Contrairement au tombeau de Jésus qui ne peut pas nous dire grand-chose de lui, le linceul de Turin qui selon la tradition a enveloppé le corps de Jésus au tombeau, peut nous en dire bien davantage.
Cela suppose, bien sûr, que ce linceul ait bien été celui du Christ. C’est ce que nous allons essayer de montrer.
On peut d’ores et déjà noter que l’image imprimée sur le saint suaire est déroutante : presque invisible de près, elle se précise quand on s’en éloigne. Aussi, lorsqu’en mai 1898 le linceul est photographié pour la première fois, le photographe Secundo Pia eut la surprise de constater que le négatif est beaucoup plus explicite que ce que l’on peut voir sur la photo ou à l’œil nu. En fait, ce négatif est plus précis qu’un positif : il montre l’image d’un homme grand et parfaitement proportionné.
Le linceul tel qu’on le voit
Le linceul est une pièce de lin tissé, typique de l’époque du Christ, conforme aux tissus utilisés pour les draps mortuaires de la classe judéenne favorisée, ne présentant aucune trace de peinture mais brûlée à divers degrés et tachée de sang.
Il s’agit de toute évidence d’un tissu qui a recueilli un corps humain, qui l’a maculé de ses empreintes faciale et dorsale ainsi que des coulées du sang de ses blessures[1]Ces tâches présentent les tourments subis par un homme, étrangement similaires à ceux de Jésus-Christ : couronnement d’épines, flagellation, blessure de lance dans la poitrine, clous … Continue reading.
Pour résumer, le tissu porte des ombres qui dessinent la silhouette très floue d’un homme nu, allongé, ayant les mains croisées. Sur le négatif photographique du linceul apparaît la même silhouette, beaucoup plus nette, avec plus de détails et un fort effet de relief, comme s’il s’agissait d’une photo en positif.
Le linceul analysé
Le linceul fut analysé par des médecins légistes, des physiologistes, des chimistes, des cristallographes, des botanistes. Et ces analyses nous apprennent que l’image figurant sur le tissu est celle d’un homme de type sémite, au nez long, barbu et chevelu, mesurant un mètre soixante-dix-huit, pesant probablement quatre-vingt kilogrammes et environ âgé de trente ans.
Il est à noter que le linceul contient des traces de différents pollens quasiment-introuvables hors de Palestine et de poussières minéralogique caractéristiques de Jérusalem…
Du linceul à l’autopsie de l’homme enroulé dedans
Le corps de cet homme montre des pieds et des poignets perforés, des traces d’une multitude de piqûres sanguinolente autour du crâne, les marques d’une flagellation très violente des épaules et des jambes : semblables à celles qu’aurait pu laisser le fouet de l’armée romaine : le flagrum taxilatum, dont les lanières sont garnies de petites billes de métal.
L’homme au linceul présente également des coups au visage et une perforation profonde au niveau du poumon droit, ayant la forme d’une lance romaine.
« L’autopsie » indique encore que le sang qui tache le linceul présente un excès de bilirubine, caractéristique des organismes ayant vécu des souffrances physiques ou morales très intenses.
Il ressort encore de ces analyses que le linceul n’a pas pu être au contact d’un corps humain plus de quarante heures, car la surface du linceul ne présente aucune trace de moisissure ou d’arrachement.
Les propriétés de l’image du linceul
Les chercheurs ayant analysé l’image en ont conclu qu’elle résulte d’une simple déshydratation et oxydation de la cellulose du lin. Il n’y a pas trace de peinture ni de solvant ou d’enduit.
En outre, les zones ombrées qui forment l’image n’ont pas de contour net, pas de tracé, pas de directionnalité (pas de coups de pinceau) et leur coloration n’a pas pénétré profondément dans l’étoffe.
En 1978 à la suite de l’ostension qui eut lieu sous le pontificat de Jean-Paul Ier, et qui suscita un élan de dévotion inouïe, une équipe de savants américains (le « STURP » – Shroud of TUrin Research Project), parmi lesquels de nombreux protestants et juifs, entreprit une analyse scientifique de la relique.
Au terme de leurs recherches ils durent reconnaître qu’ils étaient devant un « ongoing mystery », un mystère persistant, ne parvenant pas à expliquer le mécanisme spécifique de formation de l’image :
« Nous pouvons conclure pour l’heure que l’image du Suaire est celle de la forme humaine réelle d’un homme flagellé et crucifié. Elle n’est pas l’œuvre d’un artiste. Les taches de sang sont composées d’hémoglobine et donnent aussi un résultat positif au test de l’albumine.[2]Propos rapportés dans la CRC, n°367, mai 2000, p1-23 »
Enfin et surtout l’image ne présente pas de « déformation panoramique » : ce qui arrive lorsqu’on applique un tissu sur un visage pour prendre une emprunte de contact. On a l’impression que l’image a été comme projetée perpendiculairement sur le tissu, comme si le linceul avait été tendu face au corps, à la manière d’une plaque photographique.
Conclusion : une double énigme !
Outre le fait que le négatif de la photo du linceul soit un positif, les scientifiques ont remarqué sur le linceul figure une image tridimensionnelle : l’intensité de son image varie en proportion inverse de la distance qui sépare la toile du cadavre qu’elle est censée avoir enveloppé.
Ainsi, en partant du principe que l’intensité d’oxydation est inversement proportionnelle à la distance entre le tissu et le corps, on peut traiter l’image comme un code pour reconstituer le visage et le corps en relief…[3]Cf http://www.info-bible.org/histoire/archeologie/suaire-turin.htm !
En 1976, deux scientifiques de la NASA, Jumper et Jackson, utilisèrent un logiciel – VP8 – conçu pour analyser la surface des planètes, qui permet de représenter en trois dimensions un objet en fonction de l’intensité lumineuse de chacun de ses points[4]Avec ce logiciel, plus une zone de l’image analysée est claire, plus elle apparaîtra en relief, « haute » sur l’écran et réciproquement.. Ils sont parvenus ainsi à créer une projection en 3D de l’homme du suaire, très frappante car très « humaine”. Or un portrait classique est bi-dimensionnel : leur découverte semble dès lors démontrer que le linceul de Turin ne peut être une œuvre humaine.
Références[+]
↑1 | Ces tâches présentent les tourments subis par un homme, étrangement similaires à ceux de Jésus-Christ : couronnement d’épines, flagellation, blessure de lance dans la poitrine, clous enfoncés dans les mains, dans les pieds, position du corps due à la crucifixion. Des taches rouge foncé figurent sur le tissu : un poignet au moins présente une grande tache de forme circulaire (le deuxième poignet est caché par le pliage des mains) ; une autre tache est présente sur le côté ; des petites taches autour du front ont l’apparence de blessures ; et une masse de traces linéaires sur le torse et les jambes. |
---|---|
↑2 | Propos rapportés dans la CRC, n°367, mai 2000, p1-23 |
↑3 | Cf http://www.info-bible.org/histoire/archeologie/suaire-turin.htm |
↑4 | Avec ce logiciel, plus une zone de l’image analysée est claire, plus elle apparaîtra en relief, « haute » sur l’écran et réciproquement. |