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Charles Journet : une œuvre à découvrir absolument (6/6)

Prêtre, professeur, théologien, prédicateur, cardinal : la riche vie de l’abbé Charles Journet donna naissance à une abondante œuvre de présentation et d’explication de la doctrine chrétienne. Par ses dons de pédagogie hors du commun, la bibliographie du cardinal Journet offre de nombreux titres accessibles à tous. Nous en présentons ici certains, que nous encourageons vivement à découvrir.

 

Les grandes œuvres théologiques

On ne peut commencer sans mentionner le grand travail théologique de Charles Journet, auquel il consacra une grande partie de sa vie, au milieu de ses autres tâches d’étude et d’enseignement. Dès la fin des années 1930, il entreprit de construire une grande synthèse théologique sur l’Église – un domaine que saint Thomas d’Aquin n’a pas abordé en propre dans sa Somme, et dont l’étude est pourtant plus que jamais nécessaire. À partir de 1941 et jusqu’en 1969 parut ainsi L’Église du Verbe Incarné, essai de théologie spéculative, une étude ecclésiologique dont l’ampleur et la pénétration n’ont pas été dépassées depuis. On y trouve une présentation originale et belle du mystère de l’Église, en même temps que des aperçus profonds sur de nombreux aspects connexes de la doctrine : les sacrements, le plan divin, l’histoire du salut et de l’Église, la hiérarchie ecclésiastique, la spiritualité et la prière, la création de l’univers visible et invisible, la Vierge Marie… L’œuvre parut en trois tomes :

            – La hiérarchie apostolique (1941) : la cause efficiente de l’Église, constituée par le Christ comme société visible par la hiérarchie, unissant les pouvoirs sacramentel et juridictionnel.

            – Sa structure interne et son unité catholique (1951) : la nature de l’Église, à l’image du Christ et de l’homme, avec son élément spirituel (le Saint-Esprit, son âme), et matériel.

            – Essai de théologie de l’histoire du salut (1969) : la continuité de l’Église en son être essentiel, malgré la diversité de ses réalisations accidentelles.

Après le décès de l’auteur, on publia les notes qui auraient servi à compléter son œuvre, sous le titre L’Église sainte, mais non sans pécheurs, compléments inédits de l’Église du Verbe Incarné (1999). Dans cette partie, Journet aurait voulu traiter de la fin de l’Église (son but) et de sa sainteté.

L’œuvre monumentale de Journet est la référence en matière d’ecclésiologie, dont on ne saurait trop recommander la lecture. Toutefois, pour ceux que l’ampleur (ou le prix) de l’œuvre rebuterait, il faut absolument se référer à la Théologie de l’Église publiée en 1960, et dont on retrouve même les principales parties en ligne.

Parmi les grandes œuvres théologiques de Journet, on peut citer encore deux titres importants :

La messe, présence du sacrifice de la croix (également disponible en ligne), avec indéniables qualités et les réserves évoquées précédemment.

Le mal, essai théologique (1961), un exposé théologique et philosophique à la fois éclairant et consolant sur le mystère du mal dans le monde et dans notre vie.

Les entretiens : à lire absolument

Parmi les nombreuses œuvres du cardinal Journet, il est un rayon à dévorer absolument : les « Entretiens ». Ces petits traités, courts, clairs et digestes, sont des notes prises durant des retraites et prédications du théologien. On y retrouve tant la précision que la grande pédagogie du professeur suisse : ses images éclairantes fixent et expliquent facilement les concepts les plus spéculatifs. On retrouvera ainsi

Entretiens sur la grâce : une explication lumineuse du grand mystère fondamental de la vie chrétienne.

Entretiens sur Dieu le Père (disponible en ligne),

Entretiens sur la Trinité (disponible en ligne),

– Entretiens sur l’Incarnation,

– Entretiens sur la Rédemption,

– Entretiens sur l’Église et les sacrements,

– Entretiens sur l’Eucharistie,

– Entretiens sur la prière,

– Entretiens sur les fins dernières,

– Entretiens sur la charité,

– Entretiens sur la foi,

– Entretiens sur l’espérance

– Entretiens sur Marie…

Autres titres du cardinal Journet

Parmi les autres œuvres du cardinal Journet que l’on pourra recommander, on peut citer :

L’esprit du protestantisme en Suisse (1925) : une œuvre de jeunesse, parfois polémique, mais où s’affirme déjà indéniablement l’esprit de pédagogie et la clarté de réflexion du théologien. On y trouvera un aperçu éclairant des doctrines protestantes et des véritables points de disjonction avec la vérité chrétienne.

Connaissance et inconnaissance de Dieu (1969), reprise d’une retraite prêchée dans les années 1940, rappel de l’enseignement de l’Église et de la théologie sur la possibilité d’une connaissance rationnelle de Dieu, en particulier à travers le mécanisme philosophique de l’analogie.

Introduction à la théologie catholique (1947), une théologie fondamentale pour entrer dans l’étude des mystères divins en réfléchissant sur les sources de la Révélation.

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