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Lundi de la quatrième semaine de carême

Carême 2024
Lundi de la quatrième semaine de carême
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Chemin de carême avec Claves.org : lundi de la quatrième semaine de carême

Les lectures de ce jour mettent en valeur la vertu de justice.

Dans l’épître, nous admirons la justice de Salomon concernant les deux femmes : « Alors le roi prononça cette sentence : donnez à celle-ci l’enfant vivant, et qu’on ne le tue point ; car c’est elle qui est sa mère. Tout Israël apprit donc la manière dont le roi avait jugé cette affaire, et ils conçurent tous de la crainte pour lui, voyant que la sagesse de Dieu était en lui pour rendre la justice. » (1R 3, 16-28)

N’est-ce pas cette même crainte que conçurent les marchands du temple à l’égard de Jésus dans l’Évangile? Comme le dit magnifiquement saint Jérôme et comme l’ont si bien reproduit les peintres, « quelque chose de fulgurant et de sidérant irradiait de ses yeux et la majesté de la divinité illuminait sa face », laissant coite et sans réactions cette foule de marchands et d’usuriers tenus en respect par un seul homme !

« Otez cela d’ici, et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » 600 ans avant Jésus, le prophète Jérémie avait laissé échapper cette même plainte, prophétique : « Et vous venez, vous vous présentez devant moi dans cette maison sur laquelle mon nom est invoqué, et vous dites: “Nous échapperons!” Et c’est afin de commettre toutes ces abominations! Est-ce donc à vos yeux une caverne de brigands, que cette maison sur laquelle mon nom est invoqué? Moi aussi, je l’ai vu, dit Jéhovah.» (Jr 7, 10)

Les rabbins parlent souvent de ce commerce dont l’origine remonte probablement à la fin de la captivité babylonienne. Essayons de nous imaginer la scène. Des Juifs nombreux venaient des contrées les plus éloignées, pour célébrer à Jérusalem les fêtes d’obligation : il fallait donc qu’ils pussent se procurer aux alentours du Temple les victimes animales, le sel, le vin, la farine, l’huile, l’encens et autres objets nécessaires pour offrir un sacrifice à Yahvé. Mais les prêtres, oubliant les lois les plus élémentaires du respect pour les lieux sacrés, avaient laissé s’établir des boutiques et un grand marché à bestiaux dans l’enceinte même du Temple. On trouvait là des bœufs et des brebis par milliers, et il est facile d’imaginer le bruit, les scandales que devaient produire un tel rassemblement à quelques mètres seulement du Saint des Saints.

Il y avait aussi les bureaux de change. Tout Israélite devait payer chaque année l’impôt du temple, qui consistait en un demi-sicle : les étrangers profitaient de leur voyage à Jérusalem à l’occasion des fêtes pour s’en acquitter. Les pièces grecques et romaines, que leurs emblèmes païens rendaient inacceptables pour le trésor sacré, devaient être converties dans la monnaie sainte et nationale. On avait donc également laissé s’établir sous les parvis, des changeurs qui convertissaient toute devise étrangère en monnaie juive, prélevant au passage une commission considérable : au moins 5%, voire jusqu’à 10 à 12%. 

Prenons garde de nous placer à l’écart de cette scène. Ne profanons-nous pas nous aussi l’enceinte sacrée, l’église, lorsque nous y venons pour assister à la messe ? De quelle manière ? Lorsque nous venons offrir le saint sacrifice alors même que nous nous souvenons que notre frère a quelque chose contre nous. De « saintes âmes » méritent encore les invectives que Notre-Seigneur adressait aux pharisiens : « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme de la menthe, du fenouil et du cumin, et que vous négligez les points les plus graves de la Loi: la justice, la miséricorde… Il fallait pratiquer ceci sans omettre cela. Conducteurs aveugles, qui filtrez le moustique, et avalez le chameau! » (Matt 23, 23) Certains chrétiens, bien intentionnés par ailleurs, prennent plaisir à terroriser leur entourage, à traiter les autres comme des objets et non comme des personnes. C’est un sujet de scandale pour beaucoup de voir comment de bons chrétiens fraudent certaines lois, par exemple en matière fiscale, ou se comportent injustement dans la gestion d’un héritage familial ! Il faut d’abord payer ce que l’on doit avant que de faire l’aumône.

Mais il y a plus : cette enceinte sacrée, c’est aussi notre âme. Travaillons-nous sérieusement pendant ce carême à faire de notre âme non pas une place de marché, mais la maison du Père céleste ? Faisons-nous attention à la présence de Dieu en nous ? Rappelle-toi : « celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruits… »

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