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À quoi servent les dons du Saint-Esprit (1/3)

« Posséder les dons du Saint-Esprit et avec eux tout ce qu’il y a de plus riche dans les trésors de la grâce, quel bonheur et quelle gloire ! Les perdre, quelle honte et quel malheur ! Où trouver un motif plus puissant de garder à tout prix la grâce sanctifiante et de la recouvrer promptement, quoi qu’il puisse en coûter d’efforts et de larmes, si on venait à la perdre ? » Mgr Gaume

Nous commençons avec cet article un dossier sur trois jours : A quoi servent les dons du Saint-Esprit ? A suivre demain et après-demain.

1 – Le Saint-Esprit : l’Esprit du Christ, don de Dieu

D’où vient l’enseignement sur les dons du Saint-Esprit ? Leur fondement se trouve chez le prophète Isaïe. À la synagogue de Nazareth, Notre-Seigneur ouvre le livre sacré : « l’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a consacré, l’Esprit de force, l’Esprit de science, l’Esprit de sagesse… »[1]voir Lc 4, 17-19. Avant de s’asseoir Notre-Seigneur commente : « aujourd’hui cette prophétie s’est réalisée ». Par la suite, le Christ insiste à maintes reprises sur le fait que l’Esprit qu’il nous envoie est bien son Esprit, donc un souffle divin. Le Saint-Esprit, troisième personne de la Trinité, le même Esprit uni à Notre-Seigneur, est véritablement Celui qui nous est communiqué avec ses sept dons. Ils constituent le septénaire sacré dont parle la séquence de la Pentecôte : Da tuis fidelibus, in te confidentibus, Sacrum septenarium,  « Donnez à vos fidèles qui se confient en vous, le septénaire sacré ».

2 – La grâce, les vertus et les dons

Le Saint-Esprit, nous l’avons déjà reçu à notre baptême avec la grâce sanctifiante, que l’on appelle avec saint Thomas d’Aquin « la grâce des vertus et des dons ». Elle a toujours comme cortège les vertus surnaturelles : les trois vertus théologales (Foi, Espérance, Charité) et les vertus surnaturelles morales (force, justice, prudence, tempérance).

3 – Les vertus humaines

L’homme, puisqu’il est un être raisonnable et libre, va par ses propres actions vers le ciel. Mais le ciel n’est pas naturellement atteignable sans un secours divin. C’est ce que dit Notre-Seigneur à ses apôtres : « sans moi vous ne pouvez rien faire »[2]Jn 15, 5. Je peux me lever ou m’asseoir sans le secours de la grâce mais sans elle je ne peux pas faire quelque chose qui soit méritoire pour le ciel.

Nous devons certes acquérir des vertus : c’est le perfectionnement de notre nature humaine, de notre être. Chaque animal va à sa propre perfection par instinct. L’homme va à sa propre perfection consciemment et librement : c’est notre dignité d’images de Dieu. Ces vertus humaines, abondamment décrites par les anciens philosophes, courent cependant le risque, à cause des conséquences du péché originel, de n’être jamais profondément établies. Voilà pourquoi Dieu les soutient par des vertus et des dons infusés avec la grâce.

4 – Vertus humaines et vertus divines

Les vertus humaines à acquérir sont comme les compétences d’un sportif : par exemple savoir tirer à l’arc. Le tireur s’entraîne : plus il s’entraîne, plus toucher la cible devient facile. C’est le propre de la vertu : elle rend nos actions bonnes, plus simples et perfectionne l’homme vertueux. Le sportif, à force d’entraînement, a donc acquis la vertu du bon tireur à l’arc. Il peut atteindre sans difficulté une cible qui se trouve à portée humaine. Mais pour une cible hors de portée, son entraînement ne suffit plus ! Il lui faut l’aide d’une puissance permettant de toucher une cible inatteignable par ses forces humaines. C’est le rôle de la vertu divine ou surnaturelle, dite infuse car elle provient directement de Dieu, qui va renforcer la vertu acquise ; car si l’on n’a pas acquis la vertu humaine, la puissance surnaturelle qui la renforce ne sert à rien – zéro, multiplié par n’importe quel facteur, demeure zéro. Acquérir les vertus humaines est donc nécessaire, mais la grâce l’est plus encore pour que ces vertus, devenues surnaturelles, puissent mériter le ciel.

5 – Les dons du Saint-Esprit

Et les dons du Saint-Esprit dans tout ça ? Plus la cible de notre archer est lointaine, plus les éléments extérieurs peuvent parasiter son tir. Parfois le brouillard l’empêche de voir la cible, le vent risque de détourner le trait… Il en va de même pour nous : notre faiblesse, nos péchés, nos défauts sont autant de causes qui peuvent troubler notre avancée vers le Ciel. Ainsi le Saint-Esprit vient corriger et perfectionner ce qu’il y a de trop humain dans nos vertus. Les dons du Saint-Esprit nous permettent d’être élevés de l’intérieur et dociles au souffle divin. Par eux nous sommes mieux équipés. Mais s’il n’y a pas d’action libre et personnelle, les dons sont comme les voiles d’un bateau qui resteraient repliées, et nous comme le marin qui voudrait traverser l’océan à la rame alors qu’il a des voiles.

Lire l’article suivant : A quoi servent les dons du Saint-Esprit (2/3) – Qu’est-ce que les dons du Saint-Esprit ?

Références

Références
1 voir Lc 4, 17-19
2 Jn 15, 5
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