Références
↑1 | L’expression « forme extraordinaire », absente du Motu Proprio Traditionis Custodes, a été remplacée dans la Constitution apostolique Praedicate Evangelium, 19 mars 2022, n°93 par la mention des « livres liturgiques antérieures à la réforme du Concile Vatican II ». Par commodité, nous parlerons souvent de « messe traditionnelle ». |
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↑2 | Ainsi le résume Mgr Roche dans la réponse aux Dubia : « Le texte du Motu Proprio et la Lettre d’accompagnement à tous les Évêques expriment avec clarté les motivations de ce que le pape François a décidé. Le premier objectif est de poursuivre “la recherche constante de la communion ecclésiale” (Traditionis custodes, Préambule) qui s’exprime en reconnaissant dans les livres liturgiques promulgués par les saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, l’unique expression de la lex orandi du Rite romain (cf. Traditionis custodes, n° 1). » |
↑3 | par exemple Mgr François Blondel, La Croix du 22/12/2021. |
↑4 | par exemple P. Delort Laval, La Croix du 21/09/2021 : « Revendiquer un autre rite que le rite commun contredit le sens même de l’Eucharistie parce que celle-ci requiert le rassemblement dans l’unité […] L’unité du rite n’est sans doute pas une condition suffisante pour que l’Église vive dans l’unité, mais elle est nécessaire ». Cf. également Isabelle de Gaulmyn, La Croix du 13/01/2022 : « [les traditionalistes] oublient un élément, essentiel : le “ensemble”. Si l’on a chacun son rite particulier, défini en fonction de ses options politiques ou théologiques, la liturgie devient le moyen de marquer sa différence, et donc d’exclure. […] Quid de la communion de tous que permet la foi, à travers la liturgie ? » |
↑5 | par exemple Martin Pochon, La Croix du 03/09/2021 : « Il me semble anormal que des prêtres – ou des fidèles – n’acceptent de célébrer que dans le rite de Pie V : considèrent-ils le rituel de Paul VI comme valide, et au-delà acceptent-ils les enseignements de Vatican II ? La seule manière de le montrer me semble être d’accepter, de temps à autre, de célébrer la messe dans le rite ordinaire, notamment pour la messe chrismale. Je comprends mal que l’on n’ait pas imposé cette obligation aux prêtres issus des fraternités traditionalistes » |
↑6 | Jn 10, 16. |
↑7 | Jn 17, 21. |
↑8 | Nous sommes bien conscients que la lettre d’accompagnement du Motu Proprio semblait pourtant affirmer l’inverse, le saint Père dénonçant « la relation étroite entre le choix des célébrations selon les livres liturgiques précédant le Concile Vatican II et le rejet de l’Église et de ses institutions au nom de ce qu’ils considèrent comme la “vraie Église”. Il s’agit d’un comportement qui contredit la communion […] C’est pour défendre l’unité du Corps du Christ que je suis contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs. » La prise en compte du décret du 11 février nous permet ainsi de nuancer l’interprétation la plus courante que l’on a fait de ce passage. |
↑9 | Et c’est en partie le rôle des théologiens d’ouvrir ce dialogue, dont l’importance était rappelée par le P. Donneaud dans l’émission de KTO du 21 janvier 2022. Sur ce point, on peut consulter E. Divry, Le bienfait des controverses doctrinales dans l’Église, Perpignan, Artège, 2021. |
↑10 | Thème essentiel, pour l’équilibre des couples : les amis et les époux ont le droit de ne pas être d’accord, ce n’est pas un drame… Cf. IIa IIae, q. 29, a. 3, ad 2 : « L’amitié, remarque Aristote, ne comporte pas l’accord en matière d’opinions, mais en matière de biens utiles à la vie, et surtout des plus importants. […] Pourvu que l’on soit d’accord sur les biens fondamentaux, un désaccord sur des choses plus petites ne va pas contre la charité. […] Pareil dissentiment en matière légère, et portant sur de simples opinions, n’est pas compatible, en vérité, avec la paix parfaite, qui suppose la vérité pleinement connue et tous les désirs comblés. Mais il peut coexister avec cette paix imparfaite qui est notre lot ici-bas. » |
↑11 | Cf. B.-D. de La Soujeole, « “Société” et “communion” chez saint Thomas d’Aquin », RT 90 (1990), p. 587. Pour sa part le pape Jean Paul II affirmera, dans un Discours aux cardinaux et à la Curie romaine, 20 décembre 1990, DC n°2021, 3 février 1991, p. 102-105 : « La communion : c’est là, certainement, une notion-clé de l’ecclésiologie de Vatican II et, aujourd’hui, vingt-cinq ans après sa conclusion, il semble qu’il faille encore centrer notre attention sur cette notion. » Le cardinal Ratzinger reviendra lui-même sur ces thèmes en 2000 dans une conférence donnée au Congrès d’études sur le Concile Vatican II sur l’ecclésiologie de la Constitution conciliaire Lumen Gentium, DC n°2223, p. 303-312, reprochant aux théologiens modernes de se faire un devoir, pour maintenir leur bonne réputation, de « donner une évaluation négative des documents de la Congrégation pour la Doctrine de la foi » (p. 306). |