La semaine sainte approche, et elle passe vite. Prenons dès maintenant le temps de nous préparer à l’Heure de Jésus. « Il les aima jusqu’à la fin » : mais peut-il y avoir une « fin » à l’amour de Dieu ? La méditation des Saintes Écritures, et spécialement de quelques heures du Jeudi et du Vendredi saint, nous donnera la réponse.
Retraite de Carême donnée par l’abbé de Massia au groupe KTsens le 2 et 3 avril 2022.
Dans la première conférence, notre regard ira du Ciel à la terre : après avoir médité sur l’Amour Incréé, au cœur de la Trinité, tel que l’Ancien Testament nous le révèle, nous assistons à son Incarnation : le cœur de Jésus, c’est l’Amour de Dieu fait chair. Les sentiments de Jésus sont la révélation du mystère indicible qui se passe dans le cœur de Dieu. Et le Jeudi saint, cette manifestation de la Charité divine atteint un premier sommet, avec le don de son cœur eucharistique lors de la Cène.
Le deuxième regard est plus rude, insupportable, douloureux : il faut pourtant le poser, et contempler le Christ au jardin de Gethsémani : ne pas dormir pendant ce temps-là. Pourquoi une telle angoisse, à ce moment précis ? Le Christ affronte le péché, il en prend sur lui les conséquences, il assume notre peine : et ce choc entre l’Amour et la haine est violent, brutal, et ce choc c’est l’Agonie, dans laquelle sont révélés en même temps la faute – l’abandon de Dieu par l’homme – et son remède : l’abandon de l’homme à Dieu.
Dernier regard sur le Christ en croix, dans les pas de « celui qui a vu », le témoin, saint Jean l’évangéliste. Son récit nous révèle la face cachée de la Passion : le Christ est couronné roi, et son Amour triomphe du Mal. Car en vérité, peut-il y avoir une « fin » à l’amour de Dieu ?