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Du Mystère de la Croix aux mystères de nos croix

La souffrance : Révolte pour les uns, énigme pour les autres, chemin de Rédemption pour les chrétiens… Mystère pour tous, qui ne trouve un sens qu’en tournant nos yeux vers le Christ mais qui peut devenir un chemin de salut, si nous laissons le Christ la porter avec nous. Car « il a souffert pour nous et nous a tracé le chemin afin que nous suivions ses pas ».
Écouter deux conférences de l’abbé Vernier sur le mystère de la souffrance.

Conférence 1 : méditation sur les 7 paroles du Christ en croix

Conférence 2 : Bienheureux les affligés

Le temps du Carême nous invite à tourner les yeux vers le Christ souffrant. Pour détruire le péché, le Christ a supporté la peine due au péché, et c’est pourquoi son sacrifice est un sacrifice de douleur. En entrant dans la souffrance, le Christ ne la détruit pas : mais il nous promet d’être à nos côtés, quand nous-même, nous souffrirons. Comme l’exprime magnifiquement Paul Claudel :

Le Fils de Dieu n’est pas venu pour détruire la souffrance, mais pour souffrir avec nous. Il n’est pas venu pour détruire la croix, mais pour s’étendre dessus [1]P. Claudel, « Les invités à l’attention », dans Aa. Vv., Dialogues avec la souffrance, Paris, Spes (coll. « Foi Vivante » 68), 1968, p. 132.

Plus loin, le poète fait dire au Christ :

Je ne suis pas venu expliquer, dissiper les doutes avec une explication, mais remplir, c’est-à-dire remplacer par ma présence le besoin même de l’explication » [2](ibid., p. 132)..

En pleurant avec ceux qui pleurent, en assumant notre faiblesse, le Christ oppose au mystère insondable du mal et de la souffrance l’infinité de son amour et de sa compassion. Par Lui, la souffrance inutile et mystérieuse peut devenir, unie à celle du Christ, occasion d’offrande, de sacrifice, et donc de salut, pour nous et pour les autres. À ce propos, citons simplement les lignes magnifiques de J. Maritain :

Jésus a pris sur lui toutes les souffrances en même temps que tous les péchés, toutes les souffrances du passé, du présent et de l’avenir, ramassées, concentrées en lui comme dans un miroir convergent […]. Il a rendu toutes ces souffrances méritoires pour la vie éternelle […]. Nous ne sommes plus seuls à souffrir nos souffrances. Nos souffrances, il les a souffertes avant nous, et il a mis en elles, avec la grâce et la charité, une vertu salvatrice et le germe de la transfiguration[3]J. Maritain, De la grâce et de l’humanité de Jésus, 1967, OECM XII, p. 1073-1074, cité par R. Augé, Dieu veut-il la souffrance…, cit., p. 415.

 

Références

Références
1 P. Claudel, « Les invités à l’attention », dans Aa. Vv., Dialogues avec la souffrance, Paris, Spes (coll. « Foi Vivante » 68), 1968, p. 132.
2 (ibid., p. 132).
3 J. Maritain, De la grâce et de l’humanité de Jésus, 1967, OECM XII, p. 1073-1074, cité par R. Augé, Dieu veut-il la souffrance…, cit., p. 415
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