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Enquête sur les reliques de la Passion (7/7) : Le Linceul de Turin et son mystère (2/2)

Holy Face of Jesus from Shroud of Turin (1909) - wikimedia commons
Après avoir rappelé les principales caractéristiques du linceul de Turin et de son image mystérieuse, essayons d’en expliquer l’origine[1]Cet article est largement inspiré du chapitre 6 consacré au linceul, de la partie Christianisme du livre de Frédéric Guillaud : Catholix Reloaded..

 

Les différentes hypothèses explicatives

Pour être rigoureux, il faut examiner trois hypothèses explicatives de l’origine du Linceul :

-il s’agit une image artificiellement réalisée de main d’homme (hypothèse 1) ;

-il s’agit d’un une image naturellement déposée par le corps d’un autre homme que le Christ (hypothèse 2) ;

-il s’agit d’une image déposée par le corps du Christ (hypothèse 3) naturellement ou « miraculeusement ».

 

Hypothèse 1 : Une image artificiellement réalisée de main d’homme ?

– La première hypothèse est exclue, l’image n’étant pas faite de peinture, ni de quelconque substance artificielle comme l’attestent deux études du linceul faites en 1973 et en 1978[2]En 1973, les membres d’une commission eurent le droit de mener des investigations plus poussées. Ils purent prélever des pollens et deux petits échantillons de tissu. La conclusion de cette … Continue reading.

Résumons les raisons pour lesquelles l’image du linceul n’est pas fait de peinture ou de teinture :

– l’image n’est formée que par une brunissure très superficielle mais indélébile des fils de lin.

– l’image n’est pas floue, même pour les détails semblant “plus lointains”.

– la forme de chaque partie du corps est parfaite, indépendamment de la courbure que pouvait avoir la toile autour du corps qu’elle enveloppait : le tissu semble s’être comporté comme une plaque photographique photosensible, ou comme un appareil de photocopie.

-l’image est un négatif digitalisé (les pixels étant formés par les fils de lin eux-mêmes, là où ils apparaissent à la surface du tissu).

Rappelons enfin qu’il est certain que l’image du linceul résulte d’un pur processus physico-chimique n’engageant que le tissu et le corps, sans intervention d’opérateur extérieur ni ajout d’aucune substance.

Ajoutons que l’hypothèse d’une image artificielle suppose encore qu’un faussaire médiéval sache, des centaines d’années avant l’invention de la photographie, ce que rendrait un tirage négatif de son œuvre, et qu’il ait pu prévoir que des techniques très pointues de la fin du XXe siècle permettraient de découvrir la bilirubine, d’identifier le pollen, d’analyser les minéraux présents sur le tissu…

Hypothèse 2 et 3: Une image naturellement déposée par le corps d’un autre homme que le Christ ou une image déposée par le corps du Christ ?

Ces deux hypothèses ont en commun l’idée qu’un corps humain aurait été réellement supplicié et enveloppé dans le linceul en y laissant naturellement son image.

À l’encontre de ces deux hypothèses, rappelons qu’on ne connaît aucun processus physico-chimique naturel susceptible de déposer spontanément une telle image sur un tissu.

Même en admettant qu’une image puisse se former par contact, elle devrait présenter une déformation panoramique, ici absente.

Une image naturellement déposée par le corps d’un autre homme que le Christ ? (hypothèse 2)

Selon cette hypothèse, il faut imaginer qu’un sadique ait fait subir le supplice de la crucifixion à un malheureux en suivant méticuleusement les descriptions de la Passion dans les Écritures, en y ajoutant quelques détails tirés d’une connaissance improbable des pratiques romaines de leurs tortures et de leurs instruments.

Cette hypothèse n’est absolument pas crédible. D’une part, parce que le faussaire-sadique ne pouvait pas raisonnablement croire que son opération laisserait une image sur le linceul, puisque les cadavres ne laissent pas ordinairement d’image eux-mêmes sur les linceuls, et d’autre part parce qu’il n’aurait pu entreprendre son opération que s’il avait pensé pouvoir en tirer, du fait de son expérience passée, une image précise sur le linceul[3]De plus, comme le fait remarquer Frédéric Guillaud, par quelle étrange piété, un homme vivant à l’époque du Christ, ou même un ou deux siècles plus tard, aurait-il voulu fabriquer une … Continue reading.                    

La seule version logiquement tenable de cette hypothèse du sadique consisterait à dire qu’il n’avait pas pour objectif une image du supplicié, et que cette dernière a été un effet fortuit. Selon cette hypothèse, bien farfelue, le sadique aurait fait subir à sa victime les mêmes supplices que ceux endurés par le Christ avant de l’envelopper dans un linceul, et ce sans motif particulier… !

Le plus probable est bien que l’image du linceul soi celle du Christ ! (hypothèse 3)

Le plus probable d’un point de vue scientifique est donc que l’image a été déposée par le corps de Jésus lui-même… !

De plus, la mort du Christ et son ensevelissement étant bien attestés par l’histoire, il est superflu d’invoquer l’existence d’un deuxième cadavre identique à celui du Christ au risque de multiplier inutilement les principes explicatifs… 

Une image naturellement ou « miraculeusement » déposée par le corps du Christ ?

Si le mystère constitué par la double énigme demeure quant aux propriétés de l’image du linceul, les scientifiques font face à une alternative pour expliquer comment le corps du Christ a déposé son image sur le linceul :

– identifier un processus inédit par lequel l’image a pu s’imprimer naturellement, et conclure à l’authenticité du linceul…

– ou conclure que l’image est inexplicable physiquement, et conclure encore à l’authenticité du linceul… !

Notons que si l’image du Christ sur le linceul s’est formée naturellement, on peut considérer qu’elle constitue une preuve supplémentaire de la mort du Christ et atteste de la véracité des Évangiles concernant (au moins) la Passion.

Et si l’image du Christ sur le linceul s’est formée miraculeusement, alors elle prouve non seulement la mort du Christ, mais aussi qu’il s’est passé dans son tombeau un événement miraculeux.

Dans le premier cas, il s’agirait d’une image naturelle, dans le deuxième d’une image miraculeuse[4]C’est-à-dire causée par un miracle : processus contraires aux lois de la nature, causé par son auteur les ayant suspendus..

Les conclusions de l’analyse de l’image du linceul recèlent bien des indices en faveur de son origine miraculeuse : la projection de l’image (comme si le tissu avait été tendu devant le corps et non plaqué à son contact) ou l’absence de toute trace d’arrachement, ou encore la perpendicularité parfaite du rayonnement issu du corps vers le linceul.

En tout cas, compte tenu de l’état actuel des données scientifiques, l’hypothèse de l’authenticité miraculeuse est la meilleure parce qu’elle rend compte très exactement et d’un seul coup de tous les faits, c’est-à-dire de toutes les particularités (historiques, optiques, physiologiques, médico-légales…) de l’image imprimées sur le linceul.

Cette explication évitant de recourir à des hypothèses ad hoc et farfelues est la plus simple et donc la plus probable !

Conclusion : le linceul, un signe supplémentaire de la Résurrection !

Il est absolument certain que le linceul de Turin n’a pas été fabriqué par un génie humain. Les scientifiques reconnaissent n’avoir aucune explication devant cette empreinte indélébile, négative et tridimensionnelle.

Ce linceul a enveloppé un Juif d’environ trente ans, ayant vécu exactement ce que Notre-Seigneur Jésus-Christ a connu, de son arrestation à sa mise au tombeau. Il n’y manque aucun détail.

En appliquant les calculs de probabilité, un ordinateur américain a donné le résultat suivant : il n’y a pas plus d’une chance sur dix millions pour que l’homme du linceul ne soit pas Jésus.

Puisque nous possédons ce Linceul, c’est que Jésus n’est pas resté dans le tombeau. Il s’est détaché du tissu d’une manière inexplicable : au moment de sa résurrection, constatée à maintes reprises par les apôtres.

Ainsi le linceul constitue un indice supplémentaire renforçant l’argumentaire (tombeau vide, conversions subites des apôtres, récits des apparitions), visant à établir que Jésus-Christ est vraiment ressuscité… !

Références

Références
1 Cet article est largement inspiré du chapitre 6 consacré au linceul, de la partie Christianisme du livre de Frédéric Guillaud : Catholix Reloaded.
2 En 1973, les membres d’une commission eurent le droit de mener des investigations plus poussées. Ils purent prélever des pollens et deux petits échantillons de tissu. La conclusion de cette commission ne fut publiée qu’en 1976. Elle était assez nuancée, mais on en retint que le « suaire » n’était pas une peinture.

En 1978, un groupe d’une vingtaine de scientifiques et chercheurs américains du STURP – le Shroud of Turin Research Project – assistés de deux Italiens, Giovanni Rigi (micro-analyste) et Luigi Gonella (conseiller scientifique du cardinal de Turin), menèrent des analyses de l’objet et prélevèrent des échantillons de surface. Il s’agit de la première étude scientifique reconnue par le Vatican. Le professeur Baima Bollone, directeur de l’institut médico-légal de Turin, reçut également des échantillons pour déterminer si la substance constituant les taches carmin pâle était du sang. Diverses techniques furent employées pour analyser le tissu ancien : rayons X, fluorescence, microchimie, spectres infra-rouge et ultra-violet, microscopie optique. Des milliers de photographies furent également prises. Plus de 100 000 heures de travail en laboratoire furent nécessaires pour exploiter les données récoltées, donnant lieu à une vingtaine d’articles dans des revues scientifiques. Les conclusions de l’étude furent données à l’occasion de la présentation du rapport final en 1981. (extrait de http://www.info-bible.org/histoire/archeologie/suaire-turin.htm)

3 De plus, comme le fait remarquer Frédéric Guillaud, par quelle étrange piété, un homme vivant à l’époque du Christ, ou même un ou deux siècles plus tard, aurait-il voulu fabriquer une preuve de la mort de Jésus (dont personne ne doutait), allant pour cela jusqu’à torturer un innocent ?
4 C’est-à-dire causée par un miracle : processus contraires aux lois de la nature, causé par son auteur les ayant suspendus.
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