Pour bien profiter du Commentaire du texte de Saint Thomas d’Aquin, lisez-le ci-dessous en même temps que vous écoutez le podcast !
Lauda Sion Salvatorem (Loue, Sion, ton Sauveur)
Séquence de la messe de la Fête-Dieu
Lauda, Sion, Salvatórem, lauda ducem et pastórem in hymnis et cánticis. | Loue, Sion, ton Sauveur, loue ton chef et ton pasteur, par des hymnes et des cantiques. |
Quantum potes, tantum aude : quia maior omni laude, nec laudáre súffícis. | Autant que tu le peux, ose le chanter, car il dépasse toute louange, et tu ne suffis pas à le louer. |
Laudis thema speciális, panis vivus et vitális hódie propónitur. | Le sujet spécial de louange, c’est le pain vivant et vivifiant, qui nous est proposé aujourd’hui. |
Quem in sacræ mensa cenæ turbæ fratrum duodénæ datum non ambígitur. | Le pain qu’au repas de la sainte Cène, aux douze, ses frères, Jésus donna réellement. |
Sit laus plena, sit sonóra, sit iucúnda, sit decóra mentis iubilátio. | Que la louange soit pleine et vivante ; qu’elle soit joyeuse et magnifique, la jubilation de l’âme. |
Dies enim sollémnis agitur, in qua mensæ prima recólitur huius institútio. | Car c’est aujourd’hui la solennité, qui rappelle la première institution de la Cène. |
In hac mensa novi Regis, novum Pascha novæ legis Phase vetus términat. | A cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle loi met fin à la Pâque antique. |
Vetustátem nóvitas, umbram fugat véritas, noctem lux elíminat. | Au rite ancien succède le nouveau, la vérité chasse l’ombre, la lumière dissipe la nuit. |
Quod in cœna Christus gessit, faciéndum hoc expréssit in sui memóriam. | Ce que le Christ accomplit à la Cène, il a ordonné de le faire en mémoire de lui. |
Docti sacris institútis, panem, vinum in salútis consecrámus hóstiam. | Instruits par ses ordres saints, nous consacrons le pain et le vin en l’hostie du salut. |
Dogma datur Christiánis, quod in carnem transit panis et vinum in sánguinem. | C’est une vérité proposée aux chrétiens, que le pain devient la chair et le vin le sang du Christ. |
Quod non capis, quod non vides, animosa fírmat fides, præter rerum órdinem. | Sans comprendre et sans voir, la foi vive l’atteste contre l’ordre habituel des choses. |
Sub divérsis speciébus, signis tantum, et non rebus, latent res exímiæ. | Sous des espèces diverses, simples apparences et non réalités, se cachent des réalités sublimes. |
Caro cibus, sanguis potus : manet tamen Christus totus sub utráque spécie. | La chair est nourriture, le sang breuvage : cependant le Christ demeure tout entier, sous l’une et l’autre espèce. |
A suménte non concísus, non confráctus, non divísus : ínteger accípitur. | On le reçoit sans le diviser, ni le briser, ni le rompre : il est reçu tout entier. |
Sumit unus, sumunt mille : quantum isti, tantum ille : nec sumptus consúmitur. | Un seul le reçoit, mille le reçoivent : celui-là autant que ceux-ci : on s’en nourrit sans le consumer. |
Sumunt boni, sumunt mali sorte tamen inæquáli, vitæ vel intéritus. | Les bons le reçoivent, les méchants aussi : mais que leur sort est différent, c’est la vie ou c’est la mort ! |
Mors est malis, vita bonis : vide, paris sumptiónis quam sit dispar éxitus. | Mort pour les méchants, vie pour les bons ; voyez combien du même festin, différente est l’issue. |
Fracto demum sacraménto, ne vacílles, sed meménto, tantum esse sub fragménto, quantum toto tégitur. | Si l’on divise la sainte Hostie, n’hésitez pas, mais souvenez-vous qu’il est autant sous chaque parcelle que dans le tout. |
Nulla rei fit scissúra : signi tantum fit fractúra : qua nec status nec statúra signáti minúitur. | Du Corps divin nulle brisure : seul, le signe est rompu ; ni l’état, ni la grandeur de la réalité signifiée n’est diminuée. |
Ecce panis Angelórum, factus cibus viatórum : vere panis filiórum, non mitténdus cánibus. | Voici le Pain des Anges devenu l’aliment des hommes voyageurs : c’est vraiment le pain des enfants, qui ne doit pas être jeté aux chiens. |
In figúris præsignátur, cum Isaac immolátur : agnus paschæ deputátur : datur manna pátribus. | D’avance il est désigné par des figures, l’immolation d’Isaac, l’Agneau pascal, la manne donnée à nos pères. |
Bone pastor, panis vere, Iesu, nostri miserére : tu nos pasce, nos tuére : tu nos bona fac vidére in terra vivéntium. | Bon pasteur, pain véritable, Jésus, ayez pitié de nous : Nourrissez-nous, gardez-nous, faites-nous jouir des vrais biens, dans la terre des vivants. |
Tu, qui cuncta scis et vales : qui nos pascis hic mortáles : tuos ibi commensáles, coherédes et sodáles fac sanctórum cívium. Amen. Allelúia | Vous qui savez et pouvez tout, qui nous nourrissez en cette vie mortelle : faites de nous là-haut les commensaux, les cohéritiers et les compagnons des saints du ciel, ainsi soit-il. Alléluia. |