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Les religions anciennes étaient dans une logique d’échange avec Dieu, via les sacrifices d’animaux : on apporte à Dieu un bien de valeur, pour recevoir en retour ce que l’on désire de lui. Le passage à l’âge adulte est le moment où l’on commence à donner et à se donner. L’homme est pourtant un vase d’argile, creux et fragile, que peut-il donner ? L’homme est libre, il choisit ce dont il remplit son vase et à qui il l’offre en breuvage.
On expérimente le don dès la jeunesse, mais pas encore le fait de se donner : c’est le sujet de l’âge adulte, qui arrive aujourd’hui souvent tardivement. Que va-t-on avoir à donner ? Ce dont on remplit son vase. La question se pose dans le cadre de l’engagement du mariage : se marie-t-on pour prendre ou pour donner ?
Dans le don il y a un risque de déséquilibre, moins rassurant que d’occuper son temps à remplir son vase d’objets de divertissement. Ce déséquilibre est vécu par la veuve indigente du temple, la veuve de Sarepta, par le jeune homme riche. En effet il y a une altérité et liberté totale de l’autre : le don est un saut dans l’inconnu, avec le risque de l’échec. Mais avec la venue du Christ l’économie du don devient la seule option possible pour le chrétien : l’inconnu du don mène à la vie. L’économie de l’échange, dont les termes sont connus, enrichit à court terme mais mène finalement à la mort. Un chrétien confirmé est donc un homme ou une femme passé à l’économie du don, inspiré par le Saint-Esprit.
écouter la conférence :
« Dans toutes nos actions, je l’ai dit souvent, c’est l’intention que Dieu recherche ; agissons-nous pour Lui, ou pour un autre motif ? Si donc nous voulons faire le bien, ayons en vue, non de plaire aux hommes, mais de réaliser les intentions de Dieu. Les yeux toujours fixés sur Lui, faisons tout pour Lui; c’est ainsi que, supportant la peine, nous ne perdrons pas notre salaire. »
(St Maxime le confesseur, Seconde centurie sur la Charité [48])