
7 Pour le sens du mot « définir » employé dans cette définition, voir notre ouvrage Les degrés d’autorité du Magistère, La Nef, 2007, p. 71-100. Ici ce mot signifie « détermine avec précision ce qui est affirmé directement ».
8 Exemple de solennités, voir Pie IX, définition de l’Immaculée Conception (8 décembre 1854) : « par l’autorité de Notre Seigneur Jésus Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et la Nôtre, nous déclarons, prononçons et définissons […]. »
9 Constitution Dei Filius sur la Foi catholique, chapitre 3, 24 avril 1870.
10 Les actes du concile montrent que le mot « universel » fait référence au magistère exercé par l’ensemble du corps épiscopal et non à une universalité dans la durée. Voir notre ouvrage, L’infaillibilité du Magistère ordinaire et universel de l’Église, 1984.
11 Voir le paragraphe2 du canon 750 du Code, inséré par le motu proprio Ad tuendam fidem de Jean-Paul II . Voir l’ouvrage cité à la note précédente, pp. 113-127.
12 La réunion d’un concile œcuménique est un événement qui sort de l’ordinaire, donc extraordinaire en ce sens. Mais cela ne l’empêche pas de s’exprimer infailliblement selon un mode ordinaire, sans solennités particulières dans l’expression verbale d’une doctrine directement affirmée comme révélée ou liée à la révélation.
13 Cette opposition est d’ailleurs étrangère à la doctrine catholique. Son utilisation par certains lors de l’événement conciliaire est un exemple de ce fameux « [pseudo]-esprit du concile » qui n’est pas le concile, mais souvent son contraire.
14 D’après Jean XXIII, Paul VI, Discours au Concile…, 4e éd.,Le Centurion, 1966.
15 Paul VI, audience générale du 12 janvier 1966. Voir Sedes Sapientiæ, n° 97, pp. 35-36. Ce dont l’existence est écartée c’est l’exercice extraordinaire du Magistère infaillible. Mais la porte reste entièrement ouverte à la présence de l’exercice ordinaire de l’infaillibilité par le Magistère suprême.
16 C’est selon nous le cas pour l’affirmation centrale de la Déclaration sur la liberté religieuse. Voir nos articles dans Sedes Sapientiæ, n° 96, pp. 3-22 et n° 97, pp. 19-39.
17 C’est le cas de l’affirmation ambiguë de Lumen Gentium, 8 selon laquelle « l’Église du Christ subsiste dans l’Église catholique ». Elle a été officiellement clarifiée, notamment dans les Réponses… données le 29 juin 2007 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
18 Voir à ce sujet notre ouvrage Les degrés d’autorité du Magistère, La Nef, 2007, pp. 161-162.
19 C’est le cas pour les développements explicatifs de la Déclaration sur la liberté religieuse. Le texte met en œuvre une philosophie personnaliste sans la situer dans la vue supérieure de la primauté du Bien commun. Par-là beaucoup de ses affirmations sont inadéquates, voire critiquables.
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