02 mars 2004 : des échantillons de tissu humain sont apportés au laboratoire de l’université Columbia de New York, à l’attention du professeur Frederick Zugibe, célèbre expert de cardiologie et de médecine légale.
Un échantillon de myocarde qui voyage
Face à lui, le professeur Ricardo Castanon Gomes, psychologue, et le professeur Robert Lawrence, histopathologiste, spécialiste reconnu de médecine tissulaire. Ils ont amené avec eux cet échantillon dont ils n’ont pas indiqué la provenance. Après analyse, le professeur Zugibe rend son verdict : « l’échantillon que vous m’avez apporté est un muscle cardiaque, un myocarde, plus exactement le ventricule gauche. » Le spécialiste remarque qu’il témoigne d’un patient qui aurait énormément souffert, car il présente des thromboses (formation de caillots dans une veine ou artère) empêchant la respiration, l’apport d’oxygène, fatiguant et faisant souffrir le malade à chaque inspiration. « En outre, ajoute-t-il, l’activité cardiaque était encore vive au moment où vous m’avez apporté l’échantillon ». On y trouvait en effet encore des globules blancs, ce qui signifie que le cœur était encore battant lors du prélèvement de l’échantillon de muscle : « Vous devez m’expliquer une chose, dit Zugibe : si cet échantillon provient d’une personne morte, alors comment se peut-il que pendant que je l’examinais, les cellules de l’échantillon étaient en mouvement et pulsaient ? Si ce cœur provient de quelqu’un qui est mort en 1996, comment peut-il être toujours en vie ? »
Le professeur était curieux de savoir à qui appartenait l’échantillon. Lorsque ses interlocuteurs lui répondirent, il n’en crut pas ses oreilles. Zugibe avait étudié dans un ouvrage spécialisé un cas qui lui semblait comparable, un patient souffrant d’une lésion du myocarde, le muscle qui fait battre le cœur et vivre tout l’organisme.
D’où venait ce mystérieux échantillon ?
L’histoire commence quelques années plus tôt à Buenos Aires. Le 15 août 1996, en fin d’après-midi, alors que l’abbé Alejandro Pezet distribuait la communion, un fidèle qui recevait la sainte hostie dans la main la fit tomber sur le sol et hésita à la ramasser, craignant qu’elle ne fut souillée. Une personne pieuse qui le suivait la ramassa, et l’hostie fut placée dans un récipient d’eau et réservée au tabernacle en attendant qu’elle se dissolve. Lorsque l’on chercha à constater l’état de l’hostie, après une dizaine de jours, il fut constaté qu’elle demeurait entière et présentait des tâches rougeâtres, qui grandissaient de jour en jour. Après information de l’archevêque, il fut décidé de confier l’enquête au professeur Castanon Gomes. Il interrogea les témoins de l’événement, notamment les prêtres de paroisse, qui racontèrent avoir déjà été confrontés à un cas similaire en 1992, à la suite de quoi ils avaient demandé une analyse à une chimiste de leur connaissance. Le résultat avait été que l’hostie était tâchée de sang humain, révélant la présence de leucocytes et de globules blancs.
En octobre 1999, le professeur Castanon Gomes porta des échantillons prélevés l’hostie de Buenos Aires au laboratoire de génétique Forence Analytical, à San Francisco. Les tissus en question étaient restés un mois dans un récipient d’eau (en août 1996), puis avaient été conservés trois dans de l’eau distillée. Les analystes y relevèrent la présence d’ADN humain, précisant que les échantillons provenaient de sang. Le laboratoire de Californie décida par ailleurs de son propre chef de faire appel au professeur Robert Lawrence, expert médico-légal et spécialiste des tissus, pour déterminer la provenance de ces échantillons musculaires.
C’est ce même échantillon que les professeurs Castanon Gomes et Lawrence présentaient, ce 2 mars 2004, à l’expert de Columbia University.
La même expérience fut réalisée auprès du docteur John Walker, de l’université de Sydney. Sans connaître sa provenance, il conclut que l’échantillon correspondait à un élément de peau humaine, contenant également des cellules musculaires, et relevant la présence étonnante de globules blancs intacts, six jours après le prélèvement, alors que ces cellules ne survivent normalement pas plus d’une quinzaine de minutes hors de l’organisme.
Les échantillons de Buenos Aires furent encore envoyés en laboratoire – toujours sans indiquer leur provenance – afin d’être comparés aux résultats des analysées pratiquées en 1981 par le professeur Linoli, des hôpitaux d’Arezzo (Italie) sur le morceau de chair apparu vers l’an 700 autour d’une hostie consacrée à Lanciano. Les recherches conclurent que les deux échantillons provenaient de la même personne, portant notamment le même groupe sanguin AB.
Des miracles pour soutenir notre foi
Ainsi constaté, le miracle eucharistique de Buenos Aires, comme celui de Lanciano gagne véritablement à être connu[1]on pourra consulter à cet effet le site créé par le bienheureux Carlo Acutis : http://www.miracolieucaristici.org/fr/Liste/list.html: il est une invitation à contempler à nouveaux frais le mystère de l’eucharistie, et à renouveler le respect et la révérence dus au Seigneur présent dans le Saint Sacrement. Comment ne pas admirer par ailleurs le mystère de ce cœur qui se rend présent sous les apparences du pain – et parfois visible à travers ces miracles eucharistiques – et qui continue de battre visiblement, malgré son état de victime immolée. Il y a sans doute là un bel éclairage théologique, qui n’aurait pas étonné saint Thomas d’Aquin, qui souligne à plusieurs reprises[2]par exemple dans la Somme Théologique, IIIa Pars, q. 76, a. 2 que le corps du Christ rendu présent dans l’eucharistie est son corps glorieux, aujourd’hui au ciel : non pas un cadavre mais un corps bien vivant pour l’éternité.
Ajoutons que ces miracles sont des confirmations de la foi de l’Église, qui viennent soutenir notre foi de fidèles, sans qu’il soit nécessairement besoin que l’institution prenne officiellement position sur les données qui relèvent de la science. Il ne semble pas pertinent ni véritablement chrétien de reprocher aux autorités ecclésiastiques – par exemple au pape actuel, qui était alors évêque auxiliaire puis archevêque de Buenos Aires – un silence supposé ou un manque de foi dans le miracle. Le rôle de la hiérarchie est avant tout de conserver et de transmettre le dépôt de la foi révélée, clos à la mort du dernier apôtre, et auquel rien de nouveau ne sera ajouté.