L’expérience unique de « l’impossible réalisé » qui ouvre sur la Trinité.
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Ceux qui ont été exaucés ont eu auparavant le temps de percevoir l’inefficacité de leurs propres efforts, bien qu’ils y aient consacré toute leur énergie, toutes leurs ressources.
Un mélange de crainte, l’abandon de la raison devient comme la source centrale de certitude. La recherche de ce qui est au-delà de la raison humaine, une fois que la raison humaine a capitulé. Ultimement, toute raison humaine capitule devant la mort.
Dans cette quête, le temps de Dieu n’est jamais le temps de l’homme.
Le buisson ardent, l’enfant inattendu, le mort ressuscité invitent au don de soi-même jusqu’au bout et dans le temps et ouvrent la porte à la Trinité.
L’énergie spirituelle de la grâce divine présente dans l’âme travaille avec beaucoup de patience, de sagesse, et avec une grande et mystérieuse économie envers l’intellect ; en outre, elle exige que l’homme combatte avec une grande endurance pendant longtemps. Alors seulement l’œuvre de la grâce apparaît achevée en lui, quand l’emploi de son libre arbitre, abondamment mis à l’épreuve, s’est montre agréable à l’Esprit, et quand la durée en garantit l’authenticité et la persévérance. Je vais illustrer cette suite normale des choses par des exemples connus, tirés des Écritures inspirées.
Ce que je viens de dire s’accorde avec ce que l’on raconte de Joseph. Quelle durée et que de temps n’a-t’il pas fallu pour que ce que Dieu avait décidé à son égard s’accomplisse et que ses songes se réalisent ? Et au préalable, mis à l’épreuve par tant de labeurs, de tribulations et de situations critiques, il a tout enduré courageusement et s’est montré serviteur de Dieu éprouvé et digne de confiance. C’est alors qu’il devint roi d’Égypte, qu’il pût fournir la nourriture à son peuple, que les prédictions des songes s’accomplirent et que le dessein de Dieu se réalisa grâce au temps et à beaucoup d’économie. Il en fût de même pour David. Dieu lui conféra l’onction royale par le prophète Samuel. Et à peine sacré, il dût fuir, persécuté par Saul qui voulait le tuer. Où est l’onction divine ? Et où est la promesse, faite comme pour un avenir immédiat ? Car aussitôt après son onction, il se trouva dans une grande tribulation, relégué dans le désert, réduit à manquer même de pain, et obligé de chercher refuge auprès des païens, à cause des embuches que Saul lui tendait. Celui à qui Dieu avait conféré l’onction royale, voilà quelles tribulations il eut à supporter. Longtemps il fut ainsi éprouvé, tenté, le supportant avec patience, ayant mis une fois pour toute sa confiance en Dieu et gardant en lui-même cette certitude : « Ce que Dieu a fait pour moi par l’onction du prophète, ce qu’il a dit devoir m’arriver, s’accomplira sans aucun doute. » Et moyennant beaucoup de patience, le dessein de Dieu se réalisa et David régna après de nombreuses épreuves. Alors la parole de Dieu se vérifia, et l’onction conférée par le prophète apparut comme authentique et véridique.
Il en fut de même pour Moïse… De même encore pour Abraham… C’est ainsi que Noé…
Nous avons allégué ces exemples scripturaires pour montrer que la présence dans l’homme de l’énergie de la grâce de Dieu, et le don du Saint-Esprit, qu’une âme fidèle est jugée digne de recevoir, s’acquièrent par beaucoup de combats, beaucoup de patience, d’endurance, de tentations et d’épreuves, l’usage de la volonté libre devant être mis à l’épreuve par toutes sortes de tribulations. (Saint Macaire d’Égypte, Homélies spirituelles, IX)