Retrouvez ici les 7 conférences précédentes.
Après une première série d’entretiens consacrés à la garde du cœur, apprenons à prier en passant de la logique de l’échange à l’économie du don.
Quatre questions qui mettent en évidence le don de Dieu : 1) pourquoi le Christ invite-t-il les disciples à s’armer avant le baiser de Judas ? 2) pourquoi le Christ ne se défend-il jamais face aux accusateurs ? 3) pourquoi le larron reçoit-il le pardon de Jésus ? 4) pourquoi le Christ s’écrie-t-il « pourquoi m’as-tu abandonné » ? La réponse est que de diverses manières, le Christ est venu s’offrir à son Père pour les hommes – ces quatre points en témoignent : 1) son acte est libre, 2) après le don de son humanité, il donne son intelligence, par laquelle il avait toujours fait taire les contradicteurs, 3) au bon larron, le Christ manifeste que son don est synonyme d’abondance, 4) le don véritable a lieu au risque d’un déséquilibre – comme la veuve du temple a donné de son indigence.
Le sens de la mission et la vie du Seigneur sur cette terre se comprend seulement en entrant dans cette logique du don total, quelles qu’en soient les conséquences.
« Dans Votre pain se cache l’Esprit qui ne peut être consommé ; dans Votre vin se trouve le feu qui ne peut être bu. L’Esprit dans Votre pain, le feu dans Votre vin : voilà une merveille accueillie par nos lèvres. Le séraphin ne pouvait pas approcher ses doigts de la braise, qui ne fut approchée que de la bouche d’Isaïe ; les doigts ne l’ont pas prise, les lèvres ne l’ont pas avalée ; mais à nous, le Seigneur a permis de faire les deux choses. Le feu descendit avec colère pour détruire les pécheurs, mais le feu de la grâce descend sur le pain et y reste. Au lieu du feu qui détruisit l’homme, nous avons mangé le feu dans le pain et nous avons été vivifiés » (Éphrem le syrien, Hymne “De Fide” 10, 8-10).