Le but de l’homme n’est pas uniquement de recevoir la grâce de Dieu, mais de connaître et recevoir Dieu qui a décidé de se révéler en chacun de nous.
Retrouvez ici les 15 conférences précédentes.
Écouter la conférence:
En considérant que l’homme ne reçoit que les grâces de Dieu, on se retrouve dans une configuration où Dieu devient l’auxiliaire de l’homme.
Il est important d’établir en nos vies la centralité de Dieu par la garde du cœur et le don de soi-même jusqu’au déséquilibre.
Séraphim de Sarov parle d’acquérir l’Esprit-Saint. Il le dit de telle manière que c’est Dieu qui nous possède et non l’inverse.
Les juifs ont été confrontés au Christ et l’ont accepté ou non. Le sujet de sa condamnation a été celui de la centralité du Christ au sein du peuple juif.
Il nous a dit qu’il était bon qu’il parte afin de laisser la personne de l’Esprit Saint agir et prendre sa place en matière de centralité et d’intelligibilité du monde et de Dieu.
La présence de l’Esprit Saint est aussi réelle que celle du Christ. La présence de l’Esprit Saint dans nos vies et en nous est donc absolument centrale.
La prière est la fonction d’écoute et de veille qui nous permet d’accéder à Dieu au-delà de notre raison limitée.
Notre esprit cartésien nous fait parfois considérer que ceci n’est qu’illusion et autosuggestion ou bien correspond à une vision archaïque du monde. En fait, l’archaïsme et le cul de sac sont de considérer que l’homme est le centre ultime de l’univers. C’est cet absolu du moi pourtant mortel qui empêche de recevoir Dieu.
Ce qui est raisonnable est de chercher un chemin de sortie du cul-de-sac avec détermination.
La question est celle de l’ambition. Quelle est notre ambition dans notre relation à Dieu ? À quoi sommes-nous prêts pour connaître Dieu ?
C’était un jeudi. Le ciel était gris. La terre était couverte de neige et d’épais flocons continuaient à tourbillonner lorsque le Père Séraphim engagea notre conversation dans une clairière, près de son ” Petit Ermitage ” face à la rivière Sarovka coulant au pied de la colline. Il me fit asseoir sur le tronc d’un arbre qu’il venait d’abattre et lui-même s’accroupit en face de moi.
Le Seigneur m’a révélé, dit le grand starets, que depuis votre enfance vous désiriez savoir quel était le but de la vie chrétienne et que vous aviez maintes fois interrogé à ce sujet des personnages même haut placés dans la hiérarchie de l’Église.
Je dois dire que dès l’âge de douze ans cette idée me poursuivait et qu’effectivement j’avais posé la question à plusieurs personnalités ecclésiastiques sans jamais recevoir de réponse satisfaisante. Le starets l’ignorait.
Mais personne, continua le Père Séraphim, ne vous a rien dit de précis. On vous conseillait d’aller à l’église, de prier, de vivre selon les commandements de Dieu, de faire le bien – tel, disait-on, était le but de la vie chrétienne. Certains même désapprouvaient votre curiosité, la trouvant déplacée et impie. Mais ils avaient tort. Quant à moi, misérable Séraphim, je vous expliquerai maintenant en quoi ce but réellement consiste.
Le vrai but de la vie chrétienne consiste en l’acquisition du Saint-Esprit de Dieu.
La prière, le jeûne, les veilles et autres activités chrétiennes, aussi bonnes qu’elles puissent paraître en elles-mêmes, ne constituent pas le but de la vie chrétienne, tout en aidant à y parvenir. Le vrai but de la vie chrétienne consiste en l’acquisition du Saint-Esprit de Dieu. Quant à la prière, au jeûne, aux veilles, à l’aumône et toute autre bonne action faite au nom du Christ, ce ne sont que des moyens pour l’acquisition du Saint-Esprit…
(Séraphim de Sarov, L’entretien avec Motovilov).